Publié le 22.12.2020

Le Plan Étudiants : accompagner chacun vers la réussite

Le Plan Étudiants issu de la concertation lancée par Frédérique Vidal en juillet dernier, a été présenté, lundi 30 octobre 2017, par le Premier ministre, la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’innovation, et le ministre de l’Éducation nationale. A noter, parmi les mesures annoncées, l’intégration en terminale de deux semaines dédiées à l’orientation, l'ouverture d’une nouvelle plateforme plus simple d’utilisation en janvier 2018, la suppression de la sélection par le tirage au sort, ou encore une offre augmentée dans les formations en tension. L’idée qui sous-tend cette réforme ambitieuse est de passer de l’enseignement supérieur pour tous, à la réussite dans l’enseignement supérieur pour chacun.

Notre réflexion sur ce plan, elle a été évidemment organisée et conduite avec le souci d'une très large et très profonde concertation.
Tous les acteurs de l'enseignement, ceux du supérieur bien sûr, mais aussi ceux du secondaire. Ils ont pu, je crois exprimer leurs convictions, leurs attentes, leurs interrogations lors d'une des cinquante-cinq réunions de travail organisées avant notre rendez-vous aujourd'hui.
L'orientation est un processus de long terme.
C'est un processus qui prend du temps qui doit se concevoir le plus en amont possible Nous faisons tout simplement le constat que la réussite dans l'enseignement supérieur se prépare dès le lycée.
Et s'il y a un reproche qui a été fait à APB par les lycéens jusqu'à présent, c'était ce reproche d'anonymat, ce reproche de tirage au sort, c'est à dire de hasard pur, qui était contraire à toute justice comme l'a dit le Premier Ministre et comme l'a dit Frédérique Vidal. Aujourd'hui, ce que nous voulons c'est réintroduire de l'humain, ce n'est pas l'algorithme en lui-même qui est un problème c'est le couple homme/algorithme et le fait de considérer chaque lycéen comme une personne qui va réussir et que l'on va aider à réussir.
Nous veillerons avec Jean-Michel Blanquer à assurer la cohérence renforcée entre le lycée et l'enseignement supérieur, c'est absolument indispensable. Ce plan il a pour ambition d'accomplir enfin la démocratisation de notre enseignement supérieur en accompagnant tous les étudiants dans leur diversité vers la réussite.
Nous allons investir pour construire de nouveaux locaux pour ouvrir des places supplémentaires dans les filières en tension et pour redonner du pouvoir d'achat aux étudiants. Le déploiement du Plan étudiants va s'accompagner d'une enveloppe de 450 millions d'euros dans le cadre du Grand plan d'investissements, pour investir dans la rénovation du premier cycle de licence ainsi que d'un effort financier supplémentaire de 500 millions d'euros sur le quinquennat pour créer des places dans les filières en tension de l'Université et dans les filières courtes professionnelles et technologiques.
Au total, sur le quinquennat c'est plus d'un milliard d'euros qui seront affectés à ce plan et aux aspects relatifs à la réussite au premier cycle.
Plan étudiants - pourquoi la réforme

Le constat

  • Un afflux massif d’étudiants dans l’enseignement supérieur : + 200 000 étudiants supplémentaires d'ici 5 ans (les inscriptions ont été multipliées par 8 en 50 ans)
  • Remise en cause du tirage au sort
  • 47 % des futurs étudiants expriment des vœux dans 4 licences Staps, droit, Paces et psycho
  • Taux de réussite insuffisant en fin de 1re année de licence (seulement 40% des étudiants passent en 2e année)
  • La réussite des études toujours conditionnée au milieu social d’origine
  • Les élèves de bacs technologique ou professionnel évincés des filières qu’ils privilégient
  • Un défaut d’accompagnement des futurs étudiants dans la procédure APB

La méthode : 3 mois de concertation et de réflexion partagée

3 mois de concertation, 11 groupes de travail, 55 réunions, 29 organisations représentées : la concertation sur l’accueil et la réussite des étudiants lancée par Frédérique Vidal en juillet 2017 a mobilisé plus de 250 acteurs de l’enseignement supérieur et de l’enseignement scolaire.
C’est sur cette base qu’un rapport présentant une série de propositions concrètes pour l’accueil et la réussite des étudiants a été rendu à la ministre, le 19 octobre dernier.

