Publié le 02.07.2024

Éléa Charvet, son parcours avec le para-canoë au fil de l'eau

Étudiante et sportive en para-canoë, elle a décroché sa place pour les Jeux paralympiques de Paris 2024 et disputera, les 6 et 7 septembre prochains, les épreuves paralympiques du sprint en pirogue.

Je m'appelle Éléa Charvet, je fais du para canoë. Je prépare actuellement les Jeux paralympiques. Je suis étudiante en kinésithérapie et je suis très déterminée. J'ai fait un bac arts appliqués, donc vraiment rien à voir avec ce que je fais actuellement. J'ai compris que ce n'était pas ma voie mais que ça m'avait énormément enrichie. Le sport a vraiment pris une place très importante dans ma vie suite à mon accident. C'était pour moi une évidence de continuer dans cette voie-là. J'ai préféré me tourner vers la fac de Gustave Eiffel, à Champs-sur-Marne, où j'ai eu l’opportunité de faire une première année de licence en Staps qui m'a menée vers la kinésithérapie. Ce qui m'a fait comprendre que je voulais travailler dans le paramédical, c'est vraiment me pencher sur la question du corps dans l'espace, me situer dans tout ça par rapport aux objets, à l’art.

J'ai la chance de faire partie d'une association qui s'appelle "Comme les autres". Elle permet de découvrir plein de sports et moi je me suis retrouvée dans un bateau et en fait, je ne suis jamais partie de mon bateau. J'ai adoré. C'est quelque chose qui vous permet vraiment de prendre de l'expérience dans la vie parce que ça nous responsabilise énormément, il y a des choix, importants à faire.

Il y a des moments où forcément le sport va être plus important que l'école ou l'école va être un petit peu plus importante que le sport. Pour autant, ça reste un double projet. Les aménagements que j'ai pu avoir, c'est que j'avais la possibilité de rater les cours pour aller en compétition et aux entraînements. J'ai eu des professeurs supers qui me disaient : "Si tu n’es pas là au TD ce n’est pas grave, tu me le rends plus tard, il y a pas de problème." Déjà c’est possible de dédoubler l'année. Ça, c'est vraiment cool !

Je fais de la pirogue, donc c'est un bateau qui se déplace avec une pagaie simple. Je pagaie entre la coque et le flotteur, toujours du même côté. Ça demande une technique assez fine pour pouvoir aller vite et tout droit. En para, on fait du 200m donc c'est exclusivement du sprint. Donc le but, c'est d'appuyer fort et d'aller vite. C'est vraiment un sport à rapport de poids et de force. Mieux on comprend ce qui se passe à l'intérieur de nous, mieux on comprend comment les choses elles fonctionnent ensemble. Je m'entraîne plusieurs fois par jour, environ deux fois par jour. Parfois, j'ai quand même des journées de récup’ il y a des moments où je m'entraîne qu’une seule fois par jour. C'est un rythme assez soutenu quand même.

J'ai de l'ambition. Je ne veux pas que ça soit un rêve. Je veux travailler pour que ça devienne une réalité.

Portrait d'Éléa Charvet

Éléa Charvet a d'abord obtenu un bac en arts appliqués avant de changer de voie pour suivre des études de kinésithérapie. Elle se spécialise dans le sport de haut niveau à l'Université Gustave Eiffel, à Champs-sur-Marne, dans le cadre de sa première année de licence Staps.

Elle a découvert le para canoë-kayak grâce à l’association "Comme les autres" qui lui a parlé du programme La Relève du Comité Paralympique et Sportif Français, auquel elle a participé. L'objectif du programme ? Identifier et accompagner les futurs talents vers différents sports paralympiques dans l'espoir de les voir porter les maillots des Jeux paralympiques !

Elle a rapidement été remarquée pour son habilité en pirogue, un sport qui demande de la force, de l'équilibre et de la vitesse. Ses talents lui ont permis d'être sélectionnée en équipe de France et de participer aux championnats du monde.

Je me suis retrouvée dans un bateau et je ne suis jamais partie de mon bateau. J’ai adoré ! 

Éléa Charvet

En peu de temps, elle a su prouver son talent en rapportant plusieurs championnats ! En 2024, elle a obtenu la 3e place de la finale B en VL3 200m lors des championnats du monde. En 2023, elle a été championne de France en VL3 200m et K2 500m, a atteint la 7e place aux championnats du monde et les 7e et 9e places à la coupe du monde.

Le statut d’étudiant sportif de haut niveau (SHN)

Pour permettre aux sportifs de haut niveau de mener de front études et carrière sportive, ces étudiants bénéficient d'un statut particulier. Un statut qui permet aux établissements de mettre en place un accompagnement personnalisé au sein d'un cursus classique ou encore des parcours spécifiques dédiés aux étudiants sportifs de haut niveau.

Cela peut prendre la forme de dérogations pour allonger les années d'études, d'un aménagement des emplois du temps, voire d'une formation en distanciel, etc.

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