SEUL LE PRONONCÉ FAIT FOI
Madame la Ministre en charge de la transition énergétique, Monsieur le Préfet,
Mesdames et messieurs les élus,
Monsieur l’Administrateur général du CEA,
Madame la directrice du Ganil,
Mesdames et Messieurs,
C’est un grand plaisir d’être à vos côtés aujourd’hui, pour partager les enjeux liés à la recherche et l’innovation dans le domaine du nucléaire. Je suis ravie que nous soyons en Normandie pour cela, territoire particulièrement emblématique de l’énergie nucléaire. Je remercie le Ganil – infrastructure de recherche phare dans le domaine de la physique nucléaire - de nous accueillir à cette occasion.
Le Président de la République l’a réaffirmé à Belfort l’an passé : l’énergie nucléaire revêt une importance stratégique pour le mix énergétique français, conjointement à la poursuite du déploiement des autres énergies décarbonées. Pour répondre à ce défi majeur, c’est toute la société qui se mobilise : l’industrie, naturellement, ainsi que les acteurs de la formation – nous l’avons illustré ce matin – de la recherche et de l’innovation.
La recherche et l’innovation dans le domaine de l’énergie nucléaire reposent sur des acteurs historiquement forts dans notre pays. Les défis qui sont face à nous sont nombreux.
Il faut penser et construire les réacteurs de demain – les deux projets qui viennent d’être annoncés – toutes mes félicitations aux porteurs ! – sont deux belles illustrations de l’intérêt croissant que suscite cette R&D. D’autres projets suivront, dans les mois à venir, comme l’a précisé François Jacq à l’instant.
Il faut également poursuivre nos recherches dans l’amont et l’aval du cycle, incluant bien sur le traitement et le recyclage des déchets.
En matière de recherche, il a été décidé, lors du Conseil de Politique Nucléaire, présidé par la Président de la République en février 2023, de renforcer le rôle du CEA, pour accompagner le gouvernement dans le pilotage et la programmation de la recherche dans ce domaine stratégique. J’ai pleinement confiance en la capacité du CEA à endosser ce rôle, et à travailler collectivement, avec l’ensemble des institutions et des chercheurs du monde académique, tels que bien sûr le CNRS et les établissements d’enseignement supérieur et de recherche.
Face à ce défi important pour le pays que représente le renouveau du nucléaire, la réponse sera portée par l’ensemble des acteurs, positionnés sur un continuum précieux, depuis la recherche fondamentale, très amont, jusqu’à la recherche appliquée et le transfert industriel.
Ce lien entre recherche fondamentale, technologie, innovation, s’illustre parfaitement bien ici, au Ganil, très grande infrastructure de recherche internationale pour la physique nucléaire créée en 1975, et qui a célébré il y a quelques semaines un bel anniversaire, puisque cela fait 40 ans que le Ganil produit des faisceaux d’ions couvrant un large éventail de noyaux, du carbone à l’uranium. Ces faisceaux sont ensuite utilisés pour mener à bien des recherches en physique nucléaire, bien entendu, mais également dans d’autres domaines, tels que la physique des matériaux ou la radiobiologie ; les industriels utilisent également ces faisceaux. C’est une installation très visible sur le plan international, qui accueille des scientifiques du monde entier chaque année ; elle participe donc au rayonnement de la France sur le plan scientifique.
Les technologies mobilisées pour construire cette installation sont variées, souvent à la pointe de l’innovation, et peuvent être utiles dans d’autres domaines – je pense notamment à l’instrumentation pour la détection de particules ou à la neutronique.
C’est aussi un très bel outil de formation, pour et par la recherche. De nombreux étudiants sont accueillis chaque année au Ganil, pour participer à des recherches expérimentales, dans différents domaines, pour des stages à différents niveaux d’étude, ou encore en alternance. Nous avons eu le plaisir d’échanger avec plusieurs d’entre vous lors de la visite, ce qui nous a permis de mesurer la diversité des compétences présentes au Ganil, et leur lien étroit avec ce qui nous mobilise également aujourd’hui : les compétences et métiers d’avenir pour le nucléaire.
L'Etat a soutenu continûment le Ganil depuis sa création, avec un effort particulier lors des investissements majeurs tels que l’installation Spiral 2 que nous venons de visiter. Je veux saluer ici l'engagement de la Région à nos côtés, tout aussi continûment.
Je connais les besoins du Ganil pour moderniser ses installations historiques et finir le programme Spiral2 – l‘instrument Désir spécifiquement-, besoins relayés par vos tutelles CEA et CNRS. C’est pourquoi aujourd’hui j’ai le plaisir de vous annoncer un soutien de 40 millions d’euros pour la modernisation des cyclotrons et finir le projet Desir, grâce à la Loi de Programmation de la Recherche qui alloue des moyens spécifiques supplémentaires aux équipements de recherche. Ce soutien additionnel pour le Ganil mobilisable sur plusieurs années, permet au Ganil de maintenir sa compétitivité internationale en restant à la pointe des technologies pour la physique nucléaire.
Je concluerai en vous remerciant toutes et tous pour votre mobilisation collective pour répondre aux défis en terme de recherche et développement, qui sont face à nous : je suis certaine que vos compétences, vos connaissances, et votre force d’innovation nous permettront de relever fièrement ce défi.
Je vous remercie.