Publié le 28.03.2024

Discours de Sylvie Retailleau à l'occasion de la réunion des acteurs du plan de transformation écologique de l'État

Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, a prononcé un discours à l'occasion de la réunion des acteurs du plan de transformation écologique de l'État au Muséum national d'Histoire naturelle jeudi 28 mars 2024.

SEUL LE PRONONCÉ FAIT FOI

Monsieur le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, cher Stanislas,

Monsieur le ministre délégué chargée des Comptes Publics, cher Thomas,

Madame la ministre déléguée à la Transition Énergétique, chère Agnès,

Mesdames et Messieurs les préfètes et préfets,

Mesdames et Messieurs les présidentes et présidents,

Mesdames et Messieurs les directrices et directeurs,

Chers collègues, chers toutes et tous,

Je suis très heureuse de m’adresser à vous dans le cadre de cette réunion des acteurs du plan du plan de transformation écologique de l’État.

Ce n’est pas un hasard si nous nous retrouvons ici, au sein de ce Muséum national d’Histoire naturelle, que je voudrais d’ailleurs remercier pour son accueil chaleureux.

En plus d’être un centre scientifique d’excellence, le Muséum a toujours travaillé à la préservation de l’environnement et à la diffusion du savoir. Ce faisant, il contribue à la belle et ambitieuse mission qui est confiée à notre ministère : mettre la science au cœur de nos sociétés.

Mettre la science au cœur de nos sociétés : c’est l’un des objectifs du chantier inédit de formation des agents publics à la transition écologique, lancé par le Gouvernement en octobre 2022, et qui fait de la France le premier pays à avoir l’ambition de former tous ses agents publics aux enjeux environnementaux.

Cette mission, pilotée à la fois par la délégation interministérielle à l'encadrement supérieur de l'État et la direction générale de l'administration et de la fonction publique, s’inscrit dans le plan de transformation écologique de l’État dont l’objectif est, je le rappelle, de mettre les enjeux de transition écologique au cœur de nos politiques publiques et de mobiliser tous ses agents pour être acteurs de cette transition.

Former nos agents à la transition écologique, c’est leur donner le pouvoir de mieux appréhender les questions scientifiques qui caractérisent les différentes crises environnementales que nous traversons. C’est prendre conscience de son impact et de son rôle en tant qu’agent public et de réfléchir à la manière dont, ensemble, nous pouvons – et nous devons – agir collectivement pour relever les défis de la transition écologique.

Si ce chantier a débuté par la formation des plus hauts responsables de l’État et notamment les directeurs d’administrations centrales, il est, depuis le mois d’octobre dernier, en train d’être étendu aux cadres supérieurs de la fonction publique. Il se poursuivra ensuite, en changeant d’échelle, car il concernera dans sa prochaine phase les 2,5 millions d’agents de la fonction publique.

Mon collègue M. Guerini l’a évoqué, le déploiement de ces formations est une réussite sur le plan de la méthode adoptée.

À la fin de l’année 2024, c’est 25 000 cadres supérieurs de la fonction publique qui auront été formés aux enjeux de la transition écologique par nos chercheurs et chercheuses, dont certains sont dans la salle ce matin. Ils proposent des formations de haut niveau et s’appuient sur les connaissances les plus actuelles possibles.

Ils sont près de 2 000, issus de 25 établissements différents, à avoir répondu à notre grand appel pour venir former les agents. Je tiens à les remercier sincèrement pour leur mobilisation exemplaire. C’est un chiffre important, qui témoigne d’un élan inédit qui nous engage collectivement.

Ambitieuse, tant par son contenu de haut niveau que par sa durée, cette formation rassemble les agents publics autour de 28 heures d’ateliers, de conférences - débats et de visites de terrain mises en place par des organismes comme, entre autre, l’Office français de la Biodiversité.

Nos scientifiques, issus des laboratoires du CNRS, du BRGM, de l’Ifremer ou encore du CEA, délivrent un message de haut niveau, clair, efficace, et on l’espère, décisif dans les futures prises de décisions et actions des agents. Ce message, ils le transmettent avec une volonté de vulgarisation très importante, à travers des conférences en présentiel, très vivantes, interactives, basées sur un duo scientifique / acteur public dont la forme a d’ailleurs su s’adapter très rapidement par rapport à leur format d’origine pour toujours rester au plus près des attentes des personnes à former sans jamais renoncer à la qualité du message scientifique délivré.

