Le 8 mars dernier, le Président de la République promulguait la loi dite "ORE". Cet après-midi, vous m’autoriserez, j’en suis certaine, à ne pas utiliser cet acronyme et à revenir à l’intitulé même de la loi, qui dit tout de ses objectifs : l’orientation et la réussite des étudiants – de tous les étudiants.
Ces objectifs, Mesdames et Messieurs les membres du comité de suivi, il vous appartiendra, comme à tous les acteurs et à tous les observateurs, de juger s’ils ont été atteints ou non et de faire les propositions que vous jugerez utiles pour améliorer les nouveaux dispositifs qui ont été mis en place.
Rien n’est jamais parfait, tout système humain peut et doit être amélioré : la loi ORE et la plateforme Parcoursup n’échappent pas à la règle. Et ils y échappent d’autant moins qu’ils ont été pensés et voulus pour remettre de l’humain à tous les stades d’une procédure qui, depuis des années, avait été de plus en plus automatisée et de plus en plus contrainte. Et je crois que chacun de nous, dans cette salle, mesure la profondeur de cette transformation.
Cette transformation, elle est d’abord et avant tout pédagogique. Car ce qui a été remis au centre du jeu avec la loi du 8 mars 2018, c’est la relation que noue chaque futur étudiant avec les formations qui vont l’accueillir et avec les équipes pédagogiques qui l’accompagneront. Cette relation, c’est le meilleur gage de réussite. Désormais, les futurs étudiants font des choix, les murissent et les explicitent et les formations leur répondent, en ayant pris en compte, je dirais même en considération, leur projet et leur parcours. Et sur la base de ces réponses, ce sont les futurs étudiants qui prennent la décision.
La plateforme ne décide de rien ; ce n’est plus un algorithme qui conduit à proposer à un candidat son premier, son troisième ou son cinquième vœu. Parcoursup, c’est tout le contraire, c’est d’abord une interface de dialogue et de choix. Et il suffit, pour s’en convaincre, de se reporter au code de la plateforme, qui a été rendu public et accessible à tous, dès le 21 mai.
Et c’est pourquoi, Mesdames et Messieurs, la focalisation de l’attention publique sur la plateforme ne doit pas nous faire oublier ceux qui sont au cœur de cette réforme, ceux qui depuis un an l’ont rendu possible et s’en sont saisis : je pense bien sûr aux équipes pédagogiques des établissements d’enseignement supérieur et des universités.
Ne parler que de Parcoursup, c’est simplement oublier que derrière la plateforme, il y a des candidats et des professeurs qui, depuis des mois, se mobilisent pour les accompagner et favoriser leur réussite. C’est penser que tout se joue entre le 22 mai et le 21 septembre.
Mais en vérité, tout commence bien plus tôt et finit bien plus tard.
Tout commence bien plus tôt, parce que le choix d’une orientation dans l’enseignement supérieur doit se construire tout au long de l’année de Terminale. C’est la raison pour laquelle, dès cette année, deux professeurs principaux ont été aux côtés des lycéens dans chaque classe. Et chacun s’accorde à le reconnaître – mais cela ne faisait aucun doute : ils ont pris cette responsabilité au sérieux et cela a beaucoup apporté aux élèves.
De même, les conseils de classe et les chefs d’établissement se sont saisis du nouvel outil qu’est la fiche Avenir pour éclairer les lycéens et partager, avec leurs collègues de l’enseignement supérieur, la connaissance qu’ils ont de leurs élèves. Il n’est donc pas étonnant que les équipes pédagogiques de l’enseignement supérieur nous disent aujourd’hui qu’elles se sont largement appuyées sur ces fiches Avenir pour entamer l’analyse des vœux.
Et c’est pourquoi, à mes yeux, dès cette année, un pas décisif a été franchi : bien sûr, des réglages devront être faits, des inflexions pourront être données et nous avons entendu les réserves qui ont été formulées par certains sur tel ou tel aspect. Tout cela peut être travaillé. Mais ce qui est certain, c’est que plus personne, dans l’enseignement scolaire comme dans l’enseignement supérieur, ne souhaite revenir sur le dialogue qui s’est ainsi instauré entre les professeurs des lycées et les enseignants-chercheurs.
