Publié le 28.06.2017

Transformation pédagogique et numérique

AMI 2016 : La participation des services de documentation

Plus de quarante projets vont contribuer à la transformation pédagogique et numérique dans le cadre de l'AMI 2016. Les services de documentation sont surtout impliqués dans six d'entre eux. Ces projets abordent différentes thématiques comme la valorisation des ressources auprès des étudiants, l'introduction des e-books dans les cours, la coédition, les compétences informationnelles, etc.

Appel à manifestation d'intérêt

Contexte de l'AMI 2016

L'AMI 2016 "Transformation pédagogique et numérique" a été lancé par le MESR au printemps 2016. Il s'adresse à tous les établissements de l'enseignement supérieur. Début 2017, des éléments de réponse peuvent être apportés quant à la participation des services de documentation dans cet appel. En effet, les projets lauréats sont connus et les porteurs de ces projets se sont retrouvés lors d'une première journée en décembre 2016. Dans le cadre de l'appel à manifestation d'intérêt, la transformation pédagogique et numérique vise à faire évoluer la formation, notamment :

  • les cursus ;
  • les pratiques de cours ;
  • les équipes pédagogiques.

Cette formation doit être pensée au travers d'une approche impliquant le numérique avec :

  • les ressources en ligne ;
  • les espaces numériques ;
  • l'enseignement à distance.

Les thématiques mises en avant dans l'AMI 2016 sont :

  • la dynamisation des communautés d'acteurs, pour mieux enseigner et faire apprendre ;
  • la mutualisation d'actions numériques à l'échelle des territoires ;
  • les innovations dans les formations et leurs impacts sur les lieux d'apprentissage et/ou les environnements de travail ;
  • la production/éditorialisation de ressources pédagogiques et l'accompagnement de leurs usages.

Le texte de l'AMI a été transmis aux établissements le 13 juin 2016, avec une demande de retour des candidatures avant le 8 juillet 2016. Ce délai contraint a eu probablement pour effet de ne permettre qu'à des initiatives déjà ébauchées ou initiées de présenter un dossier. Environ 200 réponses ont été réceptionnées début juillet.

Les candidatures ont alimenté les quatre thématiques avec des projets variés :

  • création de réseaux d'acteurs professionnels ;
  • élaboration de cartographies ;
  • mise en place de services collaboratifs numériques ;
  • création d'indicateurs de suivi ;
  • déploiement d'e-portfolio ;
  • développement d'outils d'apprentissage numériques et de télé-pratiques ;
  • utilisation de salles d'architecture nouvelle ;
  • conception de parcours d'étude selon une approche "compétences" ;
  • production de ressources thématiques ;
  • création d'exercices de remédiation ;
  • développement de tests d'évaluation des compétences transversales ;
  • création de MOOCs ;
  • développement d'outils d'accès aux ressources ;
  • élaboration d'outils sur les compétences informationnelles ;
  • valorisation de l'utilisation des e-books.

Un jury réuni à la mi-juillet a présélectionné une cinquantaine de dossiers. La sélection finale a eu lieu en septembre 2016 : 43 projets ont été retenus pour bénéficier d'un financement. Vous pouvez consulter l'article consacré à ce sujet.

Implication des services de documentation

Chacune de ces thématiques constituait un point d'entrée possible pour les services de documentation. Ainsi, pour les "communautés d'acteurs", il peut s'agir d'actions entreprises à l'échelle d'une ComUE et auxquelles les bibliothèques participent. Dans l'axe des "actions numériques", une utilisation partagée de logiciels entre le SCD et d'autres services de l'établissement pourra apparaître. Sur le thème des "lieux d'apprentissage et/ou les environnements de travail", les espaces physiques ou numériques des bibliothèques universitaires ont bien sûr un rôle à jouer. Enfin, le volet des "ressources pédagogiques" est à articuler avec celui des ressources gérées par les services de documentation. Dans cette dernière thématique tournée vers les ressources, l'AMI proposait en outre deux volets avec la possibilité d'expérimenter la mise à disposition d'e-books auprès des étudiants :

  • un sur les "ressources libres" ;
  • un autre sur les "ressources éditoriales".

Positionnement des services de documentation parmi les projets lauréats

Sur ces 43 projets, six font intervenir pleinement les services de documentation. Il s'agit d'initiatives présentées dans la thématique des "ressources". Elles font intervenir les ressources éducatives, libres ou éditoriales, et peuvent aussi toucher d'autres domaines comme les compétences informationnelles. Elles sont placées sous la responsabilité d'une personne des services de documentation ou d'un enseignant animant une équipe où participe le SCD.

