Publié le 24.07.2017

9e Conférence scientifique internationale sur le sida

La 9e édition de la Conférence scientifique internationale sur le sida se déroule à Paris du 23 au 26 juillet 2017. De nombreux chercheurs de toutes les disciplines scientifiques, des représentants associatifs, des responsables d'organisations internationales, des industriels seront présents. La recherche opérationnelle, en plein développement, sera un des thèmes structurant de la Conférence de Paris.

La conférence de Paris au cœur des enjeux scientifiques et de santé publique


De nombreux chercheurs, représentants associatifs, responsables d'organisations internationales, industriels sont attendus à Paris, du 23 au 26 juillet, pour la conférence scientifique internationale sur le sida (IAS 2017).

Toutes les disciplines scientifiques sont représentées, la recherche fondamentale, clinique, en prévention, la recherche opérationnelle et en santé publique, au Nord comme au Sud.

Au programme de ce rassemblement : les grandes questions scientifiques actuelles, les stratégies d'immunothérapie et de thérapie génique, un foisonnement de contributions originales dans le domaine des antirétroviraux, des présentations de nouvelles molécules, de nouvelles formulations (en patchs, à durée d'action longue ...), ou encore des actualités sur les programmes en cours dans différentes  parties du monde en matière de dépistage, de prévention et d'accès aux systèmes de soins...

"Il est essentiel de renforcer nos approches en recherche fondamentale dans l'objectif de développer de nouvelles stratégies thérapeutiques pour aboutir à une rémission, tout en avançant en parallèle sur la recherche d'un vaccin, tant préventif que thérapeutique."
Françoise Barré-Sinoussi, Prix Nobel de médecine 2008



Impliquée dans la recherche en rétrovirologie depuis le début des années 1970, Françoise Barré-Sinoussi est reconnue au niveau mondial pour sa grande contribution à la recherche sur le VIH/sida. Elle est lauréate du Prix Nobel de médecine 2008 pour la découverte, en 1983, du virus de l’immunodéficience humaine (VIH).

 

 

Expo VIH

Crédits photos : Inserm, Institut Pasteur (voir détails et légendes ci-dessous)

Des progrès scientifiques remarquables et des traitements améliorés


La pandémie qui s’est développée à partir de la fin des années 1970, a fait de l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) un problème sanitaire mondial : le sida a tué plus de 35 millions de personnes et il tue toujours en dépit des avancées médicales.

Les résultats des recherches menées au cours des dernières décennies tant dans le domaine fondamental, de la prévention et de la prise en charge des patients ont été remarquables.

  • Découverte du virus de l’immunodéficience humaine (V.I.H.) par les professeurs Françoise Barré-Sinoussi et Luc Montagnier  en 1983.
  • Découverte des traitements anti-rétroviraux en 1996.
  • Découverte réalisée en France (publiée en mars 2017) : les chercheurs viennent d'identifier que les cellules quiescentes CD4+ qui expriment le marqueur CD32a sont des réservoirs. Cela permet d'envisager des stratégies ciblant précisément les réservoirs. Certaines consistent à utiliser des médicaments employés pour d'autres maladies, comme le cancer, pour "attaquer" le réservoir. La France (l'ANRS à travers son réseau de chercheurs de l'Inserm, de l'Institut Pasteur, du CNRS, du CEA et de centres hospitaliers) s'inscrit dans cet ambitieux programme intégrant recherche fondamentale, recherche clinique et sciences humaines et sociales.

Par ailleurs, on dispose à ce jour d'une gamme élargie de traitements antirétroviraux qui ont un impact majeur sur la mortalité et la morbidité des personnes vivant avec le VIH. Ces traitements ont permis de passer du statut de maladie mortelle à celui de maladie chronique.

Une étude publiée récemment montre que l'espérance de vie des personnes séropositives vivant en Europe et en Amérique du Nord a augmenté de 10 ans depuis 1996, date d'introduction des antirétroviraux.

Une gestion multilatérale des crises sanitaires


La découverte de traitement anti-rétroviraux efficaces a provoqué une profonde remise en question du modèle économique des industries de santé et montré la surprenante capacité d’adaptation de ces industries à une demande émanant des pays les plus démunis, une situation jusque-là inédite.
La France a joué un rôle important dans la mise en place d’un contexte favorable à cette adaptation en soutenant fortement la création en 2002 du Fonds Mondial pour la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

Le Fonds Mondial est un partenariat entre les gouvernements, la société civile, le secteur privé et les personnes touchées par les maladies. Il collecte et investit près de 4 milliards de dollars US par an à l’appui de programmes dirigés par des spécialistes locaux dans les pays et les communautés qui en ont le plus besoin. Son impact a été majeur pour le contrôle de la pandémie et la diminution de la mortalité dans les pays du sud.

Un concept nouveau : la démocratie sanitaire


La politique de lutte contre le VIH/sida en France et dans la plupart des pays riches n’a pas eu recours aux stratégies traditionnelles de la santé publique en situation d’épidémie, qui reposent sur l’arbitrage des autorités et font souvent appel à la coercition. Elle s’est d’emblée caractérisée par l’absence inédite de limitation des droits individuels au nom du bien commun. Ce choix libéral repose sur la conviction que la défense des libertés est bénéfique pour la promotion du bien commun qu’est la santé.

