Publié le 08.11.2017

Célébration des 50 ans de l'INRIA : discours de Frédérique Vidal

Frédérique Vidal s'est exprimée mardi 7 novembre 2017 lors de la célébration des 50 ans de l'INRIA.

50 ans INRIA

En 1967, au Stanford Research Institute, naissait Shakey, premier robot mobile contrôlé par ordinateur. De l’autre côté de l’Atlantique, la France se dotait d’un institut de pointe dédié aux sciences informatiques et numériques, l’IRIA. En 2017 les robots, plus agiles, ne tremblent plus, et leurs prouesses vont bien au-delà de la capacité à se déplacer seuls. Ces progrès, l’IRIA, devenu INRIA en 1979, en est totalement partie prenante. A chaque étape du développement des sciences informatiques, dominées d’abord par les machines, la logique, puis les logiciels, les réseaux et aujourd’hui les données et les algorithmes, INRIA a su se tenir à la pointe des connaissances et des innovations. 

C’est donc avec grand plaisir que je me joins à vous aujourd’hui pour fêter 50 ans de recherche, 50 ans de transfert, 50 ans d’audace et de créativité au service de la science et de la société.

Ce demi-siècle a été marqué par des vagues technologiques puissantes : l’électronique, les technologies de l’information et de la communication, et la généralisation du numérique. Elles ont modifié en profondeur l’écosystème de l’innovation et ont placé les technologies informatiques au cœur d’une intense compétition mondiale appelant tous les acteurs à se saisir des transformations digitales, pour s’y adapter certes, mais aussi pour les anticiper voire pour les inspirer. Fidèle au projet politique qui a présidé à sa naissance, INRIA a su accompagner nos entreprises dans cette métamorphose, en explorant les frontières de la science et en semant sur son chemin de beaux succès scientifiques et économiques.

Mais les travaux d’INRIA résonnent bien au-delà du monde économique pour toucher la société dans son ensemble. Car le vrai visage de la révolution numérique n’est pas uniquement industriel ; il est aussi et surtout culturel. Le tournant numérique bouleverse les usages, transforme les métiers, façonne de nouvelles postures intellectuelles, et suscite des questionnements éthiques. En prise avec ces réalités sociétales, INRIA est à la fois acteur de cette révolution culturelle, passeur et déchiffreur : il contribue à diffuser la culture numérique auprès du plus grand nombre, à nourrir le débat public et à éclairer les décideurs. Au-delà de ces enjeux d’une brûlante actualité, il est aussi porteur d’une vision. Car face aux interrogations et aux peurs suscitées par les nouvelles technologies, INRIA prend le parti de l’Homme : dans le futur qu’il entend construire, les sciences numériques serviront ses apprentissages, sa santé, ses connaissances, ses loisirs, ses relations avec les autres et avec l’environnement.

Comme toute technologie, le numérique est neutre et ne prend de sens qu’au sein du projet politique et social qu’il sert. Celui d’INRIA mobilise la recherche au meilleur niveau, construit des savoirs et des technologies nouvelles au service d’une vision résolument humaniste.

Survoler les 50 ans d’existence d’INRIA, c’est d’abord rappeler qu’INRIA a fortement contribué au fait que l’informatique est devenue une science reconnue en France comme dans le monde. C’est voir se concrétiser au fil des années sa devise : "l’excellence scientifique au service du transfert et de la société". La volonté politique qui préside à sa création l’enracine dans le monde économique avant même sa naissance, positionnant INRIA à l’avant-garde des relations entre organisme public et entreprise. En effet, le plan Calcul dont il émane vise à garantir l’autonomie de la France en la dotant d’une industrie informatique performante. Même si cet objectif, avec le recul de 50 ans, est encore perfectible – Il nous manque encore un ou deux Google, Apple, Amazon, etc., pour transformer l’essai- cela inscrit dès lors le transfert dans l’ADN même de l’institut. Le transfert selon INRIA est aujourd’hui protéiforme : diffusion des résultats de la recherche en Open access, mobilité des chercheurs vers l’entreprise, de l’entreprise vers les laboratoires, création de start-ups, partenariats avec des grands groupes, développement d’Inria Innovation Labs. Ces laboratoires communs avec des P.M.E. témoignent de la capacité d’INRIA à créer des structures adaptées aux spécificités de ses partenaires et révèlent les traits saillants de sa culture : l’agilité et l’inventivité.

