Publié le 04.04.2018

Journée nationale du doctorat

Favoriser la reconnaissance du doctorat et l'insertion des docteurs

La journée nationale du doctorat qui s’est tenue le 27 mars 2018, à Paris, a été clôturée par Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation. Organisée par le ministère et destinée aux responsables de formations doctorales, cette première journée de réflexion et d’échanges autour du diplôme le plus élevé de l’enseignement supérieur français, a permis de faire le point sur la reconnaissance du doctorat, l'accompagnement des doctorants et l'insertion des docteurs.

remise diplôme

"Un docteur n’est pas juste un savant, c’est aussi et peut-être avant tout un talent qui sait réagir et construire avec méthode face à l’inconnu. Les docteurs sont la force scientifique de notre pays, et c’est une force opérationnelle, qui a vocation à irriguer toute la société  pour mieux la transformer."
Frédérique Vidal, Journée nationale du doctorat, 27 mars 2018, Paris La Sorbonne.

Etat des lieux

Rénovation du diplôme de doctorat 

Conformément aux préconisations de la loi du 22 juillet 2013 relative à l’enseignement supérieur, la révision des textes relatifs à la formation doctorale a été conduite en 2016.

L’arrêté du 25 mai 2016 a renouvelé l’exigence de la formation doctorale en structurant davantage le parcours du doctorant autour de la convention de formation, en intégrant des formations complémentaires, et en clarifiant les relations entre école doctorale, directeur de thèse et doctorant. Cette évolution réglementaire était essentielle à la qualité et à la valorisation du doctorat.


Simplification et meilleure lisibilité

  • Rôle réaffirmé des directeurs de thèse.
  • Alignement sur les standards internationaux (jury de thèse...).
  • Intégration de pratiques ayant largement démontré leur intérêt lors de leur mise en œuvre à titre expérimental dans diverses écoles doctorales, telles que la mise en place d’un collège doctoral et d’un comité de suivi.
  • Possibilité pour les établissements de s’adapter aux lieux et aux situations : un collège doctoral peut être créé pour organiser la politique doctorale de site.
  • Nombre de doctorants par encadrant fixé par le conseil de l’école doctorale en tenant compte des disciplines rares. 
  • Possibilité d’une année de césure.

Ouverture de la fonction publique aux docteurs

Les compétences travaillées et attestées dans le cadre du doctorat ont vocation à être reconnues sur le marché du travail au-delà des sphères de l’enseignement et de la recherche.

Il s’agit de faire une place plus importante aux docteurs au sein de l’administration afin qu’elle se nourrisse de leur créativité et de leur culture du questionnement. C’est l’objectif de l’adaptation des concours externes de catégories A.

  • Le processus est en cours : 61 corps ont déjà fait l’objet de cette adaptation.
  • Un concours externe spécial pour le corps des IGAENR a été créé.
  • L’ENA a adapté une de ses épreuves orales et amélioré la reconnaissance du doctorat pour le concours interne et le 3e concours.

Il faut aller plus loin...

Des cursus de recherche de haut niveau

Dans l’esprit initial du Processus de Bologne, le doctorat a vocation à s’inscrire dans le cadre d’Ecoles Universitaires de Recherche (EUR).

Les EUR permettront de bâtir, dès le master, des cursus de recherche de haut niveau en créant des liens organiques entre universités, écoles et organismes autour de la signature scientifique des établissements et des sites. Un 2e appel à projet EUR sera ouvert cet été

Les écoles doctorales et les EUR ont vocation à doter les futurs docteurs de savoir-être et de soft skills indispensables à leur bonne insertion professionnelle, notamment en dehors du monde académique. La ministre souligne par ailleurs "la nécessité d’intégrer au cursus des doctorants une formation à la gestion des données. Il est en effet indispensable de développer la culture de nos communautés dans ce domaine qui évolue très vite."

Le doctorat, un sésame pour le secteur privé

Les docteurs doivent être présents dans tous les milieux professionnels. "Pour une entreprise, recruter un docteur, c’est faire le pari gagnant de l’innovation", souligne Frédérique Vidal. "Un docteur, c’est un regard neuf : une vision internationale de son domaine d’expertise ; une capacité, sans cesse éprouvée durant la thèse, à interroger l’existant, source d’amélioration des produits et des services ; ou encore, dans le cas d’un docteur en sciences humaines et sociales, une distanciation essentielle à l’accompagnement de la transformation culturelle des entreprises."

Entre 2010 et 2015, la part des docteurs travaillant dans le privé  est passée de 23% à 37%, dont plus de la moitié dans la recherche privée : la progression est importante, mais doit encore être renforcée.

A noter également, le dispositif des conventions industrielles de formation par la recherche (CIFRE), créé et financé par le ministère chargé de la recherche, qui constitue une aide au recrutement de doctorants en entreprise.Son objectif : favoriser les échanges entre les laboratoires de recherche publique et les milieux socio-économiques et contribuer à l’emploi des docteurs dans les entreprises.
La convention CIFRE associe trois partenaires : une entreprise, un doctorant et un laboratoire de recherche qui assure l’encadrement de la thèse.

