Publié le 21.02.2019

Les Centres spatiaux universitaires (CSU)

Les Centres spatiaux universitaires (CSU) développent des projets de nanosatellites en interface avec le CNES.

EYESAT

 

Le projet JANUS

Le projet Janus (Jeunes en apprentissage pour la réalisation de nanosatellites au sein des universités et des écoles de l’enseignement supérieur) qui a pour objectif de promouvoir le spatial auprès des étudiants des écoles et universités françaises.

Il s'agit pour les étudiants de fabriquer des nanosatellites sous le format "Cubesat" (forme cubique, 10 cm de côté, masse comprise entre 1 et 20 kg).

L’aventure étudiante "Cubesat " a commencé en 2006 pour encourager les scientifiques et ingénieurs en devenir à s’engager dans la recherche et l’ingénierie spatiales en fabriquant des nanosatellites de forme cubique de 10 cm de côté. Avec l’initiative Expresso, le CNES mettait des experts à disposition pour manager un projet et finançait pour partie la réalisation d’un nano-satellite.

Pionnière, l’Université de Montpellier s’est alors lancée dans la construction de Robusta-1A, qui n’est pas allé au bout de sa mission en orbite mais a été un programme pédagogique complet et cohérent. En 2009 et 2010, deux autres projets internationaux auront le même mode opératoire : Baumanets-2 entre l’Université Bauman de Moscou et l’Université de Montpellier, puis Pratham entre l’Institut de technologie de Bombay  et l’Université Paris-Diderot.

En 2012, le CNES décide de renforcer et structurer ces initiatives à travers le projet Janus (Jeunes en Apprentissage pour la réalisation de nanosatellites au sein des universités et des écoles de l’enseignement supérieur) qui a pour objectif de promouvoir le spatial auprès des étudiants des écoles et universités françaises. Pour cela, le CNES leur propose de développer et d'envoyer dans l'espace leur propre satellite équipé d'instruments scientifiques sous le format "Cubesat " avec une masse comprise entre 1 et 20 kg.

Janus sensibilise les étudiants à la logique de développement de projets spatiaux et à leur mise en œuvre :

  • conduite de projet,
  • plan de développement,
  • lancement,
  • réception de télémesures et émission de télécommandes,
  • exploitation des données...

Il assure aussi la promotion d'enseignements scientifiques avec une dimension expérimentale forte dans les différents domaines du spatial : mécanique, thermique, avionique, contrôle d’attitude, systèmes d’énergie... En retour, les projets testent en orbite de nouvelles technologies satellites et/ou instrumentales intéressantes pour la communauté scientifique et industrielle.

Plus d’une dizaine d’écoles et d’universités françaises en partenariat avec des laboratoires scientifiques et des industriels sont impliquées dans JANUS. Les plus avancées ont mis en place des Centres spatiaux universitaires (CSU) qui développent des projets de nanosatellites en interface avec le CNES en s’appuyant sur :

  • des compétences (enseignants-chercheurs, ingénieurs permanents, étudiants),
  • des locaux et moyens techniques pour les développements, l’intégration et les opérations,
  • des ressources (budget, sponsors),
  • des coopérations avec d’autres universités (françaises ou étrangères) ou d’autres CSU.

Les principaux Centres spatiaux universitaires

Si de nombreuses écoles et universités françaises sont impliquées sur JANUS, les Centres spatiaux universitaires (CSU) se trouvent à Montpellier (CSU Montpellier), Toulouse (CSUT), Grenoble (CSUG), Paris (CurieSat, Astronautix) et plus récemment à Nice -Sophia Antipolis (CSU Côte d'Azur).

