Publié le 22.11.2024

Mieux détecter les pathologies avec le programme de recherche Cell-ID

Financé par France 2030, le programme de recherche « Identités et destins cellulaires » (Cell-ID) explore la médecine d'interception, notamment pour mieux anticiper les cancers pédiatriques du cerveau.

On vise une médecine d'interception pour des cancers pédiatriques qui sont des cancers extrêmement foudroyants et pour lesquels les attentes au niveau sociétal sont importantes.

Et si l'on pouvait diagnostiquer des pathologies avant même l'apparition des symptômes ? C'est l'ambition du programme de recherche Identités et destins cellulaires (Cell-ID).

Comment ?

Le PEPR Cell-ID, pour Identités et destins cellulaires, vise à comprendre comment lors du développement, les cellules empruntent une voie particulière et comment cette trajectoire peut être altérée dans un contexte de pathologie.

Quels axes de recherche ?

Les axes prioritaires du PEPR sont autour de, tout d'abord, des développements technologiques pour essayer d'accéder aux cellules de manière individuelle et dans leur contexte, c'est-à-dire dans le tissu dans lequel elles vont évoluer. Ces approches-là vont être d'abord poursuivies. En parallèle, on va développer des systèmes modèles pour étudier le devenir des cellules. Cela consiste en particulier à utiliser ce qu'on appelle des organoïdes, mais également d'autres systèmes modèles. Le troisième axe, en fait, lui, regroupe deux volets. Un volet qui est autour des données pour justement faire sens de l'ensemble des données qu'on va pouvoir acquérir, les modéliser et nous aider à comprendre comment le destin cellulaire est guidé. Et les modèles et le suivi plus sur l'aspect médical avec comme objectif un focus sur des cancers pédiatriques choisis parce qu'on suspecte que leur origine se trouve au cours du développement précisément par un problème de choix de destin cellulaire.

Quels résultats concrets à terme ?

Alors les applications concrètes, elles se trouvent à plusieurs niveaux. D'abord sur le plan innovation, avec les technologies qui vont être développées, des outils absolument nouveaux pourront être mis à disposition du public ou éventuellement en collaboration avec des industriels, commercialisés, si c'est pertinent. Pour les aspects médicaux, là, on espère qu'on va faire un progrès suffisant pour pouvoir s'avancer vers potentiellement des interventions possibles très précocement puisque l'idée c'est aussi de pouvoir intervenir avant que les problèmes de pathologie majeurs ne soient apparents. Donc c'est ce qu'on appelle la médecine d'interception.

50 millions d'euros investis sur 7 ans. Un programme coordonné par l'ANR et financé par le plan France 2030. Des recherches co-pilotées par le CNRS et l'Inserm.

Des recherches pour « intercepter » les pathologies

La médecine dite « d'interception » consiste à repérer des pathologies, au niveau cellulaire, avant même que les symptômes n'apparaissent. Extrêmement prometteuse, cette médecine permettrait d'anticiper les traitements, entre autres, et les avancées de la recherche dans ce domaine sont porteuses d'espoir en particulier concernant les cancers pédiatriques du cerveau.

Ces cancers sont les tumeurs cérébrales les plus meurtrières en France, après les leucémies, chez les enfants de moins de quinze ans. Chaque année, cinq cents nouveaux enfants sont touchés par ces cancers. Le programme de recherche « Identités et destins cellulaires » s'attachera à les étudier de près car les chercheurs suspectent que les tumeurs en question sont issues d'une dérégulation du destin cellulaire pendant le développement embryonnaire.

#France2030 Le PEPR exploratoire Cell-ID explore les choix de destins cellulaires au cours du développement normal d’un organisme et leur altération en situation pathologique. Entretien avec @GAlmouzni, directrice @CNRS du programme. ⤵️

👋 @SGPI_avenir https://t.co/0dCjwmYNyS

— CNRS 🌍 (@CNRS) 29 janvier 2024

L'objectif du PEPR Cell-ID est de permettre à la France d'explorer, avec des moyens à la hauteur des ambitions, les mécanismes qui mènent à la dérive d'une cellule, lorsque celle-ci dévie de son destin normal pour évoluer vers une situation pathologique. À terme, des technologies innovantes seront mises au service de cette ambition.

Une organisation et des moyens au service d'une ambition

Piloté par le CNRS et l'Inserm, et coordonné par l'Agence nationale de la recherche, « Identités et destins cellulaires » (PEPR Cell-ID) est un programme de recherche exploratoire, financé dans le cadre du plan d'investissement France 2030.

La coordination scientifique a été confiée à Geneviève Almouzni, directrice de recherche au CNRS et directrice d'équipe au sein de l'Unité Dynamique nucléaire (CNRS/Institut Curie).

Quelques chiffres

50 M €de budget sur 7 ans

120chercheurs permanents, doctorants et post-doctorants mobilisés

+ de 10partenaires impliqués

Le programme associe de nombreux laboratoires et acteurs de la recherche et mobilise l'expertise du CEA, de l'Institut Pasteur et l'Institut Curie, et des universités PSL, Montpellier, Paul Sabatier Toulouse, Strasbourg, notamment.

Quatre axes prioritaires

Le PEPR Cell-ID structure ses recherches autour de quatre projets ciblés :

  • Cell Context, qui vise à développer des technologies omiques couplées à de l'imagerie pour suivre au cours du temps le fonctionnement du génome à l'échelle moléculaire dans chaque cellule d'un tissu ;
  • Cell Exp, dont l'ambition est d'élaborer des modèles expérimentaux pour intervenir sur les trajectoires cellulaires lors du développement neuronal avec des outils moléculaires ;
  • Data Med, pour intégrer les données biologiques afin de construire des modélisations prédictives de trajectoires cellulaires et appliquer cette approche aux aux syndromes étudiés ;
  • Cell Next, avec comme objectif de créer un programme de formation et de développement de carrière qui réunisse l'enseignement et la recherche fondamentale et clinique autour de l'innovation en biologie moléculaire et cellulaire et en épigénétique appliqués aux cancers.

Le Programme et équipements prioritaires de recherche (PEPR) Identités et destins cellulaires (Cell-ID) incarne des valeurs fortes du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche : l’excellence scientifique au service de notre rayonnement national, des Français et du bien commun qu’est la santé. L’investissement conséquent que représente ce Programme, le décloisonnement et la culture du risque à l’œuvre dans ses travaux font écho à la méthode que je souhaite développer dans le cadre de mon Pacte pour la Recherche »

Patrick Hetzel, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche

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