Puisque nous rendons hommage aujourd‘hui à l’informatique et aux mathématiques, permettez-moi quelques chiffres : 11 Inria innovations labs (dont 3 nouveaux en 2016), plus de 140 start-ups créées depuis 1984 dont 10 en 2016 ; parmi les start-up issues d’INRIA, je citerai Ia success story d’Ilog, le comparateur de prix Kelkoo, l’atelier hydrologique Athys ou l’éditeur de logiciels Golaem, comme cela a été rappelé. Ces start-up nées des recherches INRIA sont la preuve de la continuité possible entre le métier de chercheur et celui d’entrepreneur, de la parenté entre le désir de connaître et celui de faire naître. C’est en fait une même imagination, une même créativité qui les anime, un même esprit, celui que Marie Curie dont nous célébrons aujourd’hui le cent-cinquantenaire de la naissance, appelait l’ "esprit d’aventure". Cet esprit, INRIA s’est attaché à le cultiver tout au long du parcours du chercheur-entrepreneur, depuis les premiers balbutiements de ses travaux jusqu’au développement de sa start-up, en créant INRIA-transfert puis IT-Translation. C’est en s’appuyant sur le retour d’expérience des pionniers, comme Christian Saguez pour Simulog ou Michel Gien pour Chorus Systems, qu’une culture de l’entrepreneuriat issu de la recherche publique a su se forger au sein d’INRIA et de ses filiales.

Mais si INRIA crée des start-up dynamiques, Il attire aussi des géants de l’industrie comme Samsung cette année encore, et entretient des partenariats fructueux avec des PME et des ETI.

Le dialogue et l’interaction avec son environnement proche comme lointain est le premier pilier de la politique scientifique d’INRIA. Pour cela, INRIA s’appuie sur ses équipe-projet. Ces collectifs de taille réduite, fédérés par un leader scientifique pour une durée limitée, illustrent parfaitement la capacité, caractéristique de l’ère numérique, à articuler talents individuels et dynamique de groupe.  Parmi ses 183 Équipes Projet, 151 sont communes avec une université, avec le C.N.R.S. ou avec un autre établissement public de recherche.

Mais INRIA se définit comme un institut ouvert sur le monde, au sein duquel se côtoient plus de 100 nationalités. Son ambition internationale se lit dans la destinée de ses start-up dont la quasi-totalité de la planète s’approprie les apports technologiques. Cette ouverture sur le monde s’articule à un ancrage territorial fort, tant il est vrai que l’on ne part pas à la conquête de la planète sans un puissant port d’attache ou en ignorant ses voisins. Au travers de ses 8 centres de recherche répartis dans l’hexagone, INRIA interagit avec ses partenaires institutionnels, universités, écoles, organismes mais aussi avec les acteurs socio-économiques et les collectivités locales. Et en particulier INRIA apporte aux sites universitaires une structuration et une visibilité accrues, ainsi que des ressources significatives. Cette action est importante et j’attends de l’INRIA qu’il amplifie ses interactions avec les sites universitaires alors que nous accélérons sur la voie de l’autonomie réelle des Universités.

Si cette culture de l’échange imprègne toutes les activités de l’institut, c’est qu’elle est la condition même de l’excellence. Car comment cerner l’excellence mieux qu’en évoquant son étalon européen? INRIA peut s’enorgueillir d’avoir décroché 50 bourses ERC pour les 50 ans de l’INRIA  ce qui porte à près de 8%  le pourcentage de chercheurs INRIA lauréats.

Lorsque l’on parcourt le profil des 48 lauréats ERC, on est frappé par la diversité de leurs domaines de recherche et par la variété des applications possibles. Si les équations aux dérivés partielles servent la régulation du trafic routier, la vision par ordinateur participe à la prévention des catastrophes naturelles. Si les modèles de calculs innovants répondent aux défis aérodynamiques de l’industrie spatiale, les nouveaux protocoles cryptographiques ouvrent la voie du vote électronique généralisé. Quant à la modélisation, elle concourt autant à la simulation réaliste du mouvement des cheveux dans les films d’animation qu’au suivi de l’évolution d’une pathologie neurologique. Les travaux sur l’interface cerveau-ordinateur alimentent les systèmes d’assistance à la personne comme les jeux vidéo. Les domaines de recherche les plus pointus nourrissent ainsi les applications les plus en prise avec la vie quotidienne et la vie tout court. Culture, santé, industrie, éducation, environnement, services, le numérique est partout. 

Le numérique ne doit plus s’appréhender comme une technologie ou un instrument mais comme la nature même du monde dans lequel nous évoluons. Le XXIème siècle est numérique. Gérard Berry, figure illustre d’INRIA, mais pas seulement, dans sa leçon inaugurale au collège de France intitulée "Pourquoi et comment le monde devient numérique" lançait il y a déjà 10 ans une "alerte aux pucerons" qui envahissaient tous les objets du quotidien, des transports à l’audiovisuel. Pour reprendre la métaphore d’Alain Supiot, l’imaginaire de l’horloge et de son jeu de forces mécaniques a cédé la place à l’imaginaire de l’ordinateur et de sa puissance de calcul. Au grain de sable dans les rouages succède désormais l’erreur dans la ligne de code. Et le puceron, pardon, le bug est ainsi devenu la hantise de toute la société.

Le numérique irrigue et façonne tous les pans de la société. Nos manières d’agir, de communiquer, de nous déplacer, de consommer, de vendre, de créer et même de penser en sont profondément bouleversées. Je m’arrêterai plus particulièrement sur 3 activités qui conditionnent le mouvement des idées et la place de l’Homme dans la société : apprendre et enseigner, chercher et plus globalement travailler.

Des Moocs aux learning labs en passant par les données d’apprentissage, le numérique rénove en profondeur les pratiques pédagogiques et contribue à façonner un nouveau paysage de l’enseignement scolaire et supérieur. Il serait réducteur de considérer la révolution numérique uniquement sous l’angle instrumental, comme un coffre à outils innovants à la disposition des enseignants et des étudiants. En réalité, c’est un nouveau rapport à la connaissance et cela induit de fait une évolution profonde de la relation pédagogique. 

Le numérique bouleverse la recherche scientifique et se positionne naturellement au carrefour de tous les savoirs. L’accroissement de la quantité de données produites par les entreprises, les particuliers et les scientifiques est exponentiel. Pour s’en rendre compte, il suffit de se rappeler que chaque semaine la quantité de données générée est supérieure à la quantité produite lors du millénaire précédent. La maîtrise de ces données et leur utilisation ont des implications profondes et représentent des enjeux majeurs tant pour la société que pour l’économie ou la science. La science vit ainsi une révolution épistémologique avec la mise en œuvre depuis une dizaine d’années seulement d’un « quatrième paradigme » de la découverte scientifique, à partir de l’analyse et de l’exploitation intensive des données, sans nécessité a priori d’un modèle décrivant le réel. Cette révolution touche et touchera tous les secteurs scientifiques à partir de l’analyse des données, tout particulièrement les domaines de la biologie-santé et des sciences humaines et sociales. INRIA est au cœur de ce mouvement : c’est un creuset de connaissances, au sein duquel, les mathématiques dialoguent avec la biologie, les neurosciences ou la psychologie, tandis que l’informatique nourrit la musique ou le graphisme.

En élargissant maintenant la réflexion à l’ensemble du monde du travail, au-delà de l’écosystème de la recherche, nous constatons combien la révolution numérique modifie profondément la cartographie des métiers. Les processus d’automatisation et d’informatisation qui en découlent confèrent une actualité particulière au paradoxe de Moravec.  Dès les années  80, il démontrait que les programmes informatiques ont plus de facilité à reproduire les raisonnements qui nous semblent complexes que les tâches qui nous apparaissent simples et ordinaires. Au lieu de soulager l’homme des travaux les moins valorisants, l’ordinateur le concurrence directement dans des emplois intermédiaires, tâches administratives ou contrôle du travail d’autrui. En revanche, il ne peut le supplanter dès lors que la créativité, la relation interpersonnelle, les capacités empathiques ou la dextérité entrent en jeu, promettant un bel avenir aux métiers d’entrepreneur, de sage-femme ou de jardinier.  Aujourd’hui les progrès de l’informatique et de la robotique sont tels que l’on peut s’interroger sur la validité de cette partition des rôles entre l’homme et la machine. Ainsi INRIA abrite-t-il une équipe qui œuvre à l’élaboration d’un robot capable d’analyser une situation de communication avec suffisamment de finesse et de pertinence pour assurer des fonctions d’accueil.

