Le programme PAUSE en chiffres
Créé au sein du Collège de France en 2017, PAUSE, le programme national d'accueil en urgence des scientifiques et des artistes en exil, soutient chercheurs et artistes dont les libertés académiques et artistiques sont menacées ou qui sont contraints à l'exil, et ce, grâce à des financements incitatifs. Ces personnes sont accueillies dans des établissements d’enseignement supérieur, de recherche ou des institutions culturelles en France.
Le programme, en lien avec les établissements, accompagne les lauréats dans leurs démarches quotidiennes et leur insertion socio-professionnelle.
(Chiffres actualisés en 2025)
Témoignages
Dans le reportage réalisé en 2023, nous sommes allés à la rencontre de Laura Lohéac, directrice exécutive de PAUSE, et de deux lauréats qui ont intégré le programme en 2022, suite aux crises qui ont touché leurs pays respectifs.
Kateryna Dotsenko, 37 ans, est ukrainienne, elle est accueillie en tant que chercheuse à l’Institut Pasteur au sein de l’Unité de Dynamique des interactions hôte-pathogène. Son mari est mobilisé sur le front ukrainien. Elle vit à Paris avec sa fille de 5 ans, scolarisée à l'école maternelle, et sa mère.
Laeiq Ahmadi, 35 ans, est afghan, anciennement chef du département d'archéologie de l'Université de Bamiyan, il est à présent accueilli en tant que doctorant au sein du laboratoire UMR 7041 - Archéologies et sciences de l'Antiquité de l’Université Paris Nanterre. Il vit à l'ouest de Paris en compagnie de sa femme, chercheuse et elle aussi lauréate du programme, et de leurs deux enfants.
Les deux lauréats apprennent le français à l'Alliance française et poursuivent leur intégration socio-professionnelle en France.
Les actions du programme PAUSE
La sélection des profils s'effectue via des 3 appels à candidature par an. Puis, les lauréats sont accueillis pour une année, leur contrat étant renouvelable une fois ; les doctorants peuvent bénéficier d'une troisième année sous conditions.
Le programme coordonne l'accueil des lauréats à travers :
- le cofinancement des établissements projetant d’accueillir un ou une scientifique contraint(e) à l’exil à travers trois appels à candidatures annuels ;
- l'identification d’un établissement d’accueil ;
- le soutien pour l'accès aux services de droit commun ;
- l'accompagnement des lauréats vers une insertion professionnelle durable à l’issue du programme ;
- des actions de plaidoyer pour défendre les libertés académiques et artistiques et protéger les scientifiques et les artistes en exil ;
- des échanges avec des programmes homologues étrangers et avec les acteurs européens et internationaux qui œuvrent en faveur des scientifiques et des artistes en danger.
S'appuyer sur un maillage européen
Le programme PAUSE est impliqué dans trois consortiums européens, financés par la Commission européenne et Horizon Europe, dans le cadre des Actions Marie Sklodowska-Curie :
- le projet Inspireurope+ qui, depuis 2019, vise à soutenir, promouvoir et intégrer les chercheurs en danger au sein de l’Union européenne en associant les principales initiatives et programmes dédiés à leur soutien.
- le projet pilote SAFE, est le fruit d'un plaidoyer collectif mené par le consortium Inspireurope+. Le lancement du ce projet pilote en septembre 2024, auquel participe activement le programme PAUSE aux côtés du DAAD, de Campus France et d'UNIMED, marque une étape décisive dans la mise en place d'un dispositif européen durable de soutien aux chercheurs menacés.
- Le projet MSCA4Ukraine, dont PAUSE est partenaire associé, entend permettre aux scientifiques ukrainiens de poursuivre leurs travaux dans des organisations académiques et non académiques des États membres de l'UE et des pays associés, tout en maintenant des liens avec les communautés de recherche et d'innovation en Ukraine.
Objectif : faire preuve de réactivité face aux crises
En réponse aux crises sanitaire ou géopolitiques récentes (Covid, Afghanistan, Ukraine, Gaza), le programme PAUSE a mis en place des dispositifs particuliers, comme des fonds de solidarité d’urgence à destination de la communauté scientifique et des artistes.
Récemment, le programme a retenu 59 lauréats gazaouis dont 26 scientifiques (16 d'entre eux sont aujourd’hui toujours bloqués à Gaza).