Publié le 02.02.2024

Journée mondiale de lutte contre le cancer

La France à la pointe de la recherche en cancérologie

En France, le nombre estimé de nouveaux cas de cancer en 2023 est de 433 136 (57 % chez l’homme, 43 % chez la femme). En 2018, les cancers représentaient la première cause de mortalité avec 157 400 décès. À l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le cancer, le 4 février, faisons le point sur la recherche française en cancérologie.

La recherche en cancérologie française est l’une des meilleures au monde. Coordonnée par l’Institut national du cancer, en coopération notamment avec l’Inserm et les associations de patients, la recherche française en cancérologie est à la pointe et alimente la communauté scientifique mondiale de résultats et de découvertes.

Elle est fondée sur une collaboration des équipes de recherche autour de thématiques prioritaires. Ces collaborations nationales permettent d’affiner les stratégies diagnostiques et thérapeutiques concernant les tumeurs qui affectent les enfants.

Le caractère intégré et multidisciplinaire de la recherche en cancérologie permet aux chercheurs en sciences humaines et sociales de mieux comprendre le vécu de ces maladies graves par les patients et leurs proches, ainsi que les interactions avec les soignants.

Déploiement de la stratégie de recherche en cancérologie

L’implication du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche dans le domaine du cancer se décline au niveau mondial, européen et bien entendu national. 

À l'échelle internationale

Il s’agit de collaborations internationales sur des thématiques de recherche qui nécessitent une mise en commun des savoirs et des données afin d'appréhender les grands défis dans le domaine de la lutte contre les cancers. Dans l'initiative mondiale « Cancer Grand Challenges », le Cancer Research UK et l'Institut national du cancer (INCa) ont mis en place un partenariat visant à financer des chercheurs de niveau mondial pour relever les défis de la lutte contre le cancer.

Au niveau européen

Le plan européen pour vaincre le cancer est un pilier essentiel de l'Union européenne de la santé annoncée par la Présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, en 2020. Lancé en 2021, le plan cancer définit une nouvelle approche de l'UE en matière de prévention, de traitement et de soins contre le cancer en intégrant les questions de santé dans toutes les politiques et en associant de multiples acteurs. Ce plan se décline pour la recherche principalement à travers la mission Horizon Europe contre le cancer qui intègre des approches innovantes en matière de recherche, de santé publique, de partage de données, de politiques numériques et d'engagement des citoyens.

L'objectif de la mission Horizon Europe contre le cancer est d'atteindre, conjointement, avec le plan européen Vaincre le cancer, l'amélioration de la qualité de vie de plus de 3 millions de personnes touchées par le cancer et leurs familles d'ici 2030, et ce, à travers, entre autres, la prévention et la guérison.

À l'échelle nationale

Au niveau national, la lutte contre le cancer est principalement portée par la stratégie décennale de lutte contre les cancers (2021-2030). Coordonnée par l'Institut national du Cancer (INCa) et lancée en février 2021, elle a pour objectif de réduire de 60 000 chaque année le nombre de cancers évitables à l’horizon 2040. Elle s'articule autour de quatre priorités majeures :

  1. favoriser la prévention et la détection précoce
  2. améliorer la qualité de vie des patients atteints d'un cancer
  3. augmenter la survie au cancer chez les adultes et les enfants, en particulier pour les cancers de mauvais pronostic
  4. permettre un accès égal de toutes les franges de la population aux progrès réalisés dans les soins oncologiques.

1,74 Md €sur 5 ans pour la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre le cancer

60 000 cas de cancers évitables en moins à l’horizon 2040

100 M€dédiés au pôle d'excellence Paris Saclay Cancer Cluster, un financement issu de France 2030 sur 10 ans

Dans le cadre de la mise en œuvre de cette stratégie, une enveloppe de 1,74 milliard d'euros sur cinq ans est prévue, soit 20 % de plus que le budget alloué à la stratégie précédente.

Zoom sur le traitement des cancers d’origine inconnue à l’Institut Curie

​​L’Institut Curie compte parmi les centres experts reconnus au niveau national, européen et international pour la prise en charge de cancers rares.
Les cancers rares tels que les sarcomes, mélanome uvéal, cancers hématologiques, ne représentent que 2 à 3 % des cas de cancers (soit environ 7 000 patients par an en France).
Découverts par la présence de métastases sans qu'on n'ait identifié le premier organe touché, ils sont particulièrement difficiles à soigner. En 2019, l’équipe du Dr Sarah Watson a mis au point la première méthode efficace, reproductible et utilisable en routine clinique, pour aider à identifier l’origine de ces cancers.

Une meilleure prise en charge des cancers de l’enfant

Une attention particulière est portée aux cancers pédiatriques avec une enveloppe supplémentaire de 5 millions par an, sur 5 ans.

En trois ans, l’Institut national du cancer avec l’Inserm et en concertation avec les collectifs de parents réunis au sein de la « Task Force pédiatrie », a mis en place des appels à projets particulièrement novateurs par leur nature et leurs approches.

