SKAO : un projet international d’envergure
Le Square Kilometer Array Observatory est une organisation intergouvernementale régie par une convention signée en 2019 par les membres fondateurs. Le SKAO rassemble 12 pays membres (Allemagne, Australie, Canada, Chine, Confédération Helvétique, Espagne, Inde, Italie, Pays-Bas, Portugal, Royaume-Uni, Afrique du Sud) et 4 pays candidats, dont la France et la Suède (accession en cours), le Japon et la Corée du Sud (en projet).
Le projet entre actuellement dans sa phase SKA1, qui est le plus grand observatoire radio au monde. Il repose sur deux réseaux d'interféromètres (ensemble d’antennes radio) :
- SKA-Mid, en Afrique du Sud : 197 antennes de 15 mètres de diamètre pour les fréquences moyennes (350 MHz – 15,4 GHz), réparties sur un site de 150 km de diamètre.
- SKA-Low, en Australie : 512 stations, chacune constituée de 256 antennes pour les fréquences basses (50 – 350 MHz), sur un site de 74 km de diamètre.
Le développement du projet grâce à la signature SKAO/Eviden
La montée en puissance du SKA introduit un défi technologique majeur : la gestion d’un volume de données comparable à l’ensemble du trafic Internet mondial.
C’est dans ce contexte que s’inscrit la signature d’aujourd’hui entre Eviden et le SKAO, portant sur la fourniture des Science Data Processing Centre pour les deux sites du projet en Australie et en Afrique du Sud.
Eviden, du groupe Atos, spécialisé dans le calcul avancé, a été sélectionné pour fournir le volet « Science Data Processing Centre Computing » pour SKA-Low et SKA-Mid.
Ces centres de traitement des données joueront un rôle essentiel : ils transformeront en temps réel les signaux bruts reçus par les antennes en données utilisables par les scientifiques.
L’adhésion de la France lui donnera accès aux données scientifiques proportionnellement à son engagement. Elle sera également pilote du cas scientifique clé dédié au milieu interstellaire.
Un projet construit avec et pour les écosystèmes locaux
SKAO s’appuie sur des partenariats étroits avec les populations locales pour garantir le respect et l’intégration des communautés.
En Australie, la conception de SKA-Low a été adaptée en concertation avec le peuple Wajarri afin de préserver les sites culturels. Un comité de protection du patrimoine suit également le projet et certains emplacements d’antennes ont été modifiés pour protéger ce patrimoine.
En Afrique du Sud, un archéologue et un paléontologue participent à la préservation du patrimoine du désert du Karoo.
Le SKAO mène également des actions de formation et d’insertion professionnelle, permettant notamment à des techniciennes locales d’accéder à des emplois qualifiés au sein du projet.
Un objectif scientifique majeur
La mission principale du SKA est l’observation de l’hydrogène, composant 75 % de la matière visible de l’univers. L’infrastructure permettra notamment :
- de détecter les premières étoiles, 400 millions d’années après le Big Bang
- d’explorer l’époque de la réionisation
- de tester et enrichir le modèle cosmologique
- d'étudier les ondes gravitationnelles via les pulsars
- de cartographier les champs magnétiques cosmiques