SEUL LE PRONONCÉ FAIT FOI
Monsieur le maire, merci pour votre accueil dans cette belle ville de Nice, pour le début de deux semaines importantes consacrées à l’océan,
Monsieur l’ambassadeur, cher Olivier,
Monsieur le préfet,
Messieurs les présidents d’organisme,
Mesdames et Messieurs,
Dear colleagues from around the world,
A very warm welcome to you all!
Je suis heureux de vous voir si nombreux aujourd’hui pour le lancement du congrès One Ocean Science, Science for Ocean action.
Merci au CNRS et à l’Ifremer qui ont réalisé un travail considérable pour mener à bien l’organisation de ce congrès.
Votre présence est un témoignage de l’importance qu’a l’océan pour notre avenir à tous, où que nous vivions.
Et nous sommes ici en nombre, plus de 2000 personnes venues du monde entier, de plus de cent dix pays.
VENUS DE PARTOUT
Oui, nous venons de toutes les terres émergées, de tous les continents, tous les bassins océaniques de notre planète, tous les voisinages de cet océan qui nous unit par-delà les terres.
Pour la première fois, un grand congrès scientifique est organisé avant une conférence des Nations Unies : je veux y voir le signe du rôle que peut, que doit jouer la science pour unir les peuples.
Les unir dans la recherche commune d’une meilleure compréhension du monde.
Les unir dans l’élaboration de réponses aux défis qui nous font face.
La diversité de notre assemblée en est le signe.
Plus de la moitié des participants à ce congrès sont des femmes – cela mérite d’être souligné, près de quatre participants sur dix ont reçu leur diplôme il y a moins de dix ans.
Une assemblée à l’image de ce que doit être la science, diverse, ouverte au dialogue, à l’échange, à la différence, pour espérer relever les défis qui sont les nôtres.
Et des défis, nous n’en manquons pas.
UN CONGRES EXCEPTIONNEL [EN ANGLAIS]
Let me say a few words in English about it.
The ambitious program that awaits you in the coming days reflects this situation: more than five hundred oral presentations, more than six hundred posters, thirty-three round tables!
What a wealth of knowledge and expertise!
And it will not be excessive.
It will not be too much because the situation of the oceans does not tolerate half-measures.
Our planet is above all the ocean world, which covers more than two-thirds of the Earth's surface.
And we know that our ocean plays a multitude of roles, from absorbing the excess heat and carbon that we produce to feeding a large portion of our planet's inhabitants.
What we also know is that its functions are being threatened by our activity, by the way we treat it or mistreat it.
Marine ecosystems, to put it euphemistically, are not doing well.
And this situation forces us to confront our responsibilities.
LES DÉFIS
« Homme libre, toujours tu chériras la mer !
La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame. »
Le cri du poète nous interpelle, nous saisit aujourd’hui plus que jamais.
Voulons-nous être libres de notre avenir ?
Voulons-nous habiter un monde vivable pour tous ?
Voulons-nous vraiment bâtir un environnement hospitalier pour la plus grande partie de la population mondiale ?
Ou allons-nous continuer à détourner le regard de ce miroir, fracturé davantage chaque année, défiguré par la surpêche, bouleversé par le changement climatique ?
À toutes ces questions, nous ne pourrons apporter une réponse que par une action collective ambitieuse.
La situation des océans est préoccupante, et malheureusement la situation internationale n’est pas tellement plus heureuse.
De grands programmes de coopération scientifique sont aujourd’hui fragilisés, faute de financements suffisants.
ÉTATS-UNIS
La NOAA, la NASA, la NSF, des institutions dont le travail pour les Etats-Unis mais aussi pour le monde entier a été si essentiel, si incontournable, ces institutions sont aujourd’hui ébranlées dans leurs fondements.
Elles sont mises en cause politiquement précisément parce qu’elles travaillent sur des sujets comme les sciences du climat, dont nous ne pouvons pas nous passer.
A ce titre, je regrette profondément que parmi les neuf conférencières invitées, une ait été licenciée par son employeur, la NOAA, et ne puisse pas participer à notre rencontre.
Mes collègue, j’adresse mes salutations chaleureuses aux nombreux scientifiques américains présents aujourd’hui.
LA FRANCE S’ENGAGE
Eh bien dans ce contexte qui peut paraître sombre à bien des égards, je veux réaffirmer l’engagement total de la France.
Un engagement en faveur de la coopération, là où les accords les plus stables paraissent menacés. Un engagement envers la science, alors qu’elle est mise en cause à travers le monde.
Un engagement envers la préservation de notre maison commune, en particulier de nos océans, alors que les alertes se multiplient.
La France est un pays sans cesse appelé par la mer.
Notre histoire nous a donné un espace maritime considérable, qui est une chance et une responsabilité, aussi gigantesques l’une que l’autre.
C’est une ouverture sur le monde, un regard permanent vers l’horizon, de la Bretagne à la Guyane, des Confins du Pacifique à la côte méditerranéenne, des Antilles aux terres australes françaises, de Mayotte et la Réunion à Saint-Pierre-et-Miquelon.
Nous savons ce que nous devons à la mer, à l’océan. Ils ont nourri les femmes et les hommes de France, ils ont habité notre imaginaire et notre histoire.
C’est pourquoi la France sera au rendez-vous de notre avenir, de notre avenir à tous.
Nous sommes et nous resterons pleinement engagés dans les grands programmes de coopération internationale : ARGO pour l’observation in situ, SWOT pour l’observation spatiale, ou les jumeaux numériques de l’océan.
NOUS NE POUVONS NOUS PASSER DE COOPÉRATION
J’appelle solennellement tous les États à maintenir, à renforcer leur implication dans ces programmes, qui bénéficieront à tous les habitants de notre planète.
C’est quand la coopération paraît se fissurer qu’il faut réaffirmer sa nécessité, qu’il faut inventer des manières nouvelles d’agir, sans les ressources que nous avions fini par prendre pour acquises.
Vous, scientifiques, chercheurs, emparez-vous de ce sujet, faites-vous les porte-parole de la science dans nos sociétés.
Ce congrès est une invitation à l’inventivité en la matière, avec le dispositif des ECOP Insiders, ces tandems de jeunes formés en sciences de l’océan et au journalisme, qui relaient les débats dans neuf grandes langues mondiales.
Merci à Sorbonne Université d’animer ce dispositif prometteur !
Cette coopération me paraît hautement symbolique de la nécessité à laquelle nous sommes confrontés : nous devons aller à la rencontre de la société, nous devons trouver les manières de faire entendre la parole scientifique dans un monde où elle est trop souvent remise en cause.
Ce congrès a pris à bras le corps la question, en déclinant ses conclusions en recommandations, qui seront dévoilées après-demain, mais aussi un policy brief à destination des décideurs.
Devant vous, mon engagement c’est de prendre la pleine mesure de ces recommandations.
BON CONGRES
Mesdames et Messieurs, les vagues sont hautes, la houle est forte.
Chacun a son rôle à jouer pour surmonter, ensemble, la tempête où nous sommes engagés.
Merci pour votre présence, merci pour votre travail en faveur de la science.
Dear colleagues,
The swell is strong.
Yet from these turbulent waters, new currents of discovery emerge.
The tide of scientific cooperation that brings us together is stronger than any single nation or institution.
Like skilled navigators, you chart the unknown, and find ways toward the solutions our planet desperately needs.
Thank you for your commitment to truth, to discovery, and to our shared home.
Bon congrès à tous !
Vive la République, vive la France.