J’irai même plus loin : si nous voulons construire une articulation forte entre notre enseignement secondaire et le supérieur, ce que nous devons d’abord mettre en place, c’est une relation organisée et systématique entre les équipes pédagogiques intervenant dans chacun de ces deux univers. Nous disposons désormais des outils pour ce faire : je pense par exemple aux attendus, qui ont été formalisés pour la première fois cette année. Au niveau national comme au niveau territorial, leur révision annuelle pourra être l’occasion d’un dialogue renouvelé entre l’enseignement scolaire et l’enseignement supérieur.
Ici ou là, certains verront peut-être dans ces contacts organisés le signe d’un risque de « secondarisation » de l’enseignement supérieur. Vous me permettrez cet après-midi, j’en suis certaine, de ne pas commenter le terme même, dont les connotations ne sont pas flatteuses. Ce que je veux simplement rappeler devant vous, c’est une conviction : si nous ne construisons pas les ponts nécessaires entre le secondaire et le supérieur, en respectant la culture et les attentes de l’un et de l’autre, ce sont les étudiants qui en seront victimes. Et d’abord les plus fragiles. J’y reviendrai dans un instant.
Tout ne commence pas le 22 mai, donc. Bien entendu, la phase de réponses des formations est un moment central, qui concentre l’attention parce que les candidats découvrent, jour après jour, les propositions qui leur sont faites. C’est ainsi un nouveau système qui a vu le jour cette année, un système progressif et continu, où les choix des uns permettent de faire de nouvelles propositions à d’autres.
Comme tous les nouveaux systèmes, il a pu susciter des interrogations et il suppose que chacun se l’approprie. Ce que m’ont dit les lycéens que j’ai rencontrés, tout au long des dernières semaines, c’est qu’ils en ont compris la logique et le mode de fonctionnement. Et ils la comprennent sans doute d’autant mieux qu’ils ont vu, l’année dernière, les lycéens qui les précédaient devoir patienter plusieurs semaines entre deux tours d’A.P.B. sans avoir la moindre visibilité ni la moindre prise sur le processus.
Chacun le voit bien : A.P.B. et Parcoursup sont deux systèmes profondément différents, non pas seulement sur le plan technique, mais dans leur esprit même. Avec A.P.B., la priorité absolue était de parvenir, coûte que coûte, à tirer parti des ressorts de l’algorithme pour faire une proposition au plus grand nombre de candidats possible. Année après année, il a fallu ainsi augmenter un peu plus encore les contraintes qui pesaient sur les lycéens : hiérarchisation des vœux, pastilles vertes, règles non écrites comme la règle des 6 vœux. Et le résultat, c’est que ces contraintes conduisaient à faire aux candidats des propositions qui ne leur convenaient pas : je rappelle ainsi que 64 % à peine des candidats acceptaient une proposition faite par la plateforme.
Parcoursup est fondé sur une idée simple, qui trouve son ancrage dans le principe du dernier mot à l’étudiant, gravé dans la loi : l’objectif n’est pas seulement de faire une proposition à chaque candidat, c’est de lui faire une proposition qui lui convienne et qu’il puisse accepter. Et pour cela, il faut donner à chaque futur étudiant le plus grand choix possible, il faut multiplier les réponses et leur permettre de choisir non pas de manière abstraite, en classant des vœux sur une liste, mais de manière concrète, en répondant aux différentes propositions qui peuvent lui être faites.
Et c’est pour cette raison qu’en un mois à peine, Parcoursup a fait plus de 2 millions de propositions aux candidats inscrits sur la plateforme. Et sur cette capacité à offrir de vrais choix aux futurs étudiants que ce nouveau système doit aussi être jugé : aujourd’hui, non seulement près de 80 % des candidats ont au moins une première proposition, mais ils en ont même d’ores et déjà eu 3, en moyenne. APB, quant à lui, était construit pour ne faire qu’une seule proposition à chacun de ses tours.
Ce rapprochement a une vertu : faire ressortir la différence de philosophie profonde entre APB et Parcoursup. Parcoursup multiplie les choix humains là où A.P.B. contraignait et automatisait les décisions. Cette différence, elle n’est pas technique : elle est bien politique. La décision que nous avons prise, avec la loi du 8 mars 2018, c’est de donner le plus grand choix possible aux futurs étudiants, pour qu’ils aient la main sur leur avenir.
Il reviendra, le moment venu, au comité éthique et scientifique qui est chargé de suivre et d’évaluer le fonctionnement de la plateforme Parcoursup de faire des propositions d’amélioration technique du dispositif. Chacune des pistes sera évaluée avec l’attention nécessaire. Mais ce qui est clair, c’est que les principes politiques de la réforme ne seront évidemment pas remis en cause : l’absence de hiérarchisation des vœux en fait partie, parce que hiérarchiser les vœux, c’est réduire la capacité de décision des futurs étudiants. Cela n’est pas envisageable.
Et si j’y insiste ce matin, c’est que cette décision a eu, je le sais, des implications pour les équipes pédagogiques. Dès cette année, elles ont en effet examiné l’ensemble des vœux formulés par les candidats. Cela a représenté un travail significatif. Et si elles l’ont mené à bien, c’est parce qu’elles savaient combien cet examen des vœux était déterminant : déterminant, parce qu’il permet de faire une réponse personnalisée aux futurs étudiants et parce que sans examen des vœux, il n’y a pas de capacité à proposer un « oui si » à ceux qui en ont besoin pour réussir.
Cela ne veut pas dire, bien entendu, que là aussi, des améliorations ne soient pas possibles et nécessaires. Je pense par exemple à l’outil d’aide à la décision, qui pourra évoluer pour mieux répondre aux besoins des formations.
Je veux cet après-midi saluer la mobilisation des enseignants-chercheurs et de l’ensemble des personnels, qui a permis, dès le 22 mai, de faire des propositions aux candidats – et parmi ces propositions, 135 000 "oui si". J’y insiste, car là aussi, certains prédisaient que les équipes pédagogiques, faute de temps ou de moyens, ne se saisiraient pas de la possibilité de construire des parcours personnalisés de réussite.
Eh bien, les faits sont là : malgré les contraintes de temps et quels que soient les moyens, les équipes pédagogiques se sont engagés dès 2018 au service de l’accueil et de la réussite de tous les publics à l’université.
Une dynamique s’est enclenchée, une dynamique qui est nourrie des multiples initiatives prises, depuis des années, pour favoriser la réussite des étudiants. Cette dynamique sera prolongée, dès 2018, par la mise en place de nouveaux dispositifs d’accompagnement vers la réussite qui seront financés par les 8 millions d’euros supplémentaires que le Gouvernement a dégagés pour accélérer leur déploiement. A l’issue du travail engagé par les établissements avec les recteurs, ce sont 466 initiatives qui vont ainsi être mises en place à la rentrée prochaine. Certains s’adossent à des « Oui si », d’autres seront proposés aux étudiants à l’issue des premières semaines de cours.
Et c’est pourquoi je rappelais, il y a quelques instants, que tout ne s’arrête pas le 21 septembre, bien au contraire : car l’objectif, ce n’est pas seulement d’accueillir chaque étudiant dans une formation au plus près de ses vœux, c’est aussi et surtout d’accompagner chacun vers la réussite tout au long du premier cycle. Là est l’objectif cardinal de la réforme. Là est la pierre de touche qui permettra d’en apprécier les effets et de fonder une évaluation profonde.
Si j’y insiste, c’est que là aussi, les difficultés d’A.P.B. ont entretenu une forme de myopie générale : les regards sont fixés sur l’affectation et non sur les formations elles-mêmes et sur la réussite. Or l’objectif n’est pas de délivrer des cartes d’étudiant pour délivrer des cartes d’étudiants ; c’est de conduire les étudiants vers des diplômes.
Et c’est pourquoi, à mes yeux, les "Oui si"» sont déterminants : leur mise en place constitue la première étape d’une démarche qui replace la réussite des étudiants au cœur du système, non pas pour en réviser les contenus ou en adapter les exigences, mais pour donner plus d’accompagnement et plus de temps à ceux qui ont besoin de plus. Si nous voulons lutter contre un échec dont chacun sait combien il est socialement discriminant, nous avons besoin de personnaliser les parcours.
C’est tout le sens du travail que j’ai engagé, avec l’ensemble des acteurs de l’enseignement supérieur, autour du cadre national des formations et de l’arrêté Licence. Les textes qui, après une large concertation et près de trois mois de dialogue, sont à présent soumis aux différentes instances. J’aurai l’occasion de vous les présenter le moment venu, mais je veux cet après-midi vous dire une seule chose : au cœur de cette refonte, il y a le souci de construire un cadre règlementaire qui garantisse la valeur nationale des diplômes sans limiter votre capacité d’innover et de prendre en compte la diversité des étudiants qui sont accueillis dans vos établissements.
