L’excellence de cette recherche est renforcée par le doctorat, qui apporte de multiples compétences, en matière de capacité d’analyse et de créativité.
Or, en dépit d’améliorations réelles ces dernières années, le doctorat souffre encore d’une trop faible valorisation sur le marché du travail, alors même qu’il est mieux perçu dans d’autres pays dans le monde ou en Europe, comme en Allemagne. Sur les 14 000 docteurs formés chaque année en France, seuls 39 % sont employés dans le secteur privé, dont près de 18 % pour les activités de R&D.
Il est dommageable, pour nos docteurs comme pour nos entreprises, qu’à l’heure où les défis technologiques connaissent une accélération sans précédent, notamment pour atteindre nos objectifs de transition écologique, nous ne valorisions pas assez les atouts du doctorat pour l’entreprise.
Dans ce contexte, l’enjeu est double : il s’agit à la fois de favoriser la reconnaissance du doctorat dans le monde socio-économique et ainsi d’augmenter la part des docteurs en entreprises, mais également de renforcer l’intensité scientifique et technologique de l’industrie.
A l’occasion d’un séminaire organisé par l’Association nationale de la Recherche et de la Technologie (ANRT) sur le doctorat, Mme Sylvie RETAILLEAU, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, et M. Roland LESCURE, ministre délégué chargé de l’Industrie, confient une mission à Mme Sylvie POMMIER, Présidente du réseau national des collèges doctoraux, et à M. Xavier LAZARUS, directeur associé du fonds d’investissement spécialisé dans la Tech Elaia. Cette mission a pour objectifs de renforcer les dispositifs existants et de proposer de nouvelles mesures, d’ici le printemps prochain, afin :
- d’accroître la part de docteurs parmi les chercheurs en entreprise et la part d’ingénieurs s’engageant dans une thèse de doctorat ;
- de renforcer l’accompagnement des docteurs dans la construction de leurs parcours professionnel, pour un passage plus rapide et fluide des docteurs vers le secteur privé ;
- de rehausser la perception du grade de docteur dans le secteur privé ;
- in fine, de s’assurer que les compétences et formations des docteurs bénéficient pleinement à notre économie et nos entreprises.
Les résultats de cette mission viendront renforcer les mesures d’attractivité et d’accompagnement des doctorats prises dans le cadre de la loi de programmation de la recherche :
- augmentation de la rémunération de la rémunération des docteurs, dont le minimum mensuel passera à 2 100 euros bruts au 1er janvier 2024 ;
- création de 1 100 nouveaux contrats de thèses financés depuis 2021, et de 340 supplémentaires en 2024 ;
- augmentation de 50 % du nombre de doctorants Cifre entre 2021 et 2027, dans un contexte où 70 % des doctorants Cifre rejoignent ou poursuivent leur carrière professionnelle dans le privé.
Ces travaux contribueront au renforcement continu de la valorisation des résultats de la recherche au service de la société.