Le week-end du Sidaction 2018, qui a eu lieu du 23 au 25 mars, est l'occasion de faire un point sur la prévention, les dernières données épidémiologiques et sur les avancées les plus récentes en matière de recherche sur le VIH.
La méconnaissance du virus et les comportements a risques persistent chez les jeunes.
En effet, selon un sondage commandé par Sidaction en février 2018...
Ces chiffres sont également importants chez les étudiants et les diplomés (20% de mal informés), mais on note malgré tout que les jeunes ayant le niveau d’éducation le plus élevé sont ceux qui se protègent le mieux et que se dépistent le plus. 45% des jeunes déclarent avoir déjà eu une expérience de dépistage, mais seulement 28% des jeunes sans diplômes.
Soucieux d'informer les étudiants, le M.E.S.R.I. met à disposition des ressources sur les modes de dépistage du VIH et une information claire et ludique sur la protection contre le VIH à destination de ce public sur le site étudiant.gouv.fr.
Actuellement, 24 services de santé universitaires sont des centres de santé, c'est-à-dire des lieux au sein desquels les étudiants peuvent recevoir des soins et effectuer des dépistages. Ce nombre sera bientôt porté à 34.
Il s'agit également d'amplifier le système des étudiants relais-santé, et de mettre en place le service sanitaire pour les étudiants en santé qui leur permettra également, dans le cadre de leurs études, d’intervenir auprès des jeunes. C'est l'une des mesures phare du Plan Étudiants.
Notre pays est l’un des premiers au monde pour la recherche en biologie et en santé.
Notre institut de recherche médicale, l’INSERM, est parmi les 10 premières institutions de recherche au monde. Dans le domaine particulier du SIDA nous tenons, depuis le début de l’épidémie un rôle de tout premier plan. La France a particulièrement bien structuré sa recherche dans ce domaine et le travail réalisé par l'ANRS est remarquable.
L'ANRS en bref
L’ANRS (France REcherche Nord&Sud Sida-hiv Hépatites) est l’agence française de recherches sur le VIH/Sida et les hépatites virales. Née en 1988, elle mobilise les chercheurs du Nord et du Sud, de toutes les disciplines, et quelles que soient leurs appartenances, autour de questions scientifiques.
La pandémie qui s’est développée à partir de la fin des années 1970, a fait de l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) un problème sanitaire mondial : le SIDA a tué plus de 35 millions de personnes et il tue toujours, en dépit des avancées médicales.
Les résultats des recherches menées au cours des dernières décennies tant dans le domaine fondamental, de la prévention et de la prise en charge des patients ont été remarquables.
Les chercheurs viennent d'identifier que les cellules quiescentes CD4+ qui expriment le marqueur CD32a sont des réservoirs. Cela permet d'envisager des stratégies ciblant précisément les réservoirs. Certaines consistent à utiliser des médicaments employés pour d'autres maladies, comme le cancer, pour "attaquer" le réservoir.
La France (l'ANRS, à travers son réseau de chercheurs de l'Inserm, de l'Institut Pasteur, du CNRS, du CEA et de centres hospitaliers) s'inscrit dans cet ambitieux programme intégrant recherche fondamentale, recherche clinique et sciences humaines et sociales.
Par ailleurs, on dispose à ce jour d'une gamme élargie de traitements antirétroviraux qui ont un impact majeur sur la mortalité et la morbidité des personnes vivant avec le VIH. Ces traitements ont permis de passer du statut de maladie mortelle à celui de maladie chronique.
Une étude publiée récemment montre que l'espérance de vie des personnes séropositives vivant en Europe et en Amérique du Nord a augmenté de 10 ans depuis 1996, date d'introduction des antirétroviraux.
La découverte de traitement anti-rétroviraux efficaces a provoqué une profonde remise en question du modèle économique des industries de santé et montré la surprenante capacité d’adaptation de ces industries à une demande émanant des pays les plus démunis, une situation jusque-là inédite.
La France a joué un rôle important dans la mise en place d’un contexte favorable à cette adaptation en soutenant fortement la création en 2002 du Fonds Mondial pour la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.
Le Fonds Mondial est un partenariat entre les gouvernements, la société civile, le secteur privé et les personnes touchées par les maladies. Il collecte et investit près de 4 milliards de dollars US par an à l’appui de programmes dirigés par des spécialistes locaux dans les pays et les communautés qui en ont le plus besoin. Son impact a été majeur pour le contrôle de la pandémie et la diminution de la mortalité dans les pays du sud.
La politique de lutte contre le VIH/SIDA en France et dans la plupart des pays riches n’a pas eu recours aux stratégies traditionnelles de la santé publique en situation d’épidémie, qui reposent sur l’arbitrage des autorités et font souvent appel à la coercition. Elle s’est d’emblée caractérisée par l’absence inédite de limitation des droits individuels au nom du bien commun. Ce choix libéral repose sur la conviction que la défense des libertés est bénéfique pour la promotion du bien commun qu’est la santé.
Le corollaire de cette responsabilité commune est l’attribution de fonctions spécifiques, indissociables et complémentaires à chacun des acteurs, professionnels de santé et malades dans la définition et la conduite des politiques de santé.
Ce concept de "démocratie sanitaire" est inscrit dans la loi de modernisation du système de santé votée en janvier 2016.
Depuis le début de la pandémie
En 2016
Ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation