Publié le 20.05.2023

Le Goût des sciences 14e édition

14e édition du Goût des sciences

Le blob sous toutes ses facettes

Intéressons-nous aux auteurs et autrices des ouvrages sélectionnés pour la 14e édition du prix Le Goût des sciences, le plus scientifique des prix littéraires. Apprenons à mieux connaître Audrey Dussutour qui signe Moi, le blob ! (éditions Humensciences), ouvrage sélectionné pour le prix du livre scientifique.

[Musique] Le Blob occupe 100% de mon temps. Je partage ma vie avec mon le blob, c'est un peu comme un alter ego. C'est un organisme qui me fascine parce que je ne le comprends pas. Il n'a pas d'yeux, pas d'oreilles et il va percevoir le monde d'une façon qui nous est complètement inconnue et c'est ce qui me fascine. Je suis Audrey Dussutour, je suis directrice de recherche au CNRS au Centre de recherche à cognition animale à l'Université Paul Sabatier à Toulouse.

Le blob, on le trouve en forêt, donc c'est vraiment un milieu forestier. il faut que les températures soient assez douces, donc au printemps, idéalement après une pluie, parce qu'il aime les endroits humides, à l'abri de la lumière. Habituellement, quand le blob arrive à maturité, il est visible à l'œil nu. Il va produire des petits organes qu'on appelle des sporanges à l'intérieur desquels on va retrouver des toutes petites spores, donc ces toutes petites billes microscopiques, qui vont être disséminées par le vent, quand ces petites spores se retrouvent dans le sol, elles vont germiner, elles vont entrer en reproduction et former des nouveaux blobs. Par exemple, on a une expérience sur le vieillissement puisque on s'est rendu compte que c'était quelque chose un petit peu particulier, parce que le blob, comme nous, il vieillit au cours du temps, mais il a la possibilité d'entrer en dormance ; et quand il ressort de sa dormance, il régénère, et donc, c'est un petit peu particulier. On aimerait bien connaître son secret.

Je dois le nourrir tous les jours parce que le blob double de taille tous les jours ; ce qui fait que si on ne lui donne pas à manger, il s'échappe des boîtes. C'est le bisounours de la nature le blob, parce qu'il n'y a aucune espèce de la grande classe des myxomycètes qui est invasive, nulle part. Je fais de l'anthropomorphisme tout le temps avec le blog mais c'est parce que j'adore le blob. On projette un peu des sentiments sur lui, mais il n'a pas d'émotion. Le réseau du blob, c'est un réseau de veines et il doit optimiser le transport et la distribution des gaz, donc de l'oxygène dans la cellule et des nutriments. On pose des problèmes au blob : on aimerait que nos données prennent le chemin le moins énergivore, le moins polluant possible. Internet qui est le plus grand de producteur de CO2 et, en particulier, les réseaux télécommunications. L'idée c'est de traduire le comportement du blog en algorithme de faire de petits logiciels d'optimisation mais basé ou plutôt "bio-inspiré".

C'est une idée qu'on a eu en commun avec Simon Bailly, le destinateur. En réalité, j'avais créé un livre en 2017 sur le blog qui s'appelait "tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le blog sans jamais oser le demander" et quand j'ai publié ce livre, je me suis aperçue qu'il manquait des choses. C'était la partie expérimentale, comment refaire les expériences et surtout comment élever un blob. Le fait que le blog dise "je" dans le livre, c'est que j'avais vraiment envie de le différencier du premier livre. Le premier livre, c'est une autobiographie croisée entre le blob, les expériences et une chercheure. Je parle beaucoup de la recherche, comment elle se fait dans les laboratoires. Et ce livre-là, j'avais vraiment envie de le centrer sur le blob, c'était son histoire à lui, moi je n'existe plus. Et c'est pour ça qu'on dit c'est vraiment un peu anthropomorphique, le blob dit "Moi, le blob". J'ai tout donné dans "Moi, le blob". Je trouve que le Goût des sciences, c'est bien parce que ça encourage les gens à lire de la science ; ça permet de donner la visibilité aux auteurs, aux chercheurs qui écrivent. Il n'y a pas que des chercheurs, il y a aussi les médiateurs qui écrivent des livres de sciences, donc c'est vraiment bien pour nous.

