Publié le 23.07.2025

Lutte contre le racisme et l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur : mobiliser lieux de mémoire et ressources pédagogiques

Le ministère chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche renforce ses actions de lutte contre le racisme et l’antisémitisme en mobilisant un réseau de référents. Un séminaire national organisé le 4 juillet 2025 au Mémorial de la Shoah a souligné l’importance des lieux de mémoire comme ressources pédagogiques pour sensibiliser, former et prévenir dans les établissements.

Jacques Fredj, directeur du Mémorial de la Shoah : "Nous sommes évidemment ravis d'avoir accueilli ce séminaire parce que ça va nous permettre, je l'espère, de travailler aussi avec le monde des universités. Jusqu'à maintenant, le Mémorial travaillait beaucoup avec les établissements secondaires et primaires de l'Éducation nationale. Et c'est vrai que j'espère qu'un nouveau chapitre de travail en commun va s'ouvrir.
Le Mémorial est un centre de ressources. Nous sommes le plus grand centre d'archives en Europe sur l'histoire de la Shoah. Nous sommes un lieu de formation, un lieu d'éducation. Nous avons énormément de ressources à proposer au monde de l'éducation. La lutte contre le racisme et l'antisémitisme dans l'enseignement supérieur repose aussi, repose beaucoup sur vous. Les référents en la matière."

Philippe Baptiste, ministre chargé de l'Enseignement supérieur et de la Recherche : "Vous êtes, je crois, la première ligne, le premier visage, le premier interlocuteur de cette démarche. La situation a beaucoup évolué depuis le premier courrier de Sylvie Retailleau à ce sujet, puis la circulaire qui a défini de manière plus explicite votre rôle. Il a par ailleurs pour objectif de former l'ensemble de la communauté universitaire sur les questions de racisme, d'antisémitisme, d'égalité entre les genres. Nous réalisons également des actions de sensibilisation et d'événementiel. Et enfin, quatrième grande action, c'est notamment de réaliser de l'information par la production de guides, de supports en tout genre."

Guérande Merland, cheffe de projet égalité et non-discrimination, Université Paris Nanterre : "Concernant le temps de formation et le temps d'échange que nous avons eu ce matin. C'était vraiment particulièrement intéressant et très riche. Tout d'abord parce que c'est toujours bien de pouvoir rencontrer les personnes qui travaillent sur le sujet au sein des différents établissements de l'enseignement supérieur et de la recherche. Ça nous permet de discuter sur ce qui se passe dans nos établissements, quelles actions sont mises en place et de donner des exemples de bons réflexes ou de bonnes pratiques qui sont toujours très utiles.
D'autre part, le Mémorial de la Shoah, c'est un lieu qui est très particulier, notamment pour ce qu'il représente, mais aussi pour ce qu'il propose de manière concrète auprès des universités, pour ma part. Notamment dans l'accompagnement des universités et des gouvernances d'universités dans le traitement des faits pour antisémitisme."

Delphine Callaghan, enseignante et directrice adjointe communication et vie étudiante, Polytech Nice Sophia : "D'être invitée au Mémorial de la Shoah, déjà, c'est quelque chose d'extrêmement intéressant et émouvant je dois dire également. Mais au-delà de l'émotion, c'était extrêmement intéressant, l'aspect historique suivi des propositions de projet du Mémorial de la Shoah, qui propose des formations. Très bien également d'échanger, et essentiel, essentiel d'échanger avec les autres référents “racisme et antisémitisme”. J'ai fortement apprécié ce séminaire."

