Pour moi, le dialogue entre sciences, recherche et société c’est la quête permanente des Académies des sciences au service de l’humanité.
Les dynamiques globales et les crises systémiques – climatiques, économiques, géopolitiques, numériques, sanitaires – auxquelles sont soumises les sociétés contemporaines en perpétuelle mutation, imposent, d’une part, de raviver le lien nécessaire entre la recherche scientifique et la société en replaçant les sciences dans leur rôle originel de bien commun universel, d’autre part, de repenser les problèmes que posent la spécialisation croissante des savoirs et la complexité des enjeux scientifiques qui accentuent la distance entre chercheurs de différentes disciplines, mais aussi entre chercheurs et citoyens, alimentant défiance ou désinformation.
Les attentes sociétales envers la science sont fortes, non seulement en termes de solutions, mais aussi de sens. Cela impose de repenser et de réaffirmer nos modes d’interaction : recherche participative, médiation scientifique, ancrage communautaire, interdisciplinarité. Le dialogue doit être multidirectionnel, institutionalisé comme un pilier de la mission scientifique : il doit s’inscrire dans une dynamique d’échange, de co-construction des savoirs, de légitimation des politiques publiques fondées sur l’expertise scientifique plurielle, de renforcement de la confiance entre les citoyens et les producteurs de connaissances, et de responsabilité partagée.
Ce dialogue est aussi un impératif démocratique. La science, pour être légitime, doit être comprise, débattue et accessible. Elle doit s’ancrer dans une logique de transparence, d’intégrité, d’inclusivité, et contribuer à une citoyenneté éclairée.
Il s’agit, in fine, d’une composante structurante de vision renouvelée de la recherche au service du bien commun, qui permettrait de construire un écosystème de la connaissance où les savoirs scientifiques sont à la fois autonomes dans leur élaboration et connectés dans leur finalité, où la liberté académique coexiste avec l’engagement sociétal et où la recherche est à la fois un moteur d’innovation, un levier de développement global durable et un fondement de la citoyenneté.
Mahouton Norbert Hounkonnou, président du Réseau des Académies africaines des sciences et ancien Président de l'Académie nationale des sciences, arts et lettres du Bénin
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