Au cours des dernières semaines, cette diversité a fait couler beaucoup d’encre. Les affirmations les plus fantaisistes ont circulé. Parcoursup a servi de prétexte à des démarches politiques dont la nature réelle n’échappe à aucun des acteurs de l’enseignement supérieur.
Ce que révèlent ces démarches politiques, pour ne pas dire politiciennes, c’est d’abord une profonde méconnaissance du système d’enseignement supérieur et de la plateforme elle-même. On a ainsi vu fleurir, sur les réseaux sociaux, des copies d’écran inventées de toute pièce présentant des situations impossibles. La part belle a été faite aux rumeurs : rumeurs de bug, rumeurs de Licences devenues sélectives du jour au lendemain, de disparition de vœux, de mobilité interdite, d’inégalités territoriales croissantes... Aucune ne résistait à une vérification sérieuse. Et nous avons chaque fois constaté qu’elles naissaient au mieux d’une mauvaise compréhension et au pire de l’invention pure et simple.
Ces rumeurs, je sais que je peux compter sur vous pour y répondre. Elles se nourrissent de la méconnaissance de notre enseignement supérieur. Elles sont pétries de préjugés : un seul exemple, celui des universités de petite couronne, qui n’ont rien à envier, loin s’en faut, aux universités parisiennes et dont certains essaient de nous faire croire qu’elles ne supportent pas la comparaison. Je ne reviendrai pas ce matin sur les innovations pédagogiques qui y sont vues partout : elles suffisent à apporter un démenti cinglant à tout discours de ce type.
Mais ce que disent aussi ces rumeurs, c’est l’ampleur de la tâche. La démocratisation de l’enseignement supérieur, c’est l’objectif cardinal de la loi Orientation et réussite des étudiants. Grâce à cette loi, nous sommes désormais armés pour lutter contre les inégalités, sociales et territoriales, puisqu’elle donne aux recteurs la capacité de fixer des taux de boursiers dans chaque formation, y compris sélectives. C’est une première et un vrai progrès social. Là aussi, c’est une transformation profonde, une transformation dont les conséquences seront visibles dès cette année, mais qui se prolongera et s’accentuera dans les années qui viennent.
Ce sont également les recteurs qui garantissent la réalité de la mobilité effective. Là aussi, beaucoup de choses ont été dites. Elles passent tout simplement sous silence une chose : c’est que dans toutes les filières en tension, A.P.B. enfermait les candidats dans leur académie. Et c’est pour en finir avec cette logique que la loi ORE a mis en place de vrais dispositifs de régulation au service de la mobilité. Là aussi, chacun pourra le constater à la rentrée prochaine : Parcoursup a permis de lutter contre les logiques de ségrégation géographique. D’ores et déjà, vous le savez et pour ne prendre qu’un seul exemple : un tiers des candidats des académies de Créteil ou de Versailles ont eu au moins une proposition de poursuite d’études à Paris, contre un candidat sur cinq l’année dernière.
Dès cette année, des progrès significatifs ont été accomplis. La mobilité et l’ouverture sociale progressent. Mais ce combat n’est pas l’affaire d’une année : nous devrons le poursuivre ensemble, année après année. Les logiques d’exclusion sont anciennes, elles sont puissantes. Nous avons déplacé les lignes, mais nous devrons sans doute aller plus loin encore.
Cette année, les différents taux académiques ont été fixés pour la première fois. Mais dès l’année prochaine, nous disposerons du recul nécessaire pour en mesurer les effets et accentuer nos efforts.
Sur ce point comme sur tous les autres, l’évaluation est donc nécessaire. Et aux yeux de la scientifique que je suis, elle est même saine et naturelle : au-delà des débats et des interrogations, formulées de bonne ou de mauvaise foi, c’est à la lumière des faits, des données, des résultats effectifs de la transformation que nous devrons travailler ensemble.
Lorsqu’à la rentrée prochaine, l’ensemble de ces données seront complètes et achevées, elles seront mises à la disposition du comité de suivi, bien sûr, mais aussi du plus grand nombre. La transparence est nécessaire et c’est la raison pour laquelle, depuis le 22 mai, sont disponibles en ligne tous les jours un jeu complet d’indicateurs actualisés qui permettent de suivre le déroulement de la procédure. Si je ne me trompe pas, c’est une première : je suis heureuse et fière qu’elle soit le fait de ce ministère, qui a ainsi rompu avec l’opacité qui entourait A.P.B. et ses méandres.