Le dispositif CIFRE est plébiscité

  • Depuis 1981, les CIFRE ont réuni 9 000 entreprises, plus de 4 000 laboratoires et 25 400 doctorants autour de projets de recherche.
  • Les CIFRE enregistrent un taux de soutenance de thèse de 90% toutes disciplines confondues.
  • 89% des responsables scientifiques en entreprise estiment qu’ils n’auraient pas établi de coopération sans le dispositif CIFRE.
  • Les 2/3 des docteurs CIFRE sont recrutés par les entreprises.
  • 1 450 CIFRE seront financées en 2018, soit 50 thèses de plus qu’en 2017.

Inscription du doctorat au Répertoire national de la certification professionnelle (RNCP) avant l’été 2018

La minitre a souhaité que la démarche l’inscription du doctorat au Répertoire national de la certification professionnelle soit accélérée et aboutisse avant l’été 2018.

Le RNCP c’est quoi ?

  • C’est le répertoire public qui contient des fiches descriptives pour chaque certification professionnelle nationale, à destination des usagers institutionnels essentiellement.
  • Chaque fiche RNCP précise les compétences acquises par blocs, les métiers, emplois, le ou les secteurs d’activités visés ainsi que les modalités d’accès à la formation. Elle permet de situer les certifications les unes vis-à-vis des autres et elle est utilisée, entre autres, pour la mobilité professionnelle, les conventions collectives, la VAE et les accès aux financements.
  • Les fiches sont classées par domaine d’activité et par niveau de qualification sur une grille à 5 niveaux pour la France et 8 niveaux à l’échelle européenne.
  • Le doctorat se situe sur le niveau 8 européen et le niveau 1 français.

Pourquoi cette démarche d'inscription du doctorat au RNCP ?

  • Internationalisation du marché de l’emploi.
  • Importance croissante de l’insertion des docteurs en dehors de la fonction publique et dans des métiers autres que la recherche.
  • Volonté du législateur, dans la loi de 2013, d’inscrire le doctorat dans les conventions collectives et de permettre l’accès des docteurs à la haute fonction publique.

Les 22 fiches élaborées par le Collège des conseillers scientifiques de la DGESIP, organisées par secteurs d’activité, ont été présentées au comité de suivi LMD, puis au CNESER le 20 mars 2018.

Une nouvelle phase va être engagée : l’appel aux établissements pour qu’ils choisissent tout ou partie des 22 fiches auxquelles ils préparent leurs doctorants, afin que leurs arrêtés d’accréditation puissent les mentionner et donnent ainsi une base juridique à l’inscription des fiches au RNCP.

Avant l’été, tous les établissements qui se seront manifestés auront pu voir leurs arrêtés d’accréditation modifiés, et les 22 fiches pourront être inscrites au RNCP.


3 mesures pour la reconnaissance et la valorisation du doctorat

  • Lancement cet été d'un nouvel appel à projets pour les écoles universitaires de recherche (EUR) pour d'accroître la cohérence, la visibilité et l'attractivité internationale du doctorat en créant des "graduate schools" à la française.

  • Inscription des doctorats au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) pour  faciliter l'insertion des docteurs en dehors de la fonction publique et dans des métiers autres que la recherche publique.

  • Augmentation du nombre de conventions industrielles de formation par la recherche (CIFRE) : 1 450 conventions CIFRE seront financées en 2018, soit 50 thèses de plus qu'en 2017.

"Je tiens à adresser un encouragement particulier aux docteurs et aux doctorants : je le sais pour l'avoir vécu, se lancer dans un doctorat n'est pas un choix anodin. C'est une formidable aventure intellectuelle et humaine, mais elle exige de la ténacité, de l'abnégation, une exigence à l'épreuve du temps."

Le discours de Frédérique Vidal (27 mars 2018)

Programme de la journée

Journée sur le doctorat

Deux grands types de contrat

  • Les contrats doctoraux au sein des EPSCP dont le cadre réglementaire est défini par la DGRH du ministère – et la gestion déconcentrée aux opérateurs.
  • Les contrats CIFRE dont le recrutement relève d'un appel à candidatures piloté par l'ANRT auquel sont associés par convention les services du ministère.

Chiffres clés

74 450 étudiants en doctorat


14 500 doctorats délivrés chaque année


50% des doctorats délivrés dans les disciplines scientifiques, 20 % en sciences humaines et humanités et 14 % en sciences de la société.


9,4 % des doctorants bénéficient d'une convention industrielle de formation par la recherche (CIFRE)


41% des étudiants étrangers sont en doctorat


275 écoles doctorales

Source : L'Etat de l'enseignement supérieur et de la recherche en France (avril 2017)

Intégrité scientifique

Destiné à mobiliser toute la communauté scientifique à l'importance de ces enjeux, le rapport de Pierre Corval sur l'intégrité scientifique comporte 16 propositions de recommandations opérationnelles afin de renforcer les dispositifs de protection de l'intégrité scientifique dans les domaines de la réglementation, de la formation et de l'organisation.