Publié le 15.09.2020

Disparition de Robert Chabbal, physicien et organisateur de la recherche scientifique

Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, a appris avec une grande tristesse la disparition de Robert Chabbal, physicien et organisateur de la recherche scientifique, le lundi 14 septembre. Aujourd'hui, c'est tout l'enseignement supérieur et la recherche qui sont en deuil, après avoir perdu l'un des esprits les plus créatifs de sa génération.

Robert Chabbal a débuté sa carrière en tant que professeur à la Faculté des Sciences de Paris, où il a enseigné pendant 10 ans, puis à Orsay où il a dirigé le laboratoire Aimé Cotton. Très vite, il a compris l'importance du développement de la recherche dans toutes ses dimensions, recherche fondamentale comme recherche appliquée en lien avec le monde économique et les entreprises.

Par la suite, il a été amené à contribuer activement à l'organisation du système national de recherche. En 1969, il rejoint le C.N.R.S. où il a été directeur scientifique puis directeur général jusqu'en 1979. Il y a également créé et dirigé le PIRDES, le Programme Interdisciplinaire De Recherche pour l'Energie Solaire.

Particulièrement investi sur les sujets de relations internationales, il est nommé Secrétaire général de l'OTAN de 1980 à 1983. Il préside ensuite la mission scientifique et technique du ministère chargé de la Recherche jusqu'en 1987. Il travaillera également pour l'O.C.D.E., de 1988 à 1992, où il a eu à cœur de promouvoir inlassablement l'intérêt pour les questions scientifiques et technologiques.

Enfin, depuis 10 ans, il avait initié le réseau FIGURE pour le développement de nouvelles formations universitaires d'ingénieurs ancrées dans la recherche et prenant en compte les standards internationaux des masters en ingénierie. Désormais, c'est plus de 100 cursus différents qui sont développés dans ce cadre par les universités. Plus récemment, il a soutenu la création de bachelors FIGURE sur un modèle comparable en liens étroits avec les entreprises.

 Je tiens à rendre hommage à ce grand chercheur qui a su, parallèlement à son impressionnante carrière scientifique, s'impliquer fortement dans le développement des liens recherche-industrie et de l'innovation, mais aussi et surtout dans la modernisation de l'enseignement supérieur et de l'insertion professionnelle des étudiants. Auteur d'un rapport sur l'enseignement supérieur d'une très grande lucidité, il a inspiré, dans la discrétion, les grands piliers de notre système d'ESRI , déclare Frédérique Vidal.

C'est ainsi par exemple qu'il fut, entre 2005 et 2007 au sein du cabinet de François Goulard, l'initiateur des Instituts Carnot, et a contribué à la mise en place des actions de coopérations entre établissements et de la politique de site. Il fut aussi au sein le promoteur du lien recherche-formation du réseau des écoles des Mines.

Robert Chabbal croyait en la recherche et en l'université. Travailleur acharné, il a su, jusqu'à la fin de sa vie, innover et s'affranchir des idées reçues et des excellences autoproclamées. Visionnaire, il croyait en une université « complète » couvrant la palette des disciplines, attachée à la science la plus fondamentale comme à la formation professionnelle des étudiants tout au long de la vie.

Robert Chabbal a toujours regardé devant, avec générosité, sans jamais cesser de proposer, de s'interroger, de construire, de faire bouger les lignes. C'est ce qui caractérise les grands universitaires et les grands chercheurs.

La ministre exprime ses plus sincères condoléances à sa famille ainsi qu'à ses proches.