CENTRES SPATIAUX UNIVERSITAIRES

Le Centre spatial universitaire de Toulouse (CSUT)

  • Créé en juin 2016, le CSUT est un groupement d’intérêt scientifique porté par l’ISAE-SUPAERO. Il rassemble 5 universités/grandes écoles (Université Paul Sabatier, ENAC, INP Toulouse, INSA Toulouse, ISAE-SUPAERO) et 3 laboratoires (ONERA, LAAS/CNRS, IRAP/OMP). Il intègre 7 à 8 permanents de différents établissements du CSUT, une équipe d’ingénierie composée de 5 à 6 jeunes ingénieurs, une trentaine d’enseignants et chercheurs et environ 150 étudiants par an
  • L’ISAE-SUPAERO bénéficie en particulier de ses étudiants issus de de la formation ingénieur, master et mastères spécialisés : modules dès la première année sur les techniques et sciences spatiales, projets académiques dans le domaine spatial, options en troisième année sur la conception et les opérations des systèmes spatiaux, l’observation de la Terre, les sciences de l’Univers et les communications spatiales, mastères uniquement consacrés au domaine spatial ou associant techniques aéronautiques et spatiales.
  • Les divers axes de recherche de l’ISAE-SUPAERO sont également connectés avec le domaine spatial dans les domaines des systèmes embarqués, capteurs d’images, structures, antennes, facteurs humains et communication ou navigation, mais deux équipes sont particulièrement impliquées dans ce domaine, une équipe en instrumentation pour la planétologie et une équipe de recherche sur les concepts spatiaux avancés soutenue par une chaire ArianeGroup - Airbus Defence and Space.
  • Le CSUT s’est focalisé sur les Cubesats 3U, en s’appuyant sur l’expérience acquise par la réalisation du premier 3U français étudiant ENTRYSAT (étude du comportement des débris orbitaux), qui sera lancé vers l’ISS le 17 avril 2019, et par sa participation importante au projet EYESAT (étude de la lumière zodiacale et de la voie lactée), pilote 3U du programme JANUS du CNES. Il développe actuellement 2 missions, NIMPH (test de composants optoélectroniques) et CREME (développement d’un micro moniteur de radiations). Il est aussi impliqué dans le développement d’une plateforme 12U en collaboration avec le CSUG pour la mission ATISE (aurores polaires).
  • Des partenariats ont été initiés avec des PME/ETI par la création d’une constellation de partenaires (CS, Alten, Mecano ID, Comat, Nexeya, U-Space, Trad, Steel Aerospace). Des collaborations sont en discussion avec différents partenaires internationaux qui s’impliquent déjà dans des échanges d’étudiants et de stagiaires ou dans des projets académiques communs (Brésil, Russie, Singapour...).

Qu'est-ce qu'un Cubesat ?

 

  • Les cubesats sont des nanosatellites de forme cubique qui pèsent entre 1 et 20 kg.
  • La majorité des cubesats sont fabriqués par des universités.
  • Ils ont la forme d'un petit cube (10 cm de côté) ou triple cubesats (l'équivalent de 3 cubesats empilés).
  • Ils sont équipé d'instruments scientifiques.
  • Ce sont des outils de formation, de recherche et d'ingénierie : ils permettent à des étudiants d'université de se former aux technologies spatiales en réalisant des satellites à leur mesure et ils fournissent aux chercheurs de nouveaux outils d'investigation.

Les nanosatellites

  • Les nanosatellites dont la masse, la taille, la consommation et les coûts sont considérablement réduits révolutionnent les usages et applications spatiales, qu'il s'agisse d'Internet des objets, d'observation de la Terre ou de télécommunications.
  • Ils permettent la réalisation de projets innovants allant de la formation universitaire (Eyesat) au développement de nouvelles filières industrielles.
nanosatellite

Eyesat

 

  • Eyesat est un nanosatellite d'astronomie de 30x10 cm réalisé au CNES par des étudiants dans le cadre du projet pédagogique JANUS.
  • Plus de 60 étudiants se sont relayés pour le développer.
  • Depuis 2012, JANUS compte une dizaine de projets de nanosatellites en développement à travers la France.

    Photo : Le nanosatellite Eyesat en intégration au Centre Spatial de Toulouse