Publié le 26.02.2021

Lutte contre la précarité menstruelle : un accès gratuit aux protections périodiques pour les étudiantes

Alors que les jeunes sont touchés de plein fouet par les effets de la crise sanitaire, de nombreuses étudiantes sont victimes de précarité menstruelle. Face à l'urgence de la situation, des protections périodiques gratuites vont être mises prochainement à leur disposition dans les résidences universitaires et les services de santé universitaires (SSU). A partir de la prochaine rentrée universitaire, des points de distribution seront déployés sur l'ensemble des campus.

precarité menstruelle v2

Des protections périodiques gratuites pour les étudiantes : un nouvel engagement du @gouvernementFR pour lutter contre toutes les précarités. pic.twitter.com/BucklXscWQ

— Frédérique Vidal (@VidalFrederique) February 23, 2021

 

L'accès aux protections périodiques, un enjeu de santé, de solidarité et d'égalité des chances

En France, entre 1,7 million de femmes n'auraient pas les moyens de se procurer régulièrement des protections périodiques.

Par ailleurs, une enquête de la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE) révèle qu'un tiers des étudiantes déclarent avoir besoin d'une aide financière pour s'en procurer (enquête réalisée en février 2021 auprès des étudiantes et des minorités de genres menstruées comme des personnes non-binaires ou des hommes transgenres).
 

La précarité menstruelle frappe un tiers des étudiantes

Longtemps tabou, cet enjeu a émergé dans le débat public grâce à des associations (Règles élémentaires notamment) et des parlementaires qui l'ont mis sur le devant de la scène (Laëtitia Romeiro Dias, Bénédicte Taurine [rapport de février 2020] et Patricia Schillinger [rapport de novembre 2019]).

Dans ce contexte, et suite à un travail de concertation entre le MESRI, les parlementaires, les organisations étudiantes et l'association Règles Elémentaires, des distributeurs de protections hygiéniques gratuites vont être déployés très rapidement pour venir en aide aux étudiantes.

L'accès aux protections périodiques constitue en effet un enjeu de santé mais aussi un enjeu de solidarité et d'égalité des chances, la précarité menstruelle impactant directement la réussite des étudiantes qui en sont les victimes.

 

Des points de distribution sur l'ensemble des campus universitaires à partir de la rentrée prochaine

Afin de répondre en urgence à la précarité menstruelle, des protections périodiques gratuites et respectueuses de l'environnement seront mises à disposition des étudiantes, courant mars 2021, dans les résidences universitaires des CROUS et les services de santé universitaires (SSU).

La distribution gratuite de protections menstruelles au sein des universités françaises va se généraliser à partir de la prochaine rentrée universitaire avec la mise en place de distributeurs dans l'ensemble des résidences universitaires, des restaurants universitaires et des SSU.

Objectif visé : 1 500 points de distribution accessibles et une gratuité complète
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Des initiatives existent déjà dans l'enseignement supérieur

Des dispositifs de distribution de protection hygiéniques gratuites, sous des formes diverses, sont proposés dans certaines universités notamment Rennes 1 et 2, Nîmes, Lille, Sorbonne Nouvelle, Le Havre, UPEC, Avignon, Montpellier, Bordeaux ou encore Bordeaux Montaigne.

La région Ile-de-France vient d'annoncer l'installation prochaine de distributeurs gratuits de protections biologiques dans les universités et résidences étudiantes. L'université de Lille organise depuis 2019 des distributions gratuites de serviettes menstruelles, Rennes 2 a installé des distributeurs en libre-service tout comme la Sorbonne ou l'université de La Rochelle.

Le CROUS de Rennes finance grâce à la CVEC, 36 distributeurs en octobre 2019 dans des lieux de passage dans chacune des 26 résidences, à la libre disposition des étudiantes. Le CROUS de Versailles a prévu de déployer, à partir d'avril 2021, 47 distributeurs dans ses résidences (financement CVEC). Le CROUS de Lorraine s'est également engagé dans cette démarche en installant dans quelques résidences des distributeurs de protections hygiéniques.

 

Dans l’enseignement supérieur, la précarité menstruelle concernerait 1 personne sur 3. Avec les organisations étudiantes nous travaillons à mettre en œuvre de nouveaux dispositifs pour répondre à cet enjeu. pic.twitter.com/Z42agdTxvS

— Frédérique Vidal (@VidalFrederique) February 23, 2021


 

La précarité menstruelle est un enjeu collectif et une véritable question de dignité, de solidarité et de santé. Il est inacceptable qu'en 2021 on doive choisir entre se nourrir et pouvoir se protéger. 

Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation

Communiqué de presse

Dans le cadre d'une rencontre avec des étudiants, à Poitiers, mardi 23 février 2021, Frédérique Vidal a annoncé une nouvelle mesure de lutte contre les précarités : la gratuité des protections périodiques.

Le communiqué de presse

 La précarité menstruelle en France

1,7 millionde femmes seraient victimes de précarité menstruelle en France (Association Règles élémentaires)
33%des étudiantes jugent avoir besoin d'une aide financière pour se procurer des protections périodiques (enquête FAGE février 2021)
13%des étudiantes déclarent avoir dû choisir entre acheter des protections et un produit de première nécessité faute de moyens (enquête FAGE février 2021)

 

5 millions d'euros débloqués en 2021 pour la précarité menstruelle dont :

  • 2,5 millions d'euros pour la mise à l'échelle d'expérimentations mises en place l'année dernière

  • 2,5 millions d'euros pour des appels à projets régionaux ciblant des publics prioritaires notamment les étudiantes

Des partenaires associatifs

Certaines universités organisent des distributions de protections périodiques gratuites, réutilisables comme jetables, ou ont installé des distributeurs de protections en libre-service avec des partenaires associatifs tels que l'association "Règles Élémentaires" qui collecte les dispositifs de protection.