Le corollaire de cette responsabilité commune est l’attribution de fonctions spécifiques, indissociables et complémentaires à chacun des acteurs, professionnels de santé et malades dans la définition et la conduite des politiques de santé. Ce concept de "démocratie sanitaire" est inscrit dans la loi de modernisation du système de santé votée en janvier 2016.

CHIFFRES CLES

• Depuis le début de la pandémie

78 millions de personnes infectées par le VIH

35 millions de personnes décédées de maladies liées au sida

45 % de décès en moins liés au sida entre 2005 (2 millions dans l’année) et 2015 (1,1 million de personnes dans l’année)

• En 2015

36,7 millions de personnes vivant avec le VIH

18,2 millions de personnes ayant accès à la thérapie antirétrovirale (46% des adultes et 77% des femmes enceintes).

2,1 millions de personnes nouvellement infectées : le nombre de nouvelles infections parmi les adultes n'a pas changé depuis 2010, mais le nombre a chuté de moitié chez les enfants.

19 milliards de dollars d’aide apportée aux pays à faible revenu  fin 2015

Source : ONUSIDA

Photos : crédits et légendes


Photo de Une

  • Inserm/Patrice Latron   
    Morphogenèse et antigénicité du VIH et des virus des hépatites, Tours, Laboratoire L3 de l'unité 966 "Morphogenèse et antigénicité du VIH et des virus des hépatites", Faculté de médecine de Tours. Les laboratoires L3 sont des laboratoires de confinement pour la manipulation des agents biologiques hautement pathogènes à l'échelon individuel et faiblement pathogènes à l'échelon collectif.    

Photos du bandeau (de gauche à droite)

  • Inserm / Institut Curie / Raphaël Gaudin / Phillipe Bernaroch   
    Fusion de macrophages infectés par le VIH    En bleu : les noyaux multiples. En vert : les particules virales du VIH. En rouge : les réseaux de microtubules, sortes de tapis roulants au sein des cellules. En cyan : l’actine, une autre protéine importante pour l’architecture et les mouvements cellulaires internes.   
  • Inserm / Patrice Latron   
    Morphogenèse et antigénicité du VIH et des virus des hépatites, Tours, analyse de gel d'électrophorèse sous ultraviolet au laboratoire de l'unité 966 "Morphogenèse et antigénicité du VIH et des virus des hépatites", Faculté de médecine de Tours.   
  • Institut Pasteur / N. Sol-Foulon, M.C. Prévost, O. Schwartz, J.M. Panaud
    Particules du virus du Sida (VIH), en jaune, bourgeonnant à la surface d'un lymphocyte.
  • Institut Pasteur / A. Saez-Cirion, J. Dragavon
    Laboratoire de biosécurité de niveau 3 à l'Institut Pasteur du Cambodge, permettant, entre autres, l’étude du VIH et des rétrovirus.
  • Institut Pasteur / A. Saez-Cirion, J. Dragavon
    Population de macrophages primaires humains infectés par un pseudovirus VIH portant le gène de la luciférase. L'infection est détectée par la mesure de l'émission de photons par imagerie en temps réel en direct. Les couleurs chaudes indiquent une plus grande émission de photons.





Une des premières photographies du virus VIH-1

Une des premières photographies du virus VIH-1 découvert par Françoise Barré-Sinoussi dans l'unité de Luc Montagnier en 1983. Photo : Charles Dauguet

Lors de la conférence internationale à Durban en 2016, chercheurs et décideurs ont affiché l'ambition de mettre fin à l'épidémie de sida d'ici à 2030.

Le plan "90-90-90"

Le plan "90-90-90" : d'ici 2020, 90% des personnes infectées sont diagnostiquées, 90% d'entre elles reçoivent un traitement antirétroviral durable, 90% des patients sous traitement antirétroviral ont une charge virale durablement supprimée.

- C'est la situation aujourd'hui en France en Allemagne ou au Royaume-Uni.

- Situation à l'échelle mondiale : 57%-46%-38%

- En Afrique centrale et de l'Ouest : 36%-28%-12%.

En France en 2015

7 100 nouvelles contaminations en France en 2013.

Les régions les plus concernées : Ile-de-France (42%), Provence-Alpes-Côte d'Azur (7%), Rhône-Alpes (6%), mais l'incidence la plus forte est en Guyane (18/10 000).

3,3 ans : délai médian entre l'infection et le diagnostic.

Source : ANRS/INSERM - Santé Publique France

anrs

L'ANRS en bref

L'ANRS (France REcherche Nord&Sud Sida-hiv Hépatites)est l'agence française de recherches sur le VIH/Sida et les hépatites virales. Née en 1988, elle mobilise les chercheurs du Nord et du Sud, de toutes les disciplines, et quelles que soient leurs appartenances, autour de questions scientifiques.