Publié le 25.09.2019

La France salue la publication du rapport spécial du GIEC sur l'océan et la cryosphère

La France salue la publication aujourd'hui du rapport spécial du GIEC sur "l'océan et la cryosphère dans un climat en évolution".

Sillage de bateau dans l'océan Austral

Fruit d'une collaboration internationale de près de 180 scientifiques issus de plus de 87 pays, du Nord comme du Sud, et sur la base des connaissances les plus récentes, ce nouveau rapport du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC) décrit les interactions observées et futures entre réchauffement global et évolutions des mers, des pôles et des glaciers, ainsi que les risques que ces transformations induisent pour les populations humaines et les écosystèmes.

Le constat du GIEC est sans appel : le réchauffement s'accélère et l'océan et la cryosphère sont bouleversés par le changement climatique avec notamment des impacts sur les récifs coralliens, les côtes basses et les îles, les écosystèmes de montagne, le pergélisol et les glaciers.

Le niveau de la mer s'élève à un rythme de plus en plus rapide et l'absorption croissante de CO2 dans l'océan a entraîné une acidification qui s'accélère. Cette acidification, combinée au réchauffement et à la désoxygénation des eaux, cause de nombreux dommages au système océanique et à la biodiversité marine, avec notamment des effets importants sur la pêche. Les impacts vont donc bien au-delà des milieux qui sont directement affectés et contribuent au réchauffement global de façon alarmante.

La fonte de plus en plus marquée des glaces et neiges de l'Arctique affaiblit les capacités naturelles de réfléchissement des rayons solaires (albédo), régulateurs majeurs des températures.

L'océan et la cryosphère sont des éléments essentiels du système climatique global et leur connaissance fine est une nécessité fondamentale pour nous permettre d'agir pour réduire notre impact et nous adapter aux changements auxquels nous devons faire face.

Cette dégradation des écosystèmes démultiplie les risques pesant sur les populations, en entraînant une dégradation des pêcheries, des dommages sur les infrastructures, des problèmes sur l'approvisionnement en eau douce, des impacts sur la santé humaine, sur la sécurité alimentaire ou encore sur le développement du commerce et du tourisme.

Cependant, le rapport démontre qu'il faut réduire d'urgence les émissions de gaz à effet de serre pour limiter l'amplification de tels changements dans le futur et leur lot d'évènements extrêmes. Il est possible de déployer de nombreuses solutions qui améliorent la résilience et préservent les fonctions vitales de l'océan et de la cryosphère. La protection et la restauration des écosystèmes ainsi que le déploiement des solutions fondées sur la nature doivent notamment servir de fondement à notre action pour qu'elle soit réellement durable. Surtout, il apparaît clairement que les actions que nous pourrons avoir dès aujourd'hui pour réduire nos émissions diminueront l'intensité des impacts décrits et les risques pesant sur les communautés.

Les conclusions du GIEC confortent la politique du Gouvernement qui agit à la fois pour limiter les émissions de gaz à effet de serre et pour se préparer aux impacts devenus inéluctables. Ils l'incitent également à poursuivre les démarches engagées en lien étroit avec les acteurs des territoires littoraux.

  • Le projet de loi énergie climat affirme l'ambition de la France d'atteindre la neutralité carbone à horizon 2050 et instaure une loi de programmation quinquennale qui fixera les priorités d'action et la marche à suivre.
  • À travers le deuxième plan national d'adaptation au changement climatique, le Gouvernement met en œuvre les actions nécessaires pour protéger la population et adapter tous les secteurs de l'économie aux futures conditions climatiques, tout en améliorant leur résilience.
  • Le Gouvernement finance des travaux de recherche pour améliorer la connaissance de l'évolution des risques, que ce soit en zone littorale ou en zone montagneuse. Une meilleure connaissance des phénomènes est en effet nécessaire pour une bonne anticipation.
  • Concernant les littoraux, le Gouvernement agit depuis plusieurs années déjà : en améliorant la connaissance en matière de dynamiques côtières, en favorisant la mise en place de projets de territoires et le recours aux solutions fondées sur la nature.
  • Les pays en développement étant disproportionnellement impactés par les effets du changement climatique, la France a fait de l'action climatique une priorité de son aide au développement. L'Agence Française de Développement est ainsi "100% alignée avec l'accord de Paris" : les projets qu'elle déploie doivent soutenir des modes de développement résilients et sobres en carbone.


A la suite des rapports sur un réchauffement mondial de 1,5°C et sur le secteur des terres, et alors que le monde est réuni aux Nations unies pour réagir face à la menace existentielle du réchauffement climatique, le GIEC tire de nouveau la sonnette d'alarme et vient nous rappeler l'urgence absolue d'agir en se fondant sur la science. Cet état des lieux des connaissances mondiales sur l'océan et la cryosphère nous montre que les modifications climatiques vont affecter les systèmes naturels et les sociétés humaines. Les effets décrits sur les populations, comme la dégradation des capacités de pêche, la disponibilité en eau ou la sécurité alimentaire doivent être pleinement pris en compte. Les conclusions de ce rapport devront éclairer notre action diplomatique de relèvement des ambitions climatiques mondiales et notre politique de développement, notamment en vue des COP25 et 26 sur le climat au Chili en décembre et à Glasgow en 2020, et nourrir les travaux de préparation de la COP15 sur la biodiversité en Chine fin 2020  a déclaré Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères.

Ce rapport spécial du GIEC et ses conclusions accablantes résonnent comme un nouvel appel à l'urgence et à la mobilisation, pour atténuer les impacts du changement climatique mais aussi pour nous y préparer et nous y adapter. Au-delà du diagnostic, les scientifiques nous apportent ici une nouvelle démonstration implacable que le climat et la biodiversité ne sont pas des défis distincts mais un seul et même combat pour la transition écologique, dans lequel la lutte contre le réchauffement climatique et pour la protection du vivant sont interdépendants. Le temps n'est plus seulement aux alertes, il est à l'action : les solutions existent et s'appuient sur la connaissance, sur des actions de reconquête de la biodiversité et d'adaptation des territoires aux risques. C'est ce message d'action et d'engagements concrets que porte la France, pour notre pays comme à l'échelle internationale a déclaré Élisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire.

Le diagnostic posé par les chercheurs sur le réchauffement climatique est non seulement sans appel, mais leurs travaux nous en décrivent toujours plus précisément les impacts. Après le rapport sur l'utilisation des terres, c'est l'avenir proche de l'océan et de la cryosphère et de toutes les activités qui leur sont liées qui nous est décrit avec toute la rigueur de la démarche scientifique. Ces connaissances sont rassemblées, analysées, synthétisées, discutées, partagées au cours d'un processus intergouvernemental parfaitement transparent. Leur négation scientifique n'est plus possible. Plus encore, au-delà de cette connaissance partagée sur le réchauffement climatique et ses conséquences, avec la même rigueur les scientifiques nous montrent que le pire peut encore être évité. Je continuerai, avec l'ensemble du Gouvernement, à soutenir l'investissement de la communauté scientifique nationale et internationale, pour que nous puissions gagner l'adhésion de tous et à tous les niveaux, des citoyens aux Etats, et prendre les orientations collectives qui s'imposent a déclaré Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation.

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