Cette évaluation, je souhaite qu’elle puisse être réalisée et conduite par tous. Je pense aux acteurs spécialisés, bien sûr, mais aussi au grand public. Et je pense bien entendu aux chercheurs qui travaillent sur les systèmes scolaires et sur les procédures d’affectation. Il est essentiel qu’ils puissent avoir un très large accès aux données issues des procédures. C’est la raison pour laquelle le comité scientifique et technique de la plateforme Parcoursup a placé ce sujet au cœur de ses premiers travaux. C’est bien le moins : le ministère chargé de la recherche se doit d’être exemplaire lorsqu’il s’agit de s’ouvrir aux travaux scientifiques eux-mêmes.
Cette évaluation, il reviendra au comité de suivi que nous installons aujourd’hui de la nourrir. Chacun des sujets que je viens d’évoquer avec vous est central : articulation entre les équipes pédagogiques de l’enseignement supérieur et de l’enseignement secondaire ; examen des vœux et mise en place des dispositifs d’accompagnement pédagogique ; évaluation des effets de la réforme sur les inégalités sociales et territoriales. Ce sont à ces questions que le comité de suivi sera amené à se confronter.
C’est pourquoi j’ai souhaité qu’il puisse s’appuyer sur des personnalités et des expériences différentes et complémentaires. Tous les regards y seront présents : ceux de vice-présidents ou d’anciens vice-présidents Formation, par exemple, parce qu’ils sont au cœur des initiatives prises depuis des années en faveur de la réussite, auxquelles nous donnons désormais un cadre favorable ; ceux de présidents et de chefs d’établissement, bien sûr ; et naturellement celui d’enseignants-chercheurs et de chercheurs dont les inégalités sont le premier terrain d’étude. Ils seront accompagnés par tous ceux qui construisent, avec eux, notre système d’enseignement supérieur, qu’il s’agisse des recteurs ou des inspecteurs généraux qui suivent la mise en œuvre de la réforme.
Tous ont accepté de consacrer de leur temps à ce travail de suivi et d’évaluation. Je tiens à les en remercier très chaleureusement – avec un mot particulier pour Achille Braquelaire, qui présidera à ces travaux et qui, je le sais, saura le faire avec le sens de l’ouverture, de l’écoute et l’énergie qui le caractérisent.
Le champ de vos travaux sera vaste : à la différence du comité éthique et scientifique de Parcoursup, votre mission ne sera pas de suivre et d’analyser le fonctionnement de la plateforme elle-même, mais bien d’évaluer et d’apprécier dans leur globalité et dans leur cohérence les effets de la loi Orientation et réussite des étudiants. Afin de garantir une parfaite articulation de ces deux instances, Noëlle Lenoir, qui préside le comité éthique et scientifique de Parcoursup, a accepté d’être membre du comité de suivi de la loi : je tiens à l’en remercier tout particulièrement.
C’est donc une tâche de longue haleine qui démarre aujourd’hui. Elle est centrale et je souhaite qu’avec l’ensemble de la communauté universitaire, nous puissions engager ensemble le nécessaire travail d’évaluation qui nous permettra d’imaginer les ajustements qui nous permettront, demain, d’aller plus loin encore.
Mais d’ores et déjà, permettez-moi, Mesdames et Messieurs, de vous dire la reconnaissance qui est la mienne. Cette reconnaissance, elle va à la communauté universitaire qui a porté cette transformation et qui lui a donné tout son sens, dans l’intérêt de chacun de ses étudiants.
Je le sais mieux que quiconque : une réforme aussi profonde ne peut être menée à bien dans un temps aussi bref si elle est décidée et imposée d’en haut. Tout au long des mois qui viennent de s’écouler, nous avons eu le souci permanent de travailler avec vous, avec les présidents et directeurs d’établissement, avec les vice-présidents Formation, avec les doyens, pour mettre en place un dispositif dans lequel nous puissions collectivement nous retrouver. Ce travail, il s’est doublé d’un dialogue permanent avec les organisations syndicales, avec l’ensemble des corps intermédiaires. Je suis convaincue que cette méthode est la bonne, je dirais même la seule.
A chacun d’entre vous, je veux donc dire, très simplement, mais très sincèrement, toute ma reconnaissance.
Je vous remercie.