Comment définir l’intelligence animale ?
Du latin intelligentia, il s’agit de la faculté de connaître, de comprendre et dont découle celle de s'adapter facilement. Par intelligence animale, on entend donc les aptitudes cognitives, les comportements et l’habileté dont font preuve les animaux, qui les rendent capables de résoudre des problèmes, d’anticiper des situations ou s’adapter à leur milieu naturel.
Bien que ces comportements soient observés chez des animaux dans leur environnement naturel, il n’existe pas de consensus chez les scientifiques pour définir l’intelligence.
Le point de vue des scientifiques
Les intelligences animales peuvent prendre des formes très différentes en fonction des espèces. On citera notamment l'appréhension spatiale d'amphibiens tels que les Dendrobates auratus, ces grenouilles capables de mémoriser la localisation de leurs œufs en plusieurs endroits de la jungle ; l'habileté des perroquets aras hyacinthe à résoudre des problèmes complexes, en tirant des cordes pour obtenir une récompense qui ne leur est pas visible ; ou encore, la faculté du babouin de Guinée d'adapter les signaux de communication au contexte et à la finesse du message.
Concernant les animaux dont je suis spécialiste [les reptiles et les amphibiens], je définirais l'intelligence comme une forme de capacité cognitive plastique, c'est-à-dire adaptable, qui permet aux animaux d'apprendre, d'appréhender leur environnement, de s'y adapter en modifiant leur comportement pour accomplir des tâches plus ou moins complexes.
Dès lors, on peut s’interroger sur la nature de ces capacités et se demander si elles sont innées ou le fruit d’un apprentissage.
Certaines capacités cognitives des animaux, sont innées, c’est-à-dire, génétiquement déterminées par l’espèce, en lien avec les contraintes de son environnement et une autre partie de ces capacités relèvent de l’acquis, il s’agit d’apprentissage et d’adaptation propre à chaque espèce.
Chez les suricates, on met en avant l'apprentissage social : le fait que des individus prennent le temps, et parfois un coût, en termes de risque, pour apprendre à des jeunes comment attraper et consommer leur nourriture, en l’occurrence des scorpions, c'est-à-dire une proie à la fois dangereuse (à cause du dard) et rapide, sans se faire pincer, ni piquer.
« Intelligences animales », temps fort du Parc zoologique de Paris
La saison dédiée à l'intelligence animale est le fruit du travail d’un commissariat scientifique entre trois chercheuses et chercheurs du Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN) : Shelly Masi, primatologue spécialiste des gorilles, Laure Bonnaud-Ponticelli, biologiste spécialiste des céphalopodes, et Antoine Balzeau, paléoanthropologue. L’objectif de leurs travaux est de mieux comprendre la diversité des capacités cognitives présentes au sein du règne animal. Événements, Cartes blanches, animations, ainsi qu'une exposition sous forme notamment d'une "cerveauthèque" viennent rythmer la saison au Parc zoologique pour offrir au public un regard renouvelé sur le vivant.
Conservation et préservation des espèces
Le parc zoologique de Paris dépend du Muséum national d’Histoire naturelle. Conservatoire de la biodiversité, il accueille et participe à la conservation de 275 espèces différentes, on parle de « conservation ex-situ », au même titre que la Ménagerie du Jardin des Plantes (Paris, 5e) ou la Réserve zoologique de la Haute-Touche (Indre).
Le Parc zoologique en chiffres
- 14,5 hectares
- 5 biozones (Afrique, Amazonie-Guyane, Europe, Madagascar, Patagonie)
- Une serre tropicale de 4 000 m²
Recherche scientifique et bien-être animal
Dans le milieu naturel, les scientifiques du MNHN développent des actions de terrain, pour mieux comprendre la biologie des espèces et participer à leur protection dans la nature. Un autre volet de recherche qui ne peut être fait dans la nature, est, quant à lui, mené auprès d’espèces en captivité afin d'acquérir des connaissances en collectant des données sur la reproduction, la longévité, la croissance.
Des études comportementales sont également menées sur les animaux en captivité. Les équipes travaillent sur le bien-être animal, en analysant le comportement des animaux et en adaptant son environnement en captivité si nécessaire.
Dans la nature, pour manger, un animal doit faire un effort physique, par exemple, développer des stratégies de chasse pour parvenir de temps en temps à attraper sa proie car il y a une certaine probabilité d'échec. Si l’on compare ce comportement naturel à un comportement en captivité, où l'on donnerait à l'animal de la nourriture à intervalles réguliers et toujours de la même manière, l'animal n'aurait plus à développer ce comportement-là. Et pour son bien-être, ce n'est pas forcément une bonne chose. Il a besoin de stimulation, d'activité physique. En captivité, on va donc mettre en place des techniques d'enrichissement du milieu en cachant la nourriture, ce qui nécessite pour l'animal de résoudre des problèmes simples pour se nourrir.
Informations pratiques
Intelligence animale du 5 avril au 2 novembre 2025
Parc zoologique de Paris
Angle avenue Daumesnil et Route de ceinture du lac Daumesnil 75012 Paris