A travers ces exemples, nous voyons combien la révolution numérique bouscule les mentalités, génère non seulement de nouvelles pratiques mais également de nouvelles postures philosophiques et intellectuelles. Ce tournant culturel et social exige des citoyens formés non seulement aux usages, mais également aux sciences numériques, et au-delà, aux compétences de l’ère numérique. Un citoyen dépossédé de la culture digitale est un citoyen condamné à la subir. Comme l’a indiqué le Président de la République il y a quelques jours à Tallinn lors du sommet numérique de la communauté européenne : "Nous devons assurer une transition numérique sans mettre à l’écart des millions de personnes".

L’ère numérique apporte une nouvelle posture intellectuelle qui valorise l’inventivité, l’adaptation, l’inter-disciplinarité. Le monde de l’enseignement supérieur et de la recherche français en a pris acte. INRIA n’ignore rien de ces enjeux comme en témoigne le dispositif Class’Code, qui vise à former les professionnels de l’éducation afin qu’ils puissent eux-mêmes guider leurs élèves sur le chemin de l’acculturation numérique. L’exposition De l’homo numericus au citoyen numérique est aussi un moyen de sensibiliser le grand public à la mutation qui est en cours.

Car c’est bien la définition même de l’humain que la révolution numérique interroge. L’intelligence artificielle est ainsi à la source de questionnements ontologiques : au 2nd âge de la machine, qu’est-ce qui fait l’essence de l’Homme ? Et lorsque les applications potentielles de l’IA prennent la forme de robots tueurs ou chirurgiens, elle suscite aussi des interrogations éthiques beaucoup plus concrètes. Comme l’écrit Gaston Bachelard dans la Formation de l’esprit scientifique «"a connaissance du réel est une lumière qui projette toujours quelque part des ombres". Nous voyons ainsi ressurgir des peurs et des doutes identiques aux craintes contemporaines des 2 premières révolutions industrielles. Le monde de la culture les a exprimées à travers la thématique de l’homme artificiel et de l’automate qui, de Frankenstein à l’Eve Future, émaille les arts du 19ème siècle. C’est à la science de distinguer les craintes légitimes des fantasmes irrationnels, sans faire l’économie des questionnements éthiques. C’est un rôle qu’INRIA assume avec détermination, notamment au travers de son action motrice dans la Commission de réflexion sur l’Éthique de la Recherche en sciences et technologies du Numérique au sein d’Allistene ou du développement de la plateforme de transparence des algorithmes TransAlgo avec la CNIL.

Le XVIème siècle a doté la figure de l’humaniste d’attributs bien particuliers : cosmopolitisme, culture universelle, insatiable curiosité au service du progrès humain.  Et nous voyons combien INRIA, par son approche interdisciplinaire, internationale et ouverte aux partenariats les plus divers, n’a pas à rougir de la comparaison. Et puisqu’il n’y a pas d’humanisme qui ne s’adosse à une vaste bibliothèque, INRIA a même lancé Software Heritage et noué un partenariat avec l’UNESCO, avec l’ambition de fonder la bibliothèque d’Alexandrie du logiciel, rien de moins ! Il ne s’agit pas seulement de collecter le code source de tous les logiciels utilisés par l’humanité afin de préserver un patrimoine jusque-là fragmentaire et volatil mais bien d’en faire un puissant instrument de recherche en informatique et de diffuser le plus largement les connaissances ainsi encodées.

