Publié le 14.11.2019

Exemples rencontrés dans le contexte de la participation à la vie étudiante

Ci-dessous, des exemples de situations rencontrées et solutions apportées

Se conformer à des codes sociaux de politesse

Yvan est sujet à des douleurs provoquées par le contact. En outre, il considère que les gestes relevant des codes sociaux portent atteinte à son intimité. Il refuse tous ces gestes et ses réactions peuvent devenir inappropriées

Le pourquoi

Certaines personnes présentant des TSA peuvent être sujettes à une hypersensibilité au toucher, il s'agit d'un problème d'intégration sensorielle dont l'intensité des symptomes peut varier d'un individu à l'autre. L'étudiant évitera tout contact quel qu'il soit.

La solution proposée

Un contrat de communication entre l'étudiant et ses pairs est mis en œuvre pour éviter l'effet de surprise engendré par la spontanéité de certains gestes. Il est proposé à l'étudiant, s'il peut et s'il le souhaite, d'expliquer lui-même à ses pairs les difficultés qu'il rencontre face à ces "gestes automatiques". S'il ne peut faire cette démarche et avec son accord, une personne de confiance, son référent du dispositif handicap, réalisera cette médiation. L'objectif est d'établir la confiance avec le groupe et que chacun ait conscience qu'il est nécessaire de demander l'autorisation de serrer la main ou de faire la bise.

Résultat

L'enseignant et les étudiants sont sensibilisés, ils intègrent les difficultés de l'étudiant. L'entourage comprend mieux l'origine des réactions de l'étudiant et ne l'exclu plus, tout en respectant sa "zone proximale intime". L'étudiant appréhende mieux les codes sociaux et la confiance aux autres se rétablit.

Aimer échanger, avoir de l'humour

Ali ne comprend pas l'humour lorsqu'il implique le second degré ou l'ironie. Les étudiants se retrouvent, échangent et se taquinent, certains utilisent des expressions impliquant le second degré. Ali réagit mal, répond de manière inappropriée. Ses pairs ont alors tendance à le considérer comme étant prétentieux, à s'éloigner de lui, à l'exclure.

Le pourquoi

Les personnes présentant des TSA ont des difficultés de compréhension de l'ironie, des métaphores, du sarcasme, de l'implicite.

La solution proposée

Le groupe d'étudiants a été sensibilisé, avec l'accord de l'étudiant. Le dispositif handicap propose qu'un étudiant prenne le rôle de médiateur (en ayant eu une formation sur les TSA) et qu'il soit présent si la personne en ressent le besoin. Il pourra expliquer régulièrement la façon dont les propos doivent être explicités pour que l'étudiant ne se sente pas exclu. Cet étudiant médiateur sera en contact régulier avec le dispositif handicap afin de faire des points périodiques et signaler à la personne en charge du suivi plus régulier de l'étudiant si cet aaccompagnement est adapté et répond aux situations qui se posent au fur et à mesure.

Le Résultat

Meilleure qualité des interactions sociales, l'étudiant est plus serein, ne se sent plus exclu.

Comprendre l'implicite dans les relations

Isabelle a de grandes difficultés à comprendre l'implicite. Un étudiant "lance une invitation au groupe" en posant la question : on va manger ensemble ? Isabelle ne répond pas à l'invitation. Les autres pensent qu'elle ne souhaite pas se joindre à eux.

Le pourquoi

Une personne présentant des TSA peut avoir de grandes difficultés à comprendre l'implicite.

La solution proposée

Le groupe d'étudiants doit être sensibilisé à cette difficulté soit par un "médiateur formé" (un étudiant médiateur, un personne du dispositif handicap...) soit par l'étudiant lui-même, s'il s'en sent capable. Les étudiants comme les enseignants doivent être vigilants en explicitant leur pensée.

Le Résultat

Meilleure qualité des interactions sociales, l'étudiant est plus serein, ne se sent plus exclu.

Savoir se présenter

Aya annonce qu'elle est "autiste" et distribue des documents qui présentent l'autisme "en général". L'attitude surprend et si certains étudiants se montrent intéressés, d'autres sont agacés voire inquiets.

Le pourquoi

La communication des personnes présentant des TSA peut être maladroite, ils peuvent choisir plus facilement les modalités écrites.

La solution proposée

Un accompagnement peut être mis en place pour aider l'étudiant à communiquer sur ses particularités de fonctionnement dans sa vie quotidienne et à l'université plutôt que sur "l'autisme en général". Il est avant tout un étudiant plutôt qu'une personne présentant des TSA.

Le résultat

La compréhension des particularités de la personne est meilleure. Il n'est pas étiquetté comme "autiste" mais comme un étudiant qui possède des particularités que les autres étudiants comprennent sans le juger.