Écrit par Audrey Dussutour et illustré par Simon Bailly, Moi le blob ! est à mi-chemin entre l'ouvrage de vulgarisation scientifique, la BD, l'autobiographie mêlée à la science fiction. Il raconte l'histoire d’une créature unique dans le monde du vivant : le blob ou Physarum polycephalum de son nom savant. Ni animal, ni végétal, cet organisme unicellulaire a inspiré à Audrey Dussutourdirectrice de recherche au CNRS et spécialiste du blob, un ouvrage grand public dans lequel elle lui donne la parole et où il nous partage ses aventures à la première personne.

À grand renfort de références à la culture pop, Moi le blob ! décrit l'état de connaissance de cet organisme surprenant, non sans humour. L'ouvrage propose aux lecteurs et lectrices de collecter un blob dans la nature, de l’élever et tester ses capacités grâce à dix expériences scientifiques présentées sous forme de recettes, en somme un jeu d'enfant ! On y découvre, entre autres, le régime alimentaire idéal du blob qu'il résume lui-même en ces mots : "Ma grande passion dans la vie, c’est le gras".

L’ADN humain compte 21 000 gènes codant des protéines et [celui du blob] en contient plus de 34 000. Pas si mal pour un organisme qui ressemble à une omelette ! 

Audrey Dussutour, Moi le blob !

6 choses à connaître sur le blob

  1. Le blob a pour habitat les forêts de feuillus dont il apprécie l'humidité, la mousse, pour se nicher au creux des branches et troncs en décomposition... En revanche, il craint la chaleur intense, la luminosité et l'aridité.
  2. Lorsqu'il est coupé en deux, le blob ne meurt pas et devient deux individus autonomes. De même qu'il peut fusionner avec un autre individu.
  3. Le blob peut rester en dormance pendant de longues périodes.
  4. Dépourvu de système nerveux, il est pourtant capable d'apprendre !
  5. Les conditions de vie idéales en laboratoire rendent le blob quasi immortel.
  6. Comme tous les êtres vivants, le blob joue un rôle de premier plan sur son écosystème.

Dans la nature, mes cousins et moi jouons un rôle primordial dans l’écosystème, nous améliorons la fertilité du sol grâce à la minéralisation des nutriments. 

Audrey Dussutour, Moi le blob !
Crédits :
Simon Bailly / Humensciences

Audrey Dussutour, Moi, le blob

 

Vidéo : Audrey Dussutour nous donne le Goût des sciences

Bonjour ! Je m'appelle Audrey Dussutour, je suis l'autrice de Moi le Blob !, sélectionné pour Le Goût des sciences. C'est un livre qui est en réalité le journal intime du blob. 

Quand j'étais enfant, mon héros était Astro Boy.

Le métier qui me faisait rêver c'était astrophysicienne.

Pour faire ce livre, j'ai travaillé avec Simon Bailly parce que c'est un illustrateur vraiment talentueux.

Pour faire un bon ouvrage de vulgarisation scientifique, il faut avant tout penser à ses lecteurs, s'appuyer sur leur imagination et avoir une petite dose d'humour.

J'ai choisi d'écrire ce livre parce que le blob le vaut bien.

Pour moi le blob c'est un organisme qui nous invite à faire preuve d'humilité à protéger l'environnement qui nous entoure.

Que le blob soit avec vous !

Je vous invite à lire Moi le blob !, publié chez HumenSciences.

Le Goût des sciences
 

​​​​Depuis 2009, le Goût des sciences est le prix littéraire du ministère en charge de la recherche, qui valorise les meilleurs ouvrages de vulgarisation scientifique.
Il a pour objectif de réaffirmer la place de la science au cœur de la société en mettant en lumière le travail de recherche et de médiation, à travers deux catégories :

  • le prix du livre scientifique, décerné par un jury d’experts et de personnalités scientifiques, qui récompense un ouvrage permettant à un public non-spécialiste de comprendre des avancées ou phénomènes scientifiques et leur impact sur le monde ;
  • le prix du livre scientifique jeunesse, décerné par un jury constitué d’élèves de collèges et de médiathèques, qui récompense un ouvrage destiné à familiariser les 9-13 ans avec la science.

 

Pour sa 14e édition du prix, le Goût des sciences vous donne rendez-vous en juin 2023 pour connaître les lauréats !