Les mesures contre le racisme et l'antisémitisme dans l’enseignement supérieur

La lutte contre le racisme et l’antisémitisme est l’une des priorités du ministère de l’ESR. Elle s’inscrit dans le cadre du Plan national de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations (2023‑2026), piloté par la DILCRAH et est structurée autour de cinq axes :

  • Affirmer la réalité du racisme et défendre les valeurs universalistes 
  • Mesurer les phénomènes 
  • Mieux éduquer et former 
  • Sanctionner les auteurs 
  • Accompagner les victimes

Ce dispositif global articule politiques nationales, institutionnelles et pédagogiques : plan pluriannuel, outils pratiques, observatoires, formation des référents, et événements dédiés. L’objectif est de renforcer la capacité des établissements supérieurs à identifier, prévenir et répondre efficacement aux actes de racisme et d’antisémitisme, en s’appuyant sur la recherche, la formation et la mémoire collective.

 

Lieux de mémoire et ressources pédagogiques : des outils au service de la mobilisation et de la sensibilisation

À travers un séminaire national organisé le 4 juillet 2025 au Mémorial de la Shoah, les référents « racisme et antisémitisme » des établissements supérieurs étaient réunis autour de la thématique « Lieux de mémoire et ressources pédagogiques : des outils au service de la recherche, de l’enseignement et de la sensibilisation sur l’antisémitisme ». Philippe Baptiste, s’est rendu au séminaire et a clôturé cette journée avec un discours. 

L’enjeu : intégrer davantage ces ressources dans les stratégies de prévention, de formation et de sensibilisation au sein de l’enseignement supérieur.

Le Mémorial de la Shoah est un lieu qui est très particulier, notamment pour ce qu’il représente mais aussi pour ce qu’il propose de manière concrète auprès des universités. 

Guérande Merland - Cheffe de projet égalité et non-discrimination, Université Paris Nanterre

Dans le cadre de sa politique de lutte contre le racisme et l’antisémitisme, le ministère chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche encourage une meilleure mobilisation des lieux de mémoire comme outils pédagogiques. Ces espaces, porteurs d’histoire et de documentation, permettent de nourrir la réflexion scientifique sur les mécanismes de haine, tout en jouant un rôle clé dans la formation des étudiants et personnels.

J’ai comme projet de contacter le Mémorial de la Shoah afin qu’ils viennent à Polytech Nice Sophia pour former nos étudiants mais aussi le personnel. 

Delphine Callaghan - professeur d'anglais et directrice adjointe communication et vie étudiante, Polytech Nice Sophia

 

Le réseau des référents « racisme et antisémitisme » des établissements d’enseignement supérieur

Le réseau des référents racisme et antisémitisme de l’ESR a été instauré en 2015 dans le cadre du plan « Grande mobilisation de l’école pour les valeurs de la République ». Face à la persistance du racisme et de l’antisémitisme, le ministère a identifié le besoin de relais internes pour informer, prévenir et réagir. Aujourd’hui, c’est plus de 140 référents issus du corps enseignant, de la recherche ou des services administratifs qui agissent comme interlocuteurs pour les étudiants, enseignants et personnels. 

Les référents sont chargés de :

  • recueillir les signalements d’actes ou propos racistes et antisémites ;
  • contribuer à la prévention et à la formation, notamment lors de la Semaine d’éducation et d’action contre le racisme et l’antisémitisme  ;
  • développer des partenariats avec associations, musées, mémoriaux et autres structures externes

La formation des personnels et des étudiants au centre de la démarche

Le séminaire annuel organisé par la DGESIP a but pour d'animer ce réseau des référents au sein des établissements. Il s’inscrit dans le prolongement des mesures annoncées par le Ministre en réponse à la montée des actes antisémites constatés dans les établissements d’enseignement supérieur depuis le 7 octobre 2023. Il a pour objectif d’examiner la manière dont les lieux de mémoire, riches en archives et en ressources pédagogiques, peuvent être mieux mobilisés pour analyser les mécanismes historiques et actuels de l’antisémitisme.

Nous sommes un lieu de formation, un lieu d’éducation. Nous avons énormément de ressources à proposer au monde de l’éducation. 

Jacques Fredj - Directeur du Mémorial de la Shoah