Publié le 01.03.2023

Discours de Sylvie Retailleau à l'occasion du One Forest Summit

A l'occasion du One Forest Summit organisé à Libreville le 1er et 2 mars 2023, Sylvie Retailleau, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche a prononcé un discours en ouverture de l'initative "One Forest Vision".

SEUL LE PRONONCÉ FAIT FOI

 

Monsieur le Ministre,
Mesdames et messieurs,

 


C’est pour moi un véritable plaisir que d’intervenir ici à Libreville dans le cadre du lancement de cette initiative majeure intitulée One forest Vision, initiative qui prône la coopération scientifique en faveur de la préservation des forêts tropicales.


Et ceci en présence de Monsieur Patrick Mouguiama Daouda, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique, du Transfert de Technologies, de la Culture et des Arts de la République du Gabon qui nous fera l’honneur d’intervenir pour la deuxième partie de cet évènement.


En effet, face aux nombreux défis mondiaux interdépendants auxquels nos sociétés sont confrontées, nous deux portons le fait que la science, dont l’objet est à la fois de connaitre le monde, de le comprendre mais aussi de construire l’avenir, est manifestement la clé.


Pour répondre collectivement et efficacement aux défis environnementaux, au rang desquels la perte de biodiversité et le changement climatique sont majeurs et nous concernent tous, nous avons évidemment besoin de coopération que cela soit en recherche mais aussi en terme de formation.
C’est le fondement de cette initiative.


Mais j’aimerais pour commencer, rappeler ces éléments de contexte particulièrement éclairants et au cœur des récentes COP 27 de Sharm-El-Cheikh et COP 15 de Kumming-Montréal.


Les forêts tropicales présentes dans le bassin du Congo, l’Amazonie et en Asie du Sud-Est représentent le deuxième puits de carbone au monde derrière les océans et rassemblent plus de 50% de la biodiversité mondiale terrestre.


Or, les scientifiques et participants de ce panel auront l’occasion de le rappeler, le constat est clair et sans équivoque : les forêts tropicales sont menacées dans leur intégrité avec des conséquences en cascade pour nos sociétés.


Il y a donc urgence à les préserver et à les gérer durablement.


La dégradation des forêts tropicales, le déclin de la pollinisation, la pollution ou la dégradation des sols, la perturbation du régime des pluies due à la déforestation et la disparition des zones humides comme des tourbières : toutes ces tendances mettent en danger à terme la soutenabilité économique des États qui repose fortement sur le bon état écologique des écosystèmes forestiers.


Préserver les forêts, c’est préserver ces services écosystémiques et c’est un atout économique qu’il faut valoriser.

De plus, pour les populations vivant à proximité des milieux forestiers, la dégradation des hotspots de biodiversité s’accompagne d’une perte d’espèces dites emblématiques sur lesquelles s’appuient nombre de cultures ancestrales. Il en découle une perte de patrimoine culturel ainsi que de valeurs respectueuses de la biodiversité pour elle-même.


Une bonne gestion des forêts tropicales est aussi un outil de santé publique contre les pandémies. La disparition d’espèces liée à la déforestation, conduit en effet à une augmentation des risques d’émergence et de ré-émergence des maladies zoonotiques par atténuation de l’effet dit de dilution et avec un impact sur les trois santés : humaine, animale et des écosystèmes.

Comme réponse à ces deux sujets précis, deux évènements sont organisés cet après-midi dans le cadre de ce pilier scientifique du One Forest Summit.


Au-delà des impacts locaux en termes de perte de services écosystémiques, de valeur et de bien-être, la déforestation et le changement climatique étant liés, leurs impacts sont régionaux mais aussi mondiaux.


Et c’est de cela dont il va être question dans cette première partie consacrée aux enjeux clés pour les forêts tropicales et des présentations de nouvelles approches pour l’observation, le suivi et la gestion des données.

En termes d’enjeu, mentionnons que la destruction des forêts tropicales libère une quantité colossale de carbone qui y a été capté et piégé au fil des siècles. Ce carbone est qualifié d’irrécupérable, en cela que le temps de régénération de ces écosystèmes détruits prendrait trop de temps pour nous permettre d'atteindre les objectifs de zéro émission nette à l'horizon 2050, et donc éviter le pire à notre système climatique mondial, à la biodiversité et donc à nos sociétés.

Afin de décrire l’état et l’évolution des écosystèmes forestiers et plus spécifiquement préserver l'intégrité environnementale des forêts tropicales pour ces enjeux conjoints biodiversité-climat, il est donc primordial de renforcer la coopération scientifique à l’échelle des pays des bassins du Congo, d’Amazonie et d’Asie du Sud-Est.


Ce sont bien les objectifs de cette initiative "One Forest Vision" qui nous seront présentés : les coopérations développées de longue date, dont le Sommet constitue un point d’orgue, doivent permettre aux scientifiques, aux décideurs et à la jeunesse de construire ensemble la vision d’un développement soutenable des forêts tropicales.

Et comme la compréhension et la protection efficaces de l'écosystème complexe que sont les forêts exigent dans toutes nos sociétés de disposer des compétences adéquates, nous avons tous face à nous l’enjeu de développer, en particulier pour notre jeunesse, des formations adaptées à ces enjeux, afin de redonner à nos jeunes la perspective d’être acteurs des transformations à l’œuvre et ne plus les subir, en un mot de leur redonner le pouvoir de choisir leur avenir et celui de notre planète.


Je vous remercie.

 

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Service presse du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche (MESR)

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