Publié le 05.02.2024

Journée nationale de prévention du suicide

Le ministère s'engage concrètement pour la santé mentale des étudiants

La santé mentale des jeunes est l'une des grandes causes du Gouvernement. Concernant les étudiants plus particulièrement, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche porte et soutient de nombreux dispositifs d'accompagnement.

Le Premier ministre, Gabriel Attal, le rappelait lors de sa déclaration de politique générale, mardi 30 janvier 2024 : la santé mentale des jeunes doit faire l'objet d'une prise en charge renforcée.

Ainsi, les efforts du Gouvernement en matière d'accompagnement psychologique seront poursuivis et les politiques publiques d'ores et déjà déployées seront renforcées.

"Les dépressions, les pensées suicidaires, ont beaucoup progressé chez nos jeunes. Je veux faire de la santé mentale une grande cause de notre action gouvernementale." @GabrielAttal

Après le déploiement de la Cnaé, nous continuerons d'accompagner les étudiants qui en ont besoin. pic.twitter.com/6gEfjEy8OM

— Sylvie Retailleau (@sretailleau) 30 janvier 2024

La plateforme Cnaé

Orienter les étudiants en situation de mal-être

Lancée en décembre 2023 par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, la Coordination nationale d’accompagnement des étudiantes et étudiants (Cnaé) est une plateforme gratuite et confidentielle d’écoute, d’accompagnement, d’information et de signalement. Il s'agit d'un point de contact de référence pour tous les étudiants éprouvant une situation de mal-être ou ayant été confrontés à des situations violentes ou discriminatoires.

Cnaé - visuel orange

Une ligne d’écoute professionnelle, confiée à l’association « En Avant Toutes », est proposée à toutes les étudiantes et tous les étudiants qui recherchent une aide concrète sans forcément savoir à qui s'adresser en priorité.

La Cnaé s'appuie sur l'expertise de psychologues et de travailleurs sociaux qui écoutent les étudiants avec bienveillance et les orientent vers une prise en charge plus poussée et adéquate en fonction des problématiques exprimées.

Un étudiant qui se sent mal doit trouver l’accompagnement dont il a besoin.

Pour mieux renforcer la prise en charge de la santé mentale étudiante, @sup_recherche a lancé #Cnaé, une plateforme d'écoute gratuite et confidentielle.

Je me suis rendu à la rencontre de ses acteurs. pic.twitter.com/Ar1i6MngF9

— Sylvie Retailleau (@sretailleau) 19 janvier 2024

La plateforme Cnaé est joignable au 0 800 737 800 et ouverte de 10h à 21h en semaine et de 10h à 14h le samedi, ou par courriel à l'adresse suivante : cnaes@enseignementsup.gouv.fr

La Cnaé dans les faits

En janvier 2024, un mois après son activation, la Cnaé a d'ores et déjà permis d'accompagner un certain nombre d'étudiants et de donner une suite concrète aux situations de mal-être exposées aux répondants.

  • 171 saisines reçues en janvier
  • 79 % des saisines étaient des appels téléphoniques
  • Les femmes ont été sensiblement plus nombreuses que les hommes à avoir appelé
  • 6 situations ont fait l’objet d’un signalement, à la demande des étudiants

À date, l’ensemble des appels portent sur des situations ayant engendré une souffrance psychologique. Cette souffrance psychologique, pour une majorité d'appelants, est liée à des problématiques sociales ou financières : relations amoureuses, sexuelles, amicales, pour 10 % des appels. Les situations liées à des violences sexistes et sexuelles, des discriminations ou des faits de harcèlement représentent 14 % des appels. L'isolement comme principale cause de mal-être est à l'origine de 9 % des appels. Enfin, le déroulé des études compte pour 5 % du total des appels.

Au terme des échanges entre les professionnels de la Cnaé et les étudiants, ces derniers ont été orientés vers des dispositifs plus spécialisés et adaptés à leur situation et l'expression de leurs besoins. Ainsi, dans 90 % des cas, les étudiants ont pu être dirigés, en fonction des profils, vers Santé Psy Étudiant, un Centre médico-psychologique (CMP) de proximité, un Bureau d'aide psychologique universitaire (BAPU), un Service de santé étudiante (SSE) ou une association spécialisée : Centre d'information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF), Planning familial, etc.

Par ailleurs, les cellules d'écoute des établissements d'enseignement supérieur sont systématiquement indiquées aux personnes qui souhaitent signaler des faits, en particulier lorsqu'elles sont victimes de violences sexistes et sexuelles et/ou de discriminations, ce qui correspond à 10 % des appels reçus.

Santé Psy Étudiant

Mis en place en 2021 au plus fort de la crise du Covid-19 pour répondre rapidement aux situations de détresse psychologique, Santé Psy Étudiant permet à tous les étudiants qui le souhaitent de solliciter l'aide d'un psychologue partenaire du dispositif. Les étudiants peuvent bénéficier de huit séances gratuites, sans avance de frais et renouvelables.

Quelle est la démarche ?

  1. Les étudiants consultent leur Service de santé étudiante (SSE) ou leur médecin généraliste, qui leur remet une lettre d'orientation, ouvrant droit aux séances gratuites avec le psychologue.
  2. Les étudiants peuvent ensuite choisir un psychologue parmi la liste des professionnels partenaires du dispositif.
  3. Les étudiants prennent rendez-vous avec le psychologue choisi.

Quelques chiffres

Santé Psy Étudiant, depuis 2021, c'est :

1 200 psychologues partenaires.

250 000 séances menées auprès des étudiantes et étudiants.

50 000 étudiants accompagnés par le dispositif.