INRIA ne s’intéresse pas seulement au patrimoine logiciel. Résolument tourné vers l’avenir, INRIA n’ignore pas les vertus de la mémoire et de l’histoire. Bien loin de faire table-rase du passé, les sciences numériques peuvent aussi venir à son secours.  J’en veux pour preuve les travaux de la start-up INCONEM, issue d’une équipe-projet INRIA, qui effectue en partenariat avec celui-ci, Microsoft et l’ENS, pour sauvegarder le patrimoine syrien grâce aux données récoltées par des drones munis d’appareils photo. Les reconstitutions en 3D qui en découlent permettent à la fois de sauvegarder virtuellement les sites mais aussi de préparer leur restauration future. Les informations collectées sont bien sûr en libre accès. Et nous touchons là, de même qu’avec Software Heritage, à l’une des valeurs motrices d’INRIA : le partage de la donnée. Du logiciel libre à l’Open access, INRIA croit aux propriétés éthiques et scientifiques de la circulation de la connaissance. Je parle de conviction, je parle de valeurs, car j’y vois une forme d’engagement.

C’est ce même engagement en faveur de l’humain qui me frappe lorsque je parcours les sujets de recherche des équipes-projets. Démocratiser l’accès à la création d’objets du quotidien via les imprimantes 3D, favoriser l’insertion et l’autonomie des personnes dépendantes grâce à des caméras intelligentes ou des robots assistants, participer au progrès du traitement de la maladie d’Alzheimer, sécuriser le stockage des déchets radioactifs, modéliser la langue naturelle pour aider à diagnostiquer la schizophrénie dont la caractéristique principale est un langage métaphorique. Au-delà du désir de connaître et de découvrir, les motivations de ces chercheurs en apprentissage, en modélisation, en programmation, en simulation, tournent toujours autour de l’humain. Les sciences numériques selon INRIA ont vocation à aider notre pays à relever les grands défis sociétaux, environnementaux ou médicaux que le XXIème nous lance.

Puisque l’informatique se voit confier les actes les plus sensibles, du décollage d’un avion à la surveillance d’un rythme cardiaque, en passant par la gestion des données personnelles, traquer les failles et les bugs devient vital : ainsi, les recherches sur la sécurisation des données et sur la vérification des logiciels critiques relèvent d’une éthique de la responsabilité.  Les succès de l’équipe Prosecco sur les systèmes cryptographiques ou de l’assistant de preuve COQ  témoignent de l’excellence d’INRIA dans ces domaines. Ce qu’illustrent les recherches sur la sécurité, c’est une intéressante dimension réflexive des sciences numériques et un défi scientifique, qui a vocation à croitre dans les prochaines années avec le développement de l’IA. Cette démarche leur permet aussi d’anticiper le développement futur. INRIA promeut une recherche toujours en avance sur elle-même, comme en témoignent les travaux sur l’univers post-quantique.

Je tiens donc à vous adresser mes félicitations les plus chaleureuses, à vous bien sûr les présidents qui se sont succédés à la tête d’INRIA, aux chercheurs qui y mènent leur travaux, aux personnels qui assurent son fonctionnement quotidien, pour avoir su mettre leur ténacité, leur curiosité, leur exigence au service d’un projet de société numérique où l’humain demeure la valeur première. Ce soir, la cérémonie de remise des prix INRIA mettra une fois de plus à l’honneur l’excellence et l’échange, qui forment à la fois l’héritage de ces 50 dernières années et la trame des 50 prochaines.

L’ambition que nous avons pour INRIA, à l’heure où la transition numérique accélère, où l’Intelligence Artificielle nous interroge, où la perspective des technologies quantiques se précise, n’est pas moindre que celle qu’avait le gouvernement du Général de Gaulle en créant l’IRIA : notre pays a besoin d’un Institut de référence, au meilleur niveau mondial, parfaitement interfacé avec les acteurs publics nationaux, et qui réussisse le tour de force d'être performant sur toute la chaine de valeur en s'appuyant sur un investissement à long terme et sur une capacité à choisir les questions fondamentales qu’il adresse.

Je ne peux donc que vous encourager à poursuivre et accélérer encore dans la voie que vous avez su tracer ensemble !

Bon anniversaire à tous !