SEUL LE PRONONCÉ FAIT FOI
Mesdames les ministres,
Mesdames et messieurs les directrices et directeurs généraux,
Mesdames et messieurs les présidentes et présidents de fédérations,
Mesdames et messieurs les directeurs et présidents d’établissements,
Je me réjouis d’être présente à vos côtés pour la signature de cette charte de coopération et d’engagement pour les métiers du sport. En effet, le champ de l’activité physique et sportive dans l’enseignement supérieur est très important avec 50 facultés de STAPS rassemblant recherche et formation en sciences et techniques des activités physiques et sportives au sein de nos universités, formant 65 000 étudiants par an.
Si, pendant longtemps, la palette des diplômes proposés était assez conventionnelle, avec principalement des licences, elle s’est ensuite considérablement élargie, du DEUST, diplôme professionnalisant du 1er cycle, au doctorat, afin de mieux ajuster les compétences acquises aux besoins des métiers du sport.
La variété des domaines concernés montre d’ailleurs le dynamisme des formations proposées : sport santé, sport évènementiel, domaine éducatif, entrainement, performance et ergonomie, etc.
Il est vrai que les métiers de l’activité physique et du sport sont particulièrement attractifs et certains connaissent, nous le savons bien, une très grande tension, comme c’est le cas, par exemple, des métiers du milieu aquatique.
Dans ce contexte déjà très dynamique, les Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 sont à la fois un accélérateur de transformations et un révélateur de la diversité des métiers du sport. En effet, certains secteurs, comme ceux de l’évènement sportif, vont être particulièrement sollicités et la très grande gamme des métiers du sport, soutenue par la recherche et l’innovation, sera exposée et rendue encore plus visible.
Le Grenelle des métiers du sport nous offre donc un cadre privilégié pour réfléchir, ensemble, aux évolutions de pratiques sportives et aux impacts qu’elles ont sur les métiers et donc sur les formations.
Aujourd’hui, chère Amélie, chère Carole, et je m’en réjouis, nous nous plaçons dans un véritable processus de co-construction des référentiels de certification pour une parfaite adaptation de nos formations aux évolutions des pratiques.
Plusieurs pistes nouvelles s’offrent à nous afin de mieux définir les parcours de formation et de mieux travailler les carrières de nos étudiants et de nos sportifs.
L’offre de formation des établissements d’enseignement supérieur prend en compte, et devra bien évidemment continuer à le faire, les nouveaux métiers de l’activité physique et du sport comme les enseignants en Activité Physique Adaptée (APA) ou les data scientists sur la modélisation et le traitement des données du sport de haute performance.
L’essor du e-sport, bouleversant les pratiques sportives et les métiers d’avenir qui y sont liés, devra également être intégré comme une variable structurante d’une offre de formation renouvelée.
Comme je le soulignais, les formations universitaires ont déjà évolué vers davantage de professionnalisation avec la mise en place de licences professionnelles et de formations en apprentissage. Mais les établissements publics d’enseignement supérieur ont également un rôle essentiel à jouer, avec ceux du ministère des sports et les entreprises, afin de développer la formation continue et afin de mieux prendre en compte les réorientations et les reprises d’études.
Les parcours de réussite et d’excellence de nos étudiants ne sont pas, ne sont plus, linéaires, et nous devons pouvoir tenir compte de la diversité des expériences. À ce titre, le développement de la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) est crucial pour permettre des parcours de formation innovants et souples.
Enfin, nous devons également veiller, ensemble, à rendre toutes les filières du sport encore plus attractives pour les jeunes femmes car leur taux de féminisation n’est, à l’heure actuelle, que de 38 %.
À tout moment, il nous faut tenir compte de la diversité et de la richesse des profils étudiants. Hasard du calendrier, se tient aujourd’hui 5 juin dans mon ministère, le séminaire des référents sur l’accompagnement des Sportifs de Haut niveau dans les établissements du supérieur que nous avons mis en place avec toi, Amélie. Plus de 90 référents des grandes écoles et des universités se réunissent afin d’améliorer l’accompagnement, si spécifique, des doubles parcours d’excellence de nos sportifs de haut de niveau.
Par ailleurs, dans tous les domaines de la pratique physique et sportive et dans les tous les métiers du sport, la recherche et l’innovation sont deux leviers essentiels d’amélioration de la formation. Le Plan Prioritaire de Recherche (PPR) Sport de Haute Performance, piloté par le CNRS, a été prolongé jusqu’en 2024, permettant ainsi la diffusion, la publication et la valorisation des résultats de la recherche. Je tiens également à souligner le rôle du Groupe de recherche Sports (GDR) qui permet de fédérer les laboratoires de recherche, mais aussi les industriels du sport, les fédérations sportives et les usagers.
Les établissements d’enseignement supérieur ont un rôle important à jouer autant dans le domaine des sciences de la vie que celui des sciences humaines et sociales pour tourner davantage la recherche vers le citoyen et vers l’usager en développant les sciences participatives ou en se saisissant pleinement de la médiation scientifique.
C’est la raison pour laquelle la Fête de la Science 2023, qui se déroulera à l’automne, aura pour thème Sport et Sciences et permettra ainsi de voir éclore, pendant 15 jours et partout sur le territoire, de formidables initiatives liant recherche et sport jusqu’aux Jeux.
Le Club France 2024 qui sera installé à La Villette sera ainsi un creuset de rencontres entres les sportifs et le public où les sciences participatives auront toute leur place.
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Le Grenelle des métiers du sport qui nous réunit aujourd’hui est donc le marqueur fort de notre désir conjoint d’amélioration de la visibilité des métiers du sport, avec par exemple la mise en place d’une plateforme d’information.
Le Grenelle est également l’occasion pour moi de redire combien, dans les parcours universitaires aujourd’hui, il n’y a plus ou ne doit plus y avoir opposition entre formations académiques et formations professionnelles, qui s’entremêlent au cours du temps, sont complémentaires et produisent des synergies indispensables en termes de connaissances et de compétences. La mise en correspondance des diplômes est, à ce titre, révélatrice des passerelles qui existent déjà et doivent continuer à être créées.
La signature de cette charte est donc l’occasion de mettre en place une gouvernance rénovée et d’affirmer le lien fort qui unit les ministères, les branches professionnelles autour d’une ambition forte et conjointe pour les métiers et les emplois dans le sport.
Merci à toutes et à tous de votre présence aujourd’hui. Je suis certaine que les tables rondes et interventions de cet après-midi seront aussi enrichissantes que celles de ce matin.
Je vous remercie.