En 2023, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche a annoncé la pérennisation du dispositif. Lancé en 2021 pour répondre à une situation d'urgence, Santé Psy Étudiant fait désormais partie intégrante des services mis à la disposition des étudiants. Ainsi, les séances sont renouvelables chaque année pour tous les étudiants.

Accéder au site Santé Psy Étudiant

Services de santé étudiante

Une réforme ambitieuse qui intègre les enjeux de santé mentale

En 2023, les Services universitaires de médecine préventive et de promotion de la santé (SUMPPS) sont devenus des Services de santé étudiante (SSE). L’enjeu de cette réforme était de répondre à l’évolution des besoins de santé des étudiants de l’enseignement supérieur.

Parmi les évolutions introduites par cette réforme, tous les étudiants ont désormais accès aux Services de santé étudiante, qu’ils soient inscrits ou non à l’université, issus de l'enseignement supérieur public comme privé, en convention avec les SSE.

La réforme des Services de santé étudiante a permis de renforcer et d'étendre leurs missions, notamment en créant une mission en santé mentale. Ces évolutions ont été mises en place en concertation avec les acteurs de santé et de vie étudiante (ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités, conférences d’établissements, médecins directeurs des services, Caisse nationale d’assurance maladie, Cnous, Agences régionales de santé, MILDECA, représentants étudiants).

Plus de 8 millions d'euros ont été investis afin de renforcer les Services de santé étudiante, notamment en recrutant des professionnels de santé, interlocuteurs privilégiés des étudiants sur leurs campus.

Les Services de santé étudiante en 2022

630 000 consultations dans les Services de santé étudiante.

200 000 étudiants ayant bénéficié d'au moins une consultation.

39 % des consultations en lien avec la santé mentale.

Nightline

La santé mentale par et pour les étudiants

Nightline est une association soutenue par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Spécialiste des questions de santé mentale, elle propose aux étudiants des lignes d'écoute ainsi qu'un tchat.

Pilotée par une équipe salariée, elle forme des bénévoles à l'écoute active. Tous les répondants sont des étudiants formés par l'association, et les échanges sont confidentiels, sans jugement et non-directifs. Les appels sont gratuits.

Bonsoir, ici Nightline, je t'écoute. Bonsoir. Je t'appelle, je sais pas pourquoi j'ai appelé. C'est comme si j'avais énormément de mal à respirer, comme si j'avais le souffle coupé. Je me mets à voir tout négativement. Je me dis que je vais rater mon examen, ma licence va être terminée. Je me mets tellement de pression pour réussir, derrière j'ai mes parents...

Je viens d'arriver. Je connais personne. J'ai du mal à créer des liens, je me retrouve seul. Tout à l'heure, je marchais dans la faculté, j'avais l'impression que tout le monde me regardait et se moquait de moi. Tu me parlais d'une panique, la fois dernière. Comment elle se manifestait en toi ? Est-ce que tu souhaites que je te présente le service ? Oui, je veux bien. On a quatre grands principes qui sont : l'anonymat, la confidentialité, le non-jugement et la non-directivité c'est-à-dire que tout ce qui sera échangé entre nous ne sera pas répété, même aux autres bénévoles de l'association.

Sens-toi libre de parler de ce que tu as sur le cœur.

L'association développe en outre de nombreux outils de sensibilisation et d'information : un annuaire qui recense les dispositifs d'aide psychologique pour les étudiants, le kit de vie, pour que tout un chacun puisse s'emparer des questions de santé mentale, l'initiative Tête la Première, qui propose d'explorer les liens entre le sport, l'activité physique, et la santé mentale ou encore le programme Sentinelle, qui permet aux étudiants de soutenir leurs pairs.

Nightline en quelques chiffres

  • En 2023, une subvention de 90 000 € octroyée par le ministère
  • 7 200 appels traités par l'association
  • 326 actions de sensibilisation
  • 28 000 jeunes rencontrés au cours d'actions de prévention en santé mentale
  • Plus de 200 étudiants formés à la prévention du suicide via le programme Sentinelle

D'autres initiatives soutenues par le ministère

Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche participe au déploiement de dispositifs innovants et noue des partenariats avec des acteurs de la santé mentale dans les territoires.

Ainsi, plus de 5 000 secouristes en santé mentale ont été formés dans le milieu étudiant et depuis 2023, le MESR apporte un soutien financier à l’association Dites Je suis là.

Par ailleurs, le ministère soutient activement plusieurs programmes de recherche : on peut citer Elios, qui a pour but d'évaluer l’efficacité du recours aux réseaux sociaux dans la prévention du suicide chez les jeunes ou encore le futur programme Mentalo, porté par l'Inserm.

Le saviez-vous ? Les Crous proposent également une ligne d'écoute et de soutien psychologique anonyme et gratuite. Des psychologues sont joignables 24h/24 et 7 j/7 au 0800 73 08 15.

Le 3114

Une collaboration pérenne est entretenue avec le 3114, référence nationale en matière de prévention du suicide, mis en place par le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités.

Joignable 24h/24 et 7j/7, en métropole comme dans les Outre-Mer, ce numéro de téléphone permet d’échanger avec un infirmier ou un psychologue. Les personnes au bout du fil sont spécialement formées à la prévention du suicide.

Focus sur les BAPU

Enfin, les étudiants peuvent solliciter les Bureaux d'aide psychologique universitaire (BAPU). Accessibles dans la plupart des villes universitaires, les BAPU sont composées de psychothérapeutes (psychiatres et psychologues), d'assistants sociaux et d'un service administratif.

Les consultations proposées par les BAPU sont prises en charge à 100 % par la Sécurité sociale et les mutuelles. Il n'y a pas d'avance de frais pour les étudiants qui sollicitent cette aide. Le nombre de séances n'est pas limité, le suivi est assuré tant que les étudiants en ressentent le besoin.

En savoir plus sur les BAPU