Publié le 20.11.2023

Exposition Mission spatiale

Mission spatiale : l'immersion dans l'espace à la portée de tous

Depuis le 23 octobre 2023, Mission spatiale est la nouvelle exposition permanente présentée à la Cité des sciences et de l’industrie.

Sophie Lecuyer, commissaire de l'exposition Mission spatiale à la Cité des sciences : La question spatiale ce n'est pas qu'une question de robot ou d'humain ; c'est aussi une question de société, une question de politique. Il y a beaucoup d'enjeux.

[Les robots] sont téléguidés à distance. Ils ont leur propre autonomie mais communiquent en permanence avec la Terre pour envoyer des informations. Ils ont leur système, leur énergie, qui leur permet de de se déplacer. S'il y a un problème avec un caillou, par exemple, ils doivent pouvoir se déplacer autour du caillou. Les sondes, c'est ce qu'on envoie dans le système et qui fait un seul voyage. C'est par exemple Voyager 1 et 2, qui sont partis dans les années 70, et qui continuent de fonctionner, elles viennent de sortir de notre système solaire et continuent à envoyer des informations aux scientifiques. 
C'est ce qu'on appelle un Rover. Il va atterrir sur une planète, en l'occurrence, Mars, et va se déplacer sur Mars. Le rover Persévérance, lui, se déplace sur Mars, il prend des informations et des échantillons dans de petites capsules. On va envoyer ensuite une autre mission pour aller récupérer les échantillons martiens et les étudier.

L' HIAB, c'est le module européen qui va équiper la Lunar Gateway - la future station qui sera en orbite autour de la Lune. Elle n'existe pas encore mais grâce à l'ESA et aux fabricants, on a réussi à obtenir les plans de ce cette future station. Qu'est-ce qu'on a fait ? On a décalé légèrement l'entrée de cette HIAB pour donner aux visiteurs une sensation de flottement, peut-être un petit malaise, qui correspond au malaise qu'ont les astronautes quand ils arrivent dans l'espace : le fameux mal de l'espace.

On a besoin d'imagination pour pouvoir aller plus loin et pouvoir développer certains systèmes ; c'est toujours cet échange qu'on a entre science et science-fiction qui date quand même depuis le 19e siècle qui continue encore de nos jours. Les maquettes d'habitat soit lunaire soit martien sont en fait le résultat de concours qui sont lancés par les agences. Ils font travailler des architectes ou parfois des ingénieurs pour réfléchir différents types de d'habitat ou différentes nouvelles technologies. Le gros problème, c'est le rayonnement qui est nocif pour les humains. Pour certains habitats, ils se sont dit qu'ils allaient utiliser la régolithe. La régolithe c'est le sol lunaire - le régolithe - pour pouvoir faire une espèce de coque de protection de 3 ou 4 mètres au-dessus de l'habitat pour protéger les humains des rayonnements cosmiques.

Pour aller s'installer sur la Lune, on peut pas amener tout depuis la Terre vers la Lune, parce qu'en termes de de coût de transport, ce serait colossal, donc ce que ce qu'ont imaginé les agences c'est d'utiliser ce qu'il y a sur site : on a le régolithe, on a le soleil qui nous permet de d'avoir un apport d'énergie, et on a, au fond des cratères de la Lune, de la glace d'eau et c'est ce qu'on appelle les ISRU. C'est utiliser les ressources qui sont in situ pour pouvoir se développer et s'installer. Ce à quoi on veut aboutir quand on va aller sur la Lune, c'est d'avoir une autonomie, ça veut dire recycler, c'est-à-dire, reprendre les éléments : ce qu'on appelle des boucles de vie qui permet que tout se recycle, tout se retransforme et tout est réutilisé. Vivre dans l'espace : prenez l'endroit le plus hostile de la Terre, ça sera confortable comparé à l'espace. Les humains ne sont pas fait pour pour vivre dans l'espace.

L'exploration spatiale « grandeur nature »

La Cité des sciences et de l’industrie a dévoilé le 23 octobre 2023 une nouvelle exposition permanente consacrée à l’exploration spatiale. 

L'exposition présente des reproductions d'engins qui racontent l'exploration spatiale débutée il y a plus de 60 ans :

  • les robots téléguidés à distance capables de communiquer en permanence avec la Terre pour envoyer des informations, ils sont dotés de leur propre système, leur propre énergie, qui leur permet de se déplacer, contourner les obstacles ;
  • les sondes, engins envoyés dans le système et qui ne font qu'un seul voyage, à l'instar de Voyager 1 et 2, parties dans les années 70, et qui continuent d'envoyer des informations aux scientifiques alors qu'elles viennent de sortir de notre système solaire  ;
  • les rovers qui atterrissent sur une planète pour l'explorer. Le rover Persévérance, lui, se déplace sur Mars, il prend des informations et des échantillons. Une autre mission va s'y rendre pour récupérer les échantillons martiens et les étudier.

Une station en taille réelle

Les engins sont mis en regard avec les maquettes de la future station de l'Agence spatiale européenne, conçue pour des vols habités longue distance. Ainsi, les visiteurs peuvent découvrir l'HIAB, le module européen qui équipera la Lunar Gateway - la future station en orbite autour de la Lune. Elle a été reproduite grâce aux les plans obtenus auprès de l'ESA et des fabricants. L'entrée de cette HIAB est légèrement décalée pour recréer une sensation de flottement, le « mal de l'espace », correspondant au malaise ressenti par les astronautes dans l'espace.

L'exposition permet également de découvrir d'hypothétiques habitats lunaires ouvrant ainsi un dialogue entre la recherche spatiale et la science-fiction

Accessible dès 8 ans, l'exposition Mission spatiale invite à monter à bord d'un vaisseau pour un voyage spatial, à franchir le seuil d'une station spatiale comme si l'on était en apesanteur, à marcher sur la Lune (plus précisément sur une reproduction du sol lunaire : le régolithe), ou encore, à découvrir les pistes pour y vivre en autonomie ; offrant ainsi un état des lieux des recherches, des technologies et des réflexions autour des missions spatiales.

L'exposition a été conçue en partenariat avec le Centre national d’études spatiales (CNES) et en collaboration avec l'Agence spatiale européenne (ESA).

Informations pratiques

Depuis le 23 octobre 2023, Mission spatiale est la nouvelle exposition permanente de la Cité des sciences et de l’industrie.
Crédits :
Cité des sciences et de l’industrie

Cité des sciences et de l’industrie
30, avenue Corentin-Carou 75019 Paris
Ouvert tous les jours, sauf le lundi, de 10h à 18h, et jusqu’à 19h le dimanche.

Informations pratiques

Partenaire(s)

Voir aussi

Crédits :
ESA - A. Conigli

Portrait de l'astronaute Sophie Adenot, 2025

Crédits :
Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines