Publié le 29.11.2019

Conférence ministérielle de l'agence spatiale européenne : un grand succès pour l'Europe spatiale, la place de la France confortée

La conférence ministérielle de l'agence spatiale européenne s'est tenue les 27 et 28 novembre 2019 à Séville sous la coprésidence de Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation et de Manuel Heitor, ministre de la Science, de la Technologie et de l'Enseignement supérieur du Portugal. Elle s'est achevée sur un grand succès pour l'Europe spatiale et conforte la place de la France dans ce secteur.

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En ouverture de la conférence, Frédérique Vidal a déclaré que " dans le contexte actuel, de compétition accrue et d'accélération des innovations, cette conférence devait permettre à l'Europe d'agir pour porter des projets spatiaux toujours plus ambitieux et novateurs mais également renforcer la compétitivité européenne ".


Les négociations ont été très fructueuses et ont constitué le point d'achèvement d'un long travail de préparation dans lequel la France était particulièrement impliquée, notamment du fait du rôle de président du conseil ordinaire de l'ESA qui avait été confié à Jean-Yves Le Gall, président du CNES.


Les 22 Etats membres de l'ESA, l'Union européenne, le Canada, la Slovénie et plusieurs observateurs ont participé activement aux travaux conduits pendant deux jours sous la co-présidence franco-portugaise.


Les Etats membres ont souscrit pour 14,4 milliards d'euros, soit légèrement plus que le montant proposé par l'ESA Cela représente également 4 milliards d'euros de plus que lors de la précédente conférence ministérielle de 2016.


Ce montant très élevé témoigne du plein succès de cette conférence et du volontarisme des pays européens qui ont ainsi envoyé un signal fort d'investissement dans l'espace et de mise en commun de leurs moyens.


Ces 14,4 milliards d'euros permettront de confirmer ou d'amorcer des programmes très ambitieux. La France, avec près de 2,7 milliards d'euros, représente 18,5 % de ces engagements. Avec 40 € par habitant consacrés à l'espace, les Français sont ainsi les premiers souscripteurs d'Europe, la France restant par ailleurs le premier contributeur à l'ESA dans les années à venir.


En matière d'accès à l'espace, les montants souscrits permettront en particulier la modernisation du site de Kourou, l'achèvement des programmes Ariane 6 et Vega C pour doter d'ici un peu plus d'un an l'Europe de deux lanceurs souverains et compétitifs ou encore le développement des technologies nécessaires pour préparer les lanceurs du futur.


La conférence ministérielle a également reconnu le rôle primordial de l'observation de la Terre pour faire face à des défis majeurs, et notamment le changement climatique. Près de 1,8 milliard d'euros seront ainsi consacrés au programme Copernicus qui permet à l'Europe de disposer de l'outil de surveillance de l'environnement le plus performant au monde.


Le rôle de l'espace comme soutien à l'ensemble de l'économie a fait l'objet d'une attention particulière, alors que le new space témoigne d'une activité entrepreneuriale grandissante dans ce secteur. Plus de 1,5 milliard d'euros seront ainsi engagés sur des activités de télécommunications, permettant par exemple le déploiement de la 5G ou la communication optique avec les satellites.


Près de 2 milliards d'euros seront consacrés aux activités d'exploration, pour repousser toujours plus loin la frontière spatiale. Cela permettra de lancer, en coopération avec la NASA, la mission Mars Sample Return qui permettra pour la première fois de l'histoire de rapporter des échantillons martiens sur Terre. Dans la continuité de l'accord franco-allemand signé le 16 octobre dernier à Toulouse, une mission robotique européenne vers la Lune pourra également être engagée. Enfin, les Européens ont confirmé leur soutien à la station spatiale internationale, ce qui permettra notamment au spationaute français Thomas Pesquet de retourner en vol très prochainement.


Au-delà de ces succès, cette conférence a également permis de discuter du futur de l'ESA. Des travaux seront engagés dans les prochains mois pour renforcer encore l'efficacité et l'agilité de l'ESA au service de l'excellence et de la compétitivité spatiale européenne. Pour Frédérique Vidal, "nous devrons ainsi être à la hauteur, engager un travail continu, collectivement entre Etats, avec l'ESA et l'Union européenne, mais aussi avec l'industrie pour, jour après jour, renforcer l'Europe de l'espace."


En conclusion de ces deux jours de conférence, Frédérique Vidal s'est félicitée du message d'unité et d'ambition envoyé par l'Europe et a déclaré que " c'est ensemble que nous accomplirons des prouesses et que nous attirerons les jeunes générations vers l'espace et la science."