Nous allons supprimer le tirage au sort et mettre en place une nouvelle plateforme, plus simple, rapide, et accueillante.

Édouard PHILIPPE

Les lycéens feront moins de vœux, ils seront regroupés, de nouveaux vœux seront possibles et leur traitement sera profondément transformé.

Frédérique VIDAL

Les 20 mesures du Plan Étudiants

  1. Deux professeurs principaux en classe de terminale pour accompagner individuellement les élèves dans la construction de leur projet d’études
  2. Intégration dans l’année de terminale de deux semaines dédiées à l’orientation pour tous les élèves
  3. Examen approfondi par le conseil de classe du projet d’orientation de chaque élève
  4. Dialogue renforcé, sous l’autorité du recteur, entre enseignement secondaire et enseignement supérieur
  5. Déploiement du dispositif "étudiant ambassadeur"
  6. Suppression de la sélection par le tirage au sort
  7. Une nouvelle plateforme plus simple et plus transparente
  8. 10 vœux maximum et non hiérarchisés pour éviter les choix par défaut
  9. Meilleure connaissance des attendus pour réussir dans la filière souhaitée
  10. Prise en compte du profil de chaque lycéen et de ses choix
  11. Un "contrat de réussite pédagogique" pour mieux suivre le parcours de l’étudiant
  12. Un premier cycle sur mesure, personnalisé et modulable (+ ou – de 3 ans)
  13. Renforcement du tutorat et de l’accompagnement des étudiants (nomination d’un directeur des études par champ disciplinaire)
  14. Encouragement des nouvelles formes de pédagogie (pédagogie par projet, pédagogie inversée, enseignements par les pairs...)
  15. Rattachement des nouveaux étudiants au régime général de la Sécurité sociale dès 2018
  16. Fusion des contributions "vie étudiante" pour rendre le système plus lisible
  17. Soutien à la mobilité jusqu’à 1 000 euros pour un étudiant qui change d’académie
  18. Création de nouveaux centres de santé au sein des universités pour améliorer l’accès aux soins de proximité
  19. 450 millions d’euros du Grand Plan d’Investissement pour accompagner la mise en place des nouveaux cursus, la modularisation, la mise en œuvre des contrats de réussite et l’accompagnement personnalisé de chaque étudiant
  20. 500 millions d’euros sur l’ensemble du quinquennat afin d’ouvrir des places, de créer des postes dans les filières en tension et de valoriser l’engagement des enseignants dans la mise en place de la réforme.

Les attendus

Ce sont les connaissances et les aptitudes nécessaires à un lycéen lorsqu'il entre dans l'enseignement supérieur. Ces attendus seront désormais affichés. Ils prennent en compte à la fois les bulletins trimestriels de 1re et de terminale et les résultats aux épreuves anticipées du bac, et reposent aussi sur la motivation (lettre de motivation, présentation d'un projet personnel ou associatif...).

Près de 1Md€L'engagement du gouvernement

450M€ du GPI pour transformer le 1er cycle

500M€de moyens supplémentaires au long du quinquennat pour accompagner la réforme

Chiffres clés

plan etudiants plateforme

2 semaines dédiées à l'orientation en terminale pour mieux formuler ses choix

2 professeurs principaux pour accompagner les lycéens vers l'enseignement supérieur

10 voeux maximum pour chaque lycéen

100 millions d'euros par an de pouvoir d'achat rendu aux étudiants

100 millions d'euros par an pour faire baisser le coût de la rentrée dès 2018

60 000 nouveaux logements étudiants d'ici 2022

Suppression de la cotisation sociale étudiante de 217 euros dès la rentrée 2018

 

Prochaines étapes

Décembre 2017
Début de l'examen par le Parlement du projet de Loi "Orientation et réussite des étudiants"

15 janvier 2018
Ouverture de la nouvelle plateforme - Suppression du tirage au sort et mise en place d'un comité d'éthique

Rentrée étudiante 2018
Les étudiants intégreront un premier cycle rénové - Ils accèderont à  une licence  transformée, personnalisée et modulable (plus ou moins 3 ans)  qui prendra mieux en compte leur parcours et leurs aspirations et qui pourra être plus professionnalisante.