Publié le 17.11.2023

France 2030

Journée mondiale de l'antibiorésistance

Antibiorésistance : où en est la recherche ?

A l'occasion de la journée mondiale de l'antibiorésistance, le 18 novembre, faisons le point sur les programmes de recherche dédiés. 

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Qu'est-ce que l'antibiorésistance ?

Découverts dans les années 1940, les antibiotiques sont des molécules capables de limiter la croissance des bactéries ou de les tuer.

L'administration répétée d'antibiotiques chez l'homme ou l'animal favorise l'émergence de souches de bactéries résistantes aux antibiotiques. On parle alors d'antibiorésistance. Celle-ci concerne aujourd’hui l’ensemble des bactéries pathogènes et touche tous les domaines de la médecine liés au risque infectieux (chirurgie, oncohématologie, transplantation d’organes...).

4e La France est au 4e rang des pays européens les plus consommateurs d'antibiotiques en 2021. Source : Santé publique France

800 000 personnes sont infectées chaque année par des bactéries résistantes. Source : Conseil de l'UE

40 M €de financement du PPR Antibiorésistance sur 10 ans

Aujourd’hui, les nouvelles molécules sont rares ; en conséquence, il est difficile, voire impossible de traiter certaines infections. 

Pr Céline Pulcini, cheffe de la mission interministérielle "Prévention des infections et de l'antibiorésistance" : "L'antibiorésistance est la capacité d'une bactérie à résister à l'action d'un antibiotique. Cet antibiotique ne peut alors plus détruire cette bactérie. L'antibiorésistance s'est nettement aggravée récemment du fait de l'utilisation importante des antibiotiques dans nos sociétés. C'est aujourd'hui une véritable préoccupation en matière de santé publique. Certaines bactéries sont devenues si résistantes qu'aucun antibiotique disponible ne peut alors plus les combattre, ce qui veut dire en pratique qu'on n'a parfois plus traitements pour certaines maladies et pour certains patients."

Pr Jérôme Salomon, directeur général de la santé : "La résistance des bactéries aux antibiotiques est un problème majeur et mondial. C'est un problème de santé globale puisque cela touche à la fois les humains, les animaux et l'environnement ; et c'est un problème individuel, parce qu'on peut tous être atteints d'une infection à bactéries multirésistantes, même quand on n'a pas reçu soi-même d'antibiotiques. C'est donc plus compliqué à traiter. Ce sont parfois des antibiotiques complexes, des antibiotiques par voie veineuse et d'antibiotiques toxiques donc c'est un vrai problème collectif et individuel."

Programme prioritaire de recherche (PPR) Antibiorésistance

En réponse à la problématique de résistance aux antibiotiques, un Programme prioritaire de recherche (PPR) Antibiorésistance a été créé. Ce programme national antibiorésistance est financé à hauteur de 40 millions d’euros sur 10 ans. Il a pour objectifs de :

  • mettre en œuvre un programme de recherche français ambitieux ;
  • proposer de nouvelles stratégies en santé publique et mesures de lutte dans le but de réduire et d’optimiser l’usage des antibiotiques, en médecine humaine et vétérinaire, et cela, afin d’inverser la courbe des résistances.

Le pilotage scientifique et l’animation de ce PPR sont confiés à l’Inserm. L’Agence nationale de la recherche (ANR) en est l’opérateur. En 2021, 14 projets ont été retenus à l'issue de l'appel à manifestation d'intérêt.

Programmes et équipements prioritaires de recherche (PEPR) en direction de la santé

Dans le cadre du plan France 2030, un investissement de 752 millions d’euros est déployé à propos de l’enjeu des maladies infectieuses émergentes, dont l'objectif est de se préparer aux futures pandémies. On distingue 3 Programmes et équipements prioritaires de recherche (PEPR) développés dans le domaine de la santé.

  1. Le PEPR PREZODE (Preventing ZOonotic Disease Emergence) a pour but de comprendre et prévenir les risques d'émergence de maladies infectieuses zoonotiques (virus, bactérie ou parasites transmis aux humains par des animaux, notamment des insectes). Ce PEPR est doté de 30 M€ et a pour pilotes le CIRAD, l’INRAE et l’IRD.
  2. Le PEPR Maladies Infectieuses Émergentes (MIE) vise la conception et l'évaluation de contremesures innovantes pour la prévention et la prise en charge de ces maladies. Il est doté de 80 M€ et coordonné par l’INSERM. 
    En savoir plus sur les PEPR PREZODE et MIE.
  3. Le PEPR Systèmes Alimentaires, Microbiome et Santé relatif aux maladies chroniques non transmissibles a pour objectif de mieux comprendre : d'une part, les questions liées aux microbiomes et à la santé – soit les liens entre l’alimentation, les microbiomes et la santé humaines –, et d'autre part, les questions liées à la consommation et aux systèmes alimentaires durables – soit les interactions entre les comportements de consommation, l’information fournie aux consommateurs et les modèles de production alimentaire. L'appel à projets SAMS est en cours.