Education et formation

N° 103

|Avril 2022

Admission Post-Bac : le portail APB reflet des problématiques d’affectation dans l’enseignement supérieur

La revue "Éducation et Formation" est une publication institutionnelle à caractère scientifique éditée par la direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance. Elle comporte des travaux de statisticiens et de chercheurs nationaux ou internationaux en matière d’éducation.

Date de parution

Éditeur(s) :

Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP)

Sous-direction des systèmes d'information et des études statistiques (SIES),

Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche

Ressources

Éducation et formation 103 - PDF | 3.15 Mo

Présentation

Ce volume  comporte tout d’abord un dossier thématique sur les problématiques d’affectation dans l’enseignement supérieur, composé d’un ensemble d’articles issus d’un groupe de recherche piloté conjointement par le CEREQ et le SIES, consacré à l’orientation. Pour cela, le groupe de recherche a exploité les données issues de la plateforme Admission Post Post-Bac (APB), qui organisait l’accès aux formations d’enseignement supérieur avant l’adoption de la loi ORE en 2018 et la mise en place de la plateforme Parcoursup. Le lecteur se reportera à l’article des coordinateurs P. Lemistre et C. Bluntz qui introduit ce dossier thématique et offre une présentation de ces différentes contributions.

Il comporte  également deux articles élaborés à partir de recherches conduites dans le cadre d’un appel à projet de 2015 conjoint DEPP-SIES, relatif à la mobilité sociale caractérisant les filières sélectives. Ces articles sont brièvement présentés ci-dessous.

Le premier, écrit par Julien Grenet et alii, questionne les inégalités sociales d’accès aux grandes écoles et leur évolution depuis le milieu des années 2000. Leur constat : Malgré les dispositifs d’"ouverture" qui ont été mis en place par certaines grandes écoles pour diversifier le profil de leurs étudiants, elles sont restées presque entièrement fermées aux élèves issus de milieux sociaux défavorisés et leur base de recrutement n’a guère évolue au cours des quinze dernières années. Les auteurs considèrent que ce constat d’échec invite à repenser les leviers qui pourraient être mobilisés pour élargir le recrutement des filières sélectives.

Le second article, de Marco Oberti et alii, analyse les dynamiques de recrutement et les inégalités sociales observables à l’entrée de trois filières qui figurent parmi les plus prestigieuses dans le domaine des sciences humaines et sociales : l’IEP de Paris, l’université Paris-Dauphine et les licences sélectives de l’université Paris 1. La forte ségrégation sociale qui ressort d’une analyse quantitative de ces trois filières est assortie d’une analyse plus fine distinguant élite intellectuelle ou culturelle et élite économique, et prenant en compte l’origine territoriale des candidats et des admis à ces trois filières. Cet article témoigne au final de l’ampleur des inégalités sociales et territoriales de ces filières, que les programmes récents d’ouverture sociale ne sont parvenus que très partiellement à réduire.

A noter que les opinions exprimées dans les articles ou reproduites dans les analyses par les auteurs n'engagent qu'eux-mêmes et pas les institutions auxquelles ils appartiennent, a fortiori ni la DEPP ni le SIES.