Lors de la cérémonie des vœux à la communauté de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation, Frédérique Vidal a annoncé les premières décisions prises par le gouvernement en faveur des carrières de la recherche : ce sont près de 120 millions d'euros qui seront consacrés à la revalorisation salariale et indemnitaire en 2021 avec une priorité aux jeunes chercheurs.
Constat : les recrutements sont tardifs après de longues années d'études et de précarité, pour un salaire de 1,3 à 1,4 SMIC par mois. C'est ce qui explique que les carrières scientifiques attirent de moins en moins de jeunes.
Pour la ministre, il s'agit de "permettre à un jeune chercheur de constater dès le début de sa carrière, qu'il trouvera en France les mêmes opportunités que celles qu'il pourrait saisir à l'étranger."
Constat : faiblesse, voire quasi inexistence, pour les chercheurs et enseignants-chercheurs du régime indemnitaire ce qui ne permet pas de reconnaître la diversité des missions exercées tout au long d'une carrière.
L'objectif n'est pas de tout uniformiser et de plaquer des solutions toutes faites ou de bousculer ce qui fonctionne, mais "d'harmoniser et de repenser les outils permettant la reconnaissance que nous devons collectivement aux enseignants-chercheurs et chercheurs, aux ingénieurs et aux techniciens, à tout le personnel support et soutien de nos établissements", souligne Frédérique Vidal.
Une loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) bientôt engagée
La loi de programmation qui sera présentée dans les prochaines semaines s'appuie sur des centaines d'heures d'échanges entre le ministère et les groupes de travail de la LPPR, les organisations syndicales, les universités et les organismes, au travers de réunions, d'auditions et de contributions. Il s'agira d'une loi co-construite, pragmatique et pensée pour changer le quotidien de la communauté de recherche.
La LPPR doit permettre de donner un coup d'arrêt au lent décrochage des métiers de la recherche, à l'œuvre depuis 30 ans. Elle vise à redonner à la recherche de la visibilité, de la liberté et des moyens.
Troisième loi de programmation engagée depuis 2017 (après les armées et la justice), elle témoigne du rôle central accordé à la science par le gouvernement. La France doit en effet demeurer une grande puissance scientifique et relever les défis à venir (climat, intelligence artificielle...).
En savoir plus
Des recrutements à hauteur d'au moins
2 SMIC
contre 1,3 à 1,4 SMIC aujourd'hui
26 millions d'euros
pour la remise à niveau des débuts de carrière
92 millions d'euros
pour la revalorisation indemnitaire
"Ce choix de la connaissance, c'est celui qui est au cœur de notre action commune depuis 2 ans et demi. Il sous-tend la loi relative à l'orientation et la réussite des étudiants comme le projet de loi de programmation pluriannuelle pour la recherche sur lequel nous travaillons ensemble depuis plusieurs mois. Ces deux textes, vous le savez, n'engagent pas seulement des réformes de l'enseignement supérieur et de la recherche : à eux deux, ils dessinent un modèle de société."
Le discours de Frédérique Vidal