Le Président de la République a présenté, le 21 janvier, lors d'un déplacement à l'université Paris-Saclay, la stratégie quantique de la France. Objectif : donner un grand coup d'accélérateur aux formations, aux recherches scientifiques et aux expérimentations technologiques, tout en renforçant les chaînes de valeur industrielles. Il s'agit d'organiser les forces industrielles et de recherche du pays pour faire de la France un acteur majeur des technologies quantiques.
La stratégie quantique nationale est un enjeu majeur pour la France, qui dispose de nombreux atouts : de grands laboratoires d'excellence dont certains récompensés par des prix Nobel, une large communauté d'entreprises et d'industriels, ou encore un premier fonds dédié aux technologies quantiques.
Financé par le PIA4 et le plan France relance, à hauteur de 1,8 milliard d'euros, la stratégie quantique bénéficiera d'investissements exceptionnels dans des secteurs et technologies d'avenir.
Parallèlement, l'investissement sera massif dans les formations, en insistant sur l'interdisciplinarité et en créant de nouvelles formations. Cela représentera 100 bourses de thèse, 50 post-doc et 10 bourses jeunes talents en plus, par an, et ce, pendant au moins les 5 années à venir.
La stratégie quantique nationale comprend :
- La mise à disposition de nouveaux moyens pour les chercheurs, y compris sur la formation, mais aussi pour les start-up et les industriels.
- Le développement de l'informatique quantique.
- Des investissements dans toutes les technologies autour du quantique : communications, capteurs, cryptographie.
La stratégie doit permettre à la France d'être parmi les premiers pays à maîtriser les technologies quantiques clés : accélérateurs et simulateurs quantiques, logiciels métiers pour le calcul quantique, capteurs quantiques, communications quantiques, cryptographie post-quantique, technologies habilitantes...
Dans le domaine du calcul, thème central de la stratégie, elle deviendra le premier État à disposer d'un prototype complet d'ordinateur quantique généraliste de première génération dès 2023. Elle pourra également s'affirmer comme la première nation à disposer d'une filière complète productrice de Si 28 industriel pour les besoins de la production de qubits sur Silicium.
Le délai de maturation de ces technologies, les couches logicielles à développer, ou la formation des talents, requièrent de fédérer les acteurs et les efforts vers cette ambition de bâtir une filière industrielle complète : il s'agit de s'affirmer durablement comme un leader du domaine, avec l'objectif de création de 16 000 emplois directs à l'horizon 2030 et de représenter à terme entre 1 et 2 % des exportations françaises.
Faire de l'Europe le centre de gravité majeur des technologies quantiques
La stratégie quantique de la France doit s'inscrire dans une dynamique européenne : l'ambition étant de faire de l'Europe le centre de gravité majeur des technologies quantiques. Un consortium est déjà sur les rails entre la France, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne, l'Irlande et l'Autriche pour développer le premier prototype d'ordinateur hybride doté d'un accélérateur quantique d'au moins 100 qubits à l'horizon 2023, sur le site du très grand centre de calcul à Bruyères-le-Châtel. Cette plateforme constituera la première étape vers un hub quantique européen capable d'exploiter pleinement ces nouvelles capacités de calcul.
1,8 Md€
dont 1 milliard de l'État, pour les 5 prochaines années
16 000
emplois directs créés à l'horizon 2030
5 000
nouveaux talents formés aux technologies quantiques, techniciens, ingénieurs, docteurs
1700
jeunes chercheurs formés par la recherche, avec un doublement du nombre de thèse par an : 200 nouvelles thèses et 200 post-docs par an d'ici 2025
120 M€
pour soutenir l'entreprenariat (abondement de fonds dédiés aux start-up)
150 M€
pour soutenir la recherche via un Programme et équipements prioritaires de recherche (PEPR)
350 M€
pour accompagner le déploiement industriel et l'innovation