Les six projets lauréats qui impliquent de façon forte les services de documentation sont :

  • "Bibliothèques et médiation numérique" (ComUE Aquitaine). Ce projet vise à créer de nouveaux outils numériques, comme un jeu sérieux et des tutoriels, pour que les étudiants accèdent plus facilement aux ressources des bibliothèques et puissent développer leurs compétences informationnelles.
  • "AgroEcoDoc" (Institut agronomique vétérinaire et forestier de France). L'objectif est de mettre en place des dispositifs de mutualisation autour des ressources numériques libres et éditoriales utilisées pour les formations, dans le cadre d'un campus virtuel s'adressant aux grandes écoles des agrobiosciences.
  • "Des ebooks pour la licence" (Université de la Réunion). Il s'agit de développer l'utilisation des e-books auprès des étudiants de licence. Le SCD acquiert les e-books et les valorise auprès des enseignants et des étudiants. Des études sont menées sur les usages, sur les collaborations SCD- enseignants qu'implique le déploiement du projet.
  • "Ioké" (Université de Lille 1). Le projet prévoit d'enrichir avec des ressources numériques libres et éditoriales une plateforme accessible aux étudiants pour la préparation de leurs examens.
  • "Projet Manivelle" (Université de Bretagne Occidentale). C'est la valorisation des ressources des bibliothèques auprès des étudiants qui est visée, en s'appuyant sur de grands écrans tactiles.
  • "OntoStats" (ComUE UPL). L'objectif est de construire une ontologie dans le domaine des statistiques à destination des enseignants et des étudiants. Il s'agira d'une part de développer l'ontologie qui sera ouverte en libre accès à tous les membres de l'enseignement supérieur, d'autre part de préparer l'intégration des ressources éditoriales dans l'ontologie en expérimentant l'usage d'e-books dans un cursus de licence. Cette expérimentation sera menée auprès d'étudiants en licence de psychologie à qui des e-books sur les statistiques seront prescrits de manière obligatoire et mis à disposition sans restriction grâce à un accord conclu avec l'éditeur.

Le jury, dans ses choix, a souligné des éléments particulièrement transformants mis en œuvre par les projets :

  • l'évolution du rôle des personnels des services de documentation, en particulier pour renforcer la collaboration avec les enseignants et constituer des équipes pluri-métiers ;
  • l'introduction des e-books dans les pratiques de formation. Cela concerne les bouquets des éditeurs. En effet, au niveau des cursus de licence, les bibliothécaires peuvent contribuer à ce que, parmi les milliers d'e-books présents dans les bouquets acquis, certains soient utilisés par les enseignants dans leurs cours. Cela touche aussi des e-books co-construits dans le cadre d'un partenariat enseignants-éditeurs ou commandés précisément par des enseignants aux éditeurs via le SCD, en vue de devenir des éléments centraux de cours. L'enjeu est de tirer parti, comparativement aux manuels universitaires imprimés, de l'accessibilité "immédiate et égale pour tous" qu'offrent les e-books aux étudiants.

Mise en place de travaux collaboratifs entre les initiatives

L'ensemble des porteurs de projets lauréats de l'AMI 2016 se sont été réunis le 12 décembre dernier au ministère. Cette réunion a été l'occasion de lancer une dynamique en vue de mise en place des travaux collaboratifs entre différentes initiatives. Pour les six projets dans lesquels les SCD sont impliqués, les porteurs ont identifié quatre axes de travail qui serviront de base à l'élaboration d'actions de partage ou de mutualisation :

  • le parcours étudiant et les ressources ;
  • le travail commun entre enseignants, équipes TICE et services de documentation ;
  • les relations avec les éditeurs et les producteurs de ressources numériques ;
  • l'analyse des usages.

Les travaux collaboratifs envisageables pour chacun de ces axes vont être discutés par les porteurs des six projets lors de la prochaine réunion. Celle-ci sera aussi l'occasion d'échanger sur les initiatives relevant de différentes thématiques ou de différents volets pour élargir le champ des collaborations. Dans le cadre de l'AMI 2016, les projets disposent d'un financement sur deux ans. L'ensemble des lauréats se retrouveront à nouveau lors de deux autres réunions prévues en juin 2017 et au printemps 2018.