Rapport

Loi de programmation pluriannuelle de la recherche - Attractivité des emplois et des carrières scientifiques

Date de parution

Présentation

La recherche joue un rôle essentiel dans le progrès des connaissances, l’émergence d’innovations et la création d’activités économiques et sociales. Elle participe ainsi à la souveraineté et à la compétitivité de la Nation. Faisant partie des grandes puissances scientifiques, la France connaît néanmoins depuis dix ans un affaiblissement de sa position comparativement aux autres acteurs internationaux qui investissent fortement dans la recherche, et court un risque de décrochage.

Cet affaiblissement est en partie lié à une perte d’attractivité de son dispositif de recherche et des métiers qui le composent, attestée notamment par la baisse du nombre de doctorants mais aussi par la difficulté du pays à garder sur son sol ses meilleurs éléments ou à recruter les meilleurs talents nationaux et internationaux. Les travaux du groupe, fondés d’une part sur des auditions de responsables d’établissements de recherche et d’enseignement supérieur français et étrangers, ou d’organisations syndicales représentatives, et nourris d’autre part par différentes analyses sur l’emploi scientifique, ont confirmé les rapports précédents sur l’état de la recherche en France.

Ils ont permis d’en analyser les points faibles et d’établir ses propositions. Le diagnostic auquel a abouti le groupe est alarmant :

  • Les rémunérations de tous les personnels de la recherche sont très sensiblement inférieures à celles des pays membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), mais également à celles des autres corps de la fonction publique française.
  • L’emploi scientifique permanent a connu une érosion depuis plus de dix ans, en partie masquée par le recours à des contrats précaires.
  • Les conditions d’entrée dans la carrière scientifique sont défavorables au regard du contexte international.
  • La culture et la mise en œuvre des politiques de gestion des ressources humaines sont marquées par une grande disparité selon les organismes de recherche et d’enseignement supérieur, avec des faiblesses par rapport aux grands acteurs de la recherche mondiale.

Nous sommes en revanche convaincus que le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche est l’occasion de donner une impulsion forte à la recherche française et d’infléchir une trajectoire préoccupante pour l’emploi scientifique dans le pays.

Les propositions suivantes sont faites par le groupe de travail :

  • Revaloriser les niveaux indemnitaires de l’ensemble des personnels de la recherche publique pour aligner leurs rémunérations sur la moyenne des rémunérations des pays membres de l’OCDE et sur la moyenne des rémunérations de la fonction publique française, en tenant compte notamment de leur engagement dans leurs différentes missions
  • Relancer l’emploi scientifique permanent en stabilisant le nombre d’emplois statutaires, en déprécarisant les emplois contractuels et en se rapprochant des meilleures procédures internationales de recrutement
  • Revaloriser le doctorat
  • Améliorer le déroulement de la carrière des enseignants-chercheurs
  • Moderniser la gestion des ressources humaines en facilitant la mobilité et en renforçant l’évaluation

La mise en œuvre de l’ensemble de ces mesures nécessitera un investissement important de la Nation et une mobilisation forte de l’ensemble des opérateurs de l’enseignement supérieur et de la recherche. Par leur caractère transformant, ces mesures devraient renforcer l’attractivité de la recherche française et contribuer par là-même à restaurer son rayonnement international.

Table des matières

Synthèse des propositions

Introduction

I. Un diagnostic alarmant sur l’attractivité de la recherche française

II. Renforcer l’attractivité de la recherche française : des propositions autour de six grandes orientations