En décembre 2023, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et le ministre en charge de la Santé ont annoncé les trois lauréats de l’appel à candidatures « PEDIACRIEX23 ».
Objectif : constituer trois centres de recherche intégrée d’excellence en cancérologie pédiatrique, labellisés pour une durée de 5 ans. Ces projets bénéficient d’un financement global de 15 millions d’euros issus de crédits de la mission recherche et enseignement supérieur.

Création du centre Paris Kids Cancer

L’Institut Curie, l’AP-HP et l'Institut Gustave Roussy ont annoncé le lancement, le 17 janvier 2024, du Paris Kids Cancer, un nouveau centre de recherche d’excellence spécialisé en oncologie pédiatrique, labellisé par l’Institut national du cancer. Ce centre intégré, situé en Île-de-France, est l'un des lauréats de l'appel à projet.

Développement de pôles de recherche d'excellence

Le Paris Saclay Cancer Cluster

Lancé en 2022, le Paris Saclay Cancer Cluster est l’un des premiers pôles d'excellence français, de dimension mondiale, pour accélérer la lutte contre les cancers. Un partenariat public/privé unique en son genre, par sa taille et son ambition, et qui regroupe, à Villejuif, entreprises, soin, recherche et innovation de rupture dont : l’Institut Gustave Roussy, l'Institut polytechnique de Paris, l'Inserm, Sanofi, Université Paris Saclay, soit plus de 48 équipes de recherche en oncologie et 31 start-up.

Le Paris Saclay Cancer Cluster bénéficie d’un soutien financier de 100 millions d’euros de France 2030 pour une durée de 10 ans.

Le plan d'investissement France 2030 ambitionne de faire de la France une nation championne de l’innovation en Europe d’ici 2030, et notamment dans le domaine de la santé.

Création de trois Instituts Hospitalo-Universitaires (IHU) en cancérologie

Annoncés en 2023 à l'issue d'un appel à projets, trois centres d’excellence dédiés à la santé et fondés sur la recherche en cancérologie vont être créés. Parmi ces Instituts Hospitalo-Universitaires (IHU), on relève :

  1. l'IHU PRISM est porté par le Centre National de Médecine de Précision en Oncologie et l’Institut Gustave Roussy. L'IHU repose sur un consortium cofondé par l’Institut Gustave Roussy, l'Inserm, l'Université Paris Saclay, l'École CentraleSupélec et le réseau Unicancer situé sur le Cancer Campus à Villejuif. Il se fixe pour objectifs :
    1. une amélioration de la survie de plus de 10 % des patients atteints de cancers difficiles à traiter,
    2. la réduction des toxicités liées au traitement chez au moins 20 % des patients,
    3. l'accélération du développement de médicaments.
  2. l'IHU THEMA-2 est porté par l’Institut Européen de la Leucémie et la Fondation de l'Université Paris-Cité. Il vise à transformer radicalement le pronostic de la leucémie, voire à l’éradiquer.
  3. l'IHU Cancers des Femmes, est porté par l’Institut des Cancers des Femmes et l’Institut Curie, situé à Paris et dédié aux cancers gynécologiques. Il a pour missions :
    1. de révolutionner la compréhension des cancers de la femme ;
    2. de revisiter la prise en charge des cancers féminins en développant des stratégies de prévention des rechutes et d’amélioration de la qualité de vie des patients ;
    3. de devenir un lieu d’innovation ouverte pour dépasser les attentes médicales et scientifiques pour catalyser les idées émanant des soignants, des chercheurs, des patients, des citoyens et des autorités publiques.

Dépistage et prévention

La lutte contre les cancers se mène également avec des comportements et un mode de vie qui protègent de la maladie, ainsi que des dépistages pour établir un diagnostic le plus tôt possible.

Dépistage 

Détecté précocement, un cancer se guérit mieux avec des traitements généralement moins lourds. Mettre l’accent sur les dépistages implique donc une meilleure qualité de vie des patients et contribue à diminuer la mortalité liée aux cancers.
Objectif : 1 million de dépistages supplémentaires à horizon 2025, dans le cadre de la stratégie décennale de lutte contre les cancers.


Prévention des risques

En France, 40 % des cancers pourraient être évités par le développement d’environnements et comportements favorables.
Les principaux facteurs de risque de cancer sont les habitudes de vie (consommation d’alcool, de tabac), mais aussi le surpoids, l’obésité et le manque d’activité physique.

Bouger 30 minutes par jour

L’OMS reconnaît que les personnes ayant une activité physique insuffisante ont un risque de décès majoré de 20 % à 30 % par rapport à celles qui sont suffisamment actives. Or, seulement 5 % des Français font du sport régulièrement. Pour lutter contre la sédentarité et profiter de l’élan olympique, la promotion de l'activité physique et sportive est la grande cause nationale pour 2024.
Objectif : développer la pratique d'une activité physique quotidienne chez les Français.
 

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