C’est le CNRS, avec l’appui des préfectures, qui a permis l’organisation d’un déploiement à l’échelle régionale en mettant en place des conseils scientifiques territoriaux. Cette échelle régionale favorise une meilleure prise en compte des enjeux locaux et surtout, accélère la mise en réseaux de nos scientifiques et des acteurs locaux. Il est très intéressant de voir que ce modèle de formation intéresse au-delà même de nos frontières. En effet, il va faire l’objet d’une communication scientifique coordonnée par Christophe Cassou dans un grand congrès international en avril prochain.

À ce jour, les retours sur les formations sont extrêmement positifs, et soulignent les grandes qualités pédagogiques de nos scientifiques. Le CNRS, en tant que contributeur du GIEC, déjà en lien très étroit avec de très nombreux établissements d’enseignement supérieur, a naturellement été un interlocuteur central dans l’élaboration de ce plan de formation ambitieux. Il pilote, avec l’aide d’une coordinatrice nationale et dix chargés de mission, le bon déploiement de cette opération d’envergure.

Je tiens bien évidemment à souligner le rôle essentiel joué par le groupe d’appui et d’expertise scientifique copiloté par Luc Abbadie et Laurence Tubiana. Ce groupe de d’experts scientifiques nous accompagne dans la conception et dans le déploiement de ces formations, et je les remercie vivement pour leur implication centrale dans ce dispositif.

Le travail que vous faites – d’élaboration de ces formations de grande qualité mais aussi de mobilisation de notre communauté scientifique – est extrêmement précieux. Nous vous remercions aussi des recommandations que vous nous formulez afin de nous accompagner vers l’étape suivante : la formation de l’ensemble des 2,5 millions d’agents publics, à l’horizon 2027.

C’est un véritable défi qui s’appuiera sur toute l’expertise que vous avez développée dans les premières phases de ce plan de formation.

Enfin, a été lancé depuis le début de ce processus, un travail d’évaluation scientifique, construit grâce à deux chercheuses actuellement en thèse de doctorat COFRA et qui étudient l’impact de ce dispositif de formation inédit auprès des agents.

Vous l’aurez compris, nous avons souhaité que ce plan s’appuie sur les connaissances scientifiques les plus récentes, et sur le travail de nos chercheuses et chercheurs, dont l’expertise est absolument indispensable pour comprendre les défis environnementaux.

Aussi, et j’aimerais insister sur ce point, ce projet représente une chance unique de placer la science au cœur de nos politiques publiques, et de renforcer le lien entre nos scientifiques, nos décideurs et nos acteurs de terrain. C’est le premier pas vers des politiques durables, encore plus informées et nourries par la science.

À une époque où les crises écologiques, mais aussi politiques, sanitaires et sociales, bouleversent l’équilibre de notre monde et déplacent les exigences de vérité, la science reste le seul moyen de développer un esprit critique, et de se prémunir contre la défaite de la pensée et le simplisme extrême qui fleurit un peu partout.

La parole scientifique a pu être fragilisée, attaquée, mais c’est une parole dont nous avons tous, aujourd’hui et plus que jamais, besoin. Pour être encore mieux partagée, la science a besoin d’une parole qui la diffuse et qui la démocratise.

Elle a besoin d’une parole qui vulgarise et qui sensibilise. Elle a besoin d’une parole qui se base sur les faits, uniquement les faits, et décrypte les représentations biaisées.

En créant un espace de transmission, d’échanges et de dialogue entre les scientifiques et les citoyens, ce plan de formation redonne à la parole scientifique la place centrale, et le rôle qui lui revient.

Le choix de la science, de sa diffusion massive par ce plan de formation inédit, participe à l’écriture d’un nouveau chapitre de l’histoire des politiques publiques durables. Et il s’écrit aujourd’hui, avec vous tous, dans des lieux et lors d’événements comme celui-ci.

Je vous remercie.

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Service presse du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche (MESR)

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