Utiliser les codes de langage adaptés en fonction de l'interlocuteur

Yvan utilise un vocabulaire soutenu et peu adapté au regard de son âge. Il parle très directement, de sujets qui peuvent être considérés comme inappropriés pour des personnes qui ne se connaissent encore que très peu : "tu es élégante mais la forme de ta jupe n'est pas adaptée à ta morphologie, je te conseille de porter des jupes crayons qui le sera d'avantage.". Sa façon de s'exprimer est moquée, ses conseils sont considérés comme déplacés et vexants. Yvan est mis à part, il se sent exclu.

Le pourquoi

La personne présentant desTSA peut exprimer directement ce qu'elle pense sans "filtre". Elle ne possède pas les codes de ce qui se dit ou ne se dit pas.

La solution proposée

En accord avec l'étudiant, ses troubles sont expliqués aux autres étudiants et, par le recours à une personne de confiance dans le groupe, tous participent à lui donner les clés des codes sociaux pour le prémunir de ses "maladresses".

Le résultat

L'étudiant est mieux intégré, il apprend également de nombreux codes sociaux qui pourront lui être utiles dans la vie personnelle et professionnelle.

Respecter les codes de politesse

Aya ne possède pas certains codes communicationnels. Elle effectue des demandes par mail dont les modalités de rédaction peuvent être perçues comme autoritaires et déplacées, notamment quand elle s'adresse aux enseignants. Un enseignant refuse de répondre à ce qu'il considère comme irrespectueux. Aya ne comprend pas l'absence d'éléments de réponse, elle panique, insiste et son anxiété s'accentue.

Le pourquoi

La personne présentant des TSA peut exprimer directement ce qu'elle pense sans "filtre". Elle ne possède pas les codes de ce qui se dit ou ne se dit pas.

La solution proposée

En accord avec l'étudiant, les conséquences de ces troubles sont expliquées aux enseignants. Un accompagnement est mis en place pour lui expliquer "les codes"sociaux  et lui donner des outils de communications en fonction de ses interlocuteurs.

Le résultat

L'étudiant apprend également de nombreux codes sociaux qui pourront lui être utilses dans la vie personnelle et professionnelle.

Comprendre les émotions exprimées par son interlocuteur

Ali ne comprend pas l'expression de réactions émotionnelles quand il n'y a pas de causes apparentes. Devant l'attitude colérique d'une personne, en cours ou hors des enseignements, son questionnement est intense, il éprouve un sentiment de culpabilité et de responsabilité, il stresse et manque de concentration. Ali pose des questions déplacées qui peuvent engendrer des réactions vives de la part de l'interlocuteur.

Le pourquoi

Les personnes présentant des TSA ont une mauvaise perception du contexte.Elles manquent de capacité de lecture et d'interprétation des expressions émotionnelles entraînant des comportements socialement inadaptés. Elle peuvent être sujettes à des abus de faiblesse.

La solution proposée

Les enseignants et les étudiants du groupe sont informés de ces difficultés. Il veillent à aider l'étudiant à interpréter les expressions des personnes et lorsque cela les concerne, ils donnent une brève explication afin que l'étudiant ne se sente pas impliqué.

Le résultat

Aidé dans l'interprétation des attitudes, l'étudiant sera apaisé, plus concentré, pour une meilleure compréhension de la situation.

Comprendre les différents types de relations

Isabelle interprète mal le cadre affectif/émotionnel. Elle peut juger que certaines relations sont amicales suite à des gestes de sympathie, voire de la compassion de la part d'autres étudiants. Cette mauvaise interprétation fait qu'Isabelle a tendance à solliciter très régulièrement ses camarades. Pour les étudiants qui la côtoient, elle devient vite envahissante et peut être sujette au rejet. Se sentant incomprise, Isabelle a l'impression que les autres la rejettent après l'avoir utilisée pour son savoir. Ces ressentis la mènent jusqu'à la phobie universitaire : Isabelle ne va plus en cours.

Le pourquoi

Les personnes présentant des TSA ont une interprétation inadaptée du comportement, des expressions et intentions d'autrui.

La solution proposée

Une médiation est proposée par le dispositif handicap avec l'étudiant et ses camarades proches. Son "référent / tuteur" explique à l'étudiant les nuances entre cordialité, amitié voire amour. Il lui propose qu'un étudiant auprès duquel il se sent en confiance, soit formé afin de faire le lien avec les autres. Son tuteur avec ou sans l'étudiant médiateur travaille avec l'étudiant sur les situations qui posent problème en ayant recours aux scénario sociaux, aux jeux de rôles... Si la personne est accompagnée par un service d'aide à la vie quotidienne, il convient d'évoquer cette particularité avec l'équipe.

Le résultat

L'étudiant comprend mieux la juse distance dans les relations humaines. Il fantasme moins la relation. Il est mieux intégré dans le groupe.

Les autres contextes