Cartographier le numérique avec CARNUMÉO
Une cartographie du numérique est la transposition des principes classiques de cartographie à un écosystème numérique. Elle permet d'avoir une vue d'ensemble des outils, des fonctions et leurs :
- liens ;
- rôle ;
- propriétés.
De même qu'un plan permet d'envisager la priorité et les impacts des travaux d'urbanisme, la cartographie du numérique constitue un élément important dans les décisions stratégiques pour un Système d'Information. Le projet CARNUMÉO, initié par la ComUE Léonard de Vinci et poursuivi par les ComUEs Léonard de Vinci et de Tours, s'articule autour de la cartographie du numérique et de l'identification des points forts des différents membres. Il a pour but de poursuivre, généraliser et harmoniser les démarches de cartographie qui étaient déjà engagées par une partie des établissements. L'objectif principal consiste à obtenir une vue d'ensemble harmonisée du numérique, exprimée d'une manière sinon uniformisée, du moins alignée, en termes, par exemple, d'îlots fonctionnels communs. Il doit structurer et faciliter à long terme :
- les échanges de bonnes pratiques ;
- les mutualisations d'outils ;
- l'identification de pôles de compétences et donc de groupes d'expertise.
La connaissance des SI des ComUEs et leur gestion doit aussi permettre à la gouvernance des ComUEs de définir des scénarios d'évolution et de prendre des décisions éclairées. Les travaux menés s'appuient sur les documents de référence de la DINSIC (Cadre Commun d'Urbanisation du SI de l'État) et se font en cohérence avec les actions du réseau des urbanistes de l'AMUE (UrbaESR) et du CSIESR.
Les établissements impliqués dans le projet
Concernant les acteurs, il existe une plus-value évidente pour ceux qui jusque-là ne disposaient d'aucune cartographie : les universités de Limoges et de Poitiers, ainsi que l'ISAE-ENSMA et l'INSA Centre Val de Loire possèdent maintenant une vue large, cohérente et structurée de leur parc applicatif. Pour les universités de Tours et d'Orléans, établissements qui s'étaient déjà engagés dans la démarche, cette vue a pu être complétée et/ou portée sur l'outil Hopex présenté dans la suite de ce document. D'un point de vue quantitatif, plus de 400 applications ont été cartographiées dans la ComUE Centre Val de Loire, et un nombre comparable dans la ComUE Léonard de Vinci.
Le rôle de l'outil Mega Hopex
Sur le plan logiciel, CARNUMÉO a donné l'occasion d'expérimenter l'outil Mega Hopex, préconisé par l'AMUE et la DINSIC pour la mise en place de cartographies, et pour lequel est proposé un usage en mode SaaS (Software as a Service ou logiciel en tant que service) , ainsi qu'un plan d'occupation des sols (POS) type. Jusque-là, les établissements des deux ComUEs qui s'étaient lancés dans la cartographie du numérique l'avaient fait via l'outil Win'Design, moins adapté au travail collaboratif mais plus simple et complet pour les visualisations. Une des tâches importantes réalisées à l'automne 2017 a donc porté sur les processus, non triviaux, d'import et d'export de données entre les deux outils.
Nos établissements disposent ainsi d'une expérience globale à la fois sur ce qu'est une cartographie et aussi sur l'usage d'un outil tel que Mega Hopex et les procédures de migration de données vers cet outil. Nous avons pu confronter nos visions et nos existants avec le POS proposé par l'AMUE. Il pourra être intéressant à l'avenir d'effectuer un retour sur ce POS et de contribuer à son évolution.
Les évolutions souhaitées du projet CARNUMÉO
S'il a été possible de construire ou poursuivre nos cartographies sur la base de ce POS, nous avons pu constater que certaines adaptations au monde de l'enseignement supérieur et de la recherche seraient bienvenues. Maintenant que nous disposons de cartographies séparées, leur mise en perspective, c'est à dire leur visualisation conjointe, dans un POS unique, reste complexe en l'état des outils et méthodologies dont nous disposons. Faire des propositions pour lever ces verrous fera partie de nos travaux pour les mois à venir. De même l'opportunité d'incorporer à nos POS des éléments sur les expertises humaines serait bienvenue dans une perspective de mutualisations. Évaluer en amont les îlots fonctionnels pour lesquels ce complément d'information est le plus prioritaire constitue également un élément de réflexion.
Enfin, qu'il s'agisse de cartographier le monde réel ou un écosystème numérique, il convient d'être guidé par les usages. Le résultat se doit d'être à la fois interrogeable et doté d'une sémiologie - c'est-à-dire d'un panel d'éléments graphiques porteurs de sens - riche et aisément interprétable. Or c'est certainement là une des dimensions ergonomiques pour lesquelles l'outil préconisé doit encore évoluer, en proposant par exemple, un registre bien plus riche d'éléments de visualisation, au niveau des icônes proposées, des couleurs, mais aussi de la structuration générale des vues. Pour conclure, au-delà des plus-values locales, notre travail nous permet maintenant de développer une réflexion inter-établissements. Les principes qui ressortiront d'une telle démarche seront très probablement, et par nature, transposables à d'autres structures de l'ESR Nous invitons donc les universités et ComUEs intéressées ou engagées dans des démarches similaires à interagir avec nous.