Jean Zay, au cœur de la machine
Pour maintenir sa compétitivité dans un domaine en pleine expansion, le supercalculateur Jean Zay s'est doté de trois extensions successives depuis 2019. Sa puissance cumulée est à présent de 125,9 Pétaflop/s (soit quasiment 126 millions de milliards d'opérations flottantes par seconde).
Trois aspects confèrent au supercalculateur sa puissance :
- le calcul (à travers les « GPU » pour Graphics Processing Unit ou processeur graphique),
- le réseau (qui permet d'échanger les informations grâce à l'interconnexion entre les différents nœuds de calcul),
- le stockage.
Pourquoi tant de puissance ?
Le positionnement scientifique du supercalculateur Jean Zay a été décidé dans le cadre de la Stratégie nationale pour l’IA.
Cet accroissement intervient afin d'entraîner des modèles d’IA dits « de fondation » ainsi que des modèles d’IA générative.
Quels domaines le calcul intensif pour l'IA concerne-t-il ?
Ces modèles d'IA concernent tant les domaines du traitement des langues, de la vision, de l’information multimodale, que ceux de la biologie, de la santé, des matériaux, des nouvelles énergies, des mobilités décarbonées, de la physique fondamentale, du climat et de la météo.
L’IDRIS
L’Institut du développement et des ressources en informatique scientifique, fondé en 1993, est le centre majeur du CNRS pour le calcul à très haute performance et l’utilisation des paradigmes de l’intelligence artificielle. Situé sur le plateau de Saclay, l'IDRIS participe, avec les autres centres nationaux, à la mise en place de ressources informatiques nationales, au service de la communauté scientifique de la recherche publique qui nécessite des moyens informatiques à hauteur des ambitions du pays.
Quel est le fonctionnement du supercalculateur Jean Zay ?
Le supercalculateur Jean Zay est un très grand instrument qui mobilise, au sein de l'IDRIS, des personnels dédié au matériel ainsi qu'au logiciel. Il nécessite en outre d'accompagner au quotidien les équipes de recherche qui utilisent la machine.
L’allocation de ressources sur la machine est gratuite, tant pour les laboratoires issus d'organismes de la recherche publique que d'entreprises privées. Pour obtenir des ressources, les meilleurs projets de recherche sont sélectionnés sur des critères de qualités scientifique et académique par un jury constitué de 9 comités thématiques. La seule condition étant de faire de la recherche ouverte, c'est-à-dire de publier les résultats (algorithmes, résultats scientifiques, données...) obtenus grâce à la machine, afin que la recherche soit reproductible.
Un supercalculateur éco-efficient
Bien que le calcul haute performance soit énergivore, Jean Zay est l’un des superordinateur les plus éco-efficients d’Europe grâce à :
- l’utilisation massive de technologies accélérées (GPU)
- et à un refroidissement des serveurs de calcul par eau chaude à cœur (32°).
La chaleur fatale de la machine, c'est-à-dire, la chaleur qui émane de l'utilisation du superordinateur, est en outre réutilisée pour contribuer au chauffage de plus de 1 000 logements sur le plateau de Saclay (et ce, grâce à un investissement commun entre le CNRS et l’EPA Paris Saclay).
Jean Zay (1904-1944)
Ministre de l'Éducation nationale et des Beaux-arts entre juin 1936 et septembre 1939, Jean Zay a été assassiné le 20 juin 1944 par la Milice.
Durant ses mandats, il met en œuvre d'importantes évolutions de notre système d'éducation ; il est notamment à l'origine de la création du musée d’Art moderne, du musée de l'Homme et du festival de Cannes. Ayant sous sa responsabilité le sous-secrétariat d'État à la recherche, occupé par Irène Joliot-Curie (juin à septembre 1936) puis par Jean Perrin, avec lequel il prépare toutes les étapes qui conduiront à la création du CNRS le 19 octobre 1939. C'est en hommage à Jean Zay et à l'occasion du quatre-vingtième anniversaire du CNRS, en 2019, qu'a ainsi été nommé le nouveau supercalculateur.
Jean Zay est entré au Panthéon le 27 mai 2015.