Publié le 14.02.2018

Journée internationale des femmes et des filles de sciences 2018

La Journée internationale des femmes et des filles de science est l’occasion de revenir sur les femmes scientifiques qui ont fait 2017, et projettent science et société vers l’avenir. Pour qu’au-delà de tout stéréotype sexiste, les filles du monde entier puissent inventer, explorer, innover par la science, et qu’il n’y ait plus d’obstacles à ce qu’elles s’imaginent chercheuses ou ingénieures.

Laboratoire de l'unité DEFA/MEN à Palaiseau

Le constat

Célébrée chaque année le 11 février, la Journée internationale des femmes et des filles de science a été adoptée par l'Assemblée générale des Nations Unies en 2015 afin de promouvoir l'accès et la participation pleine et équitable des femmes et des filles à la science.

Sa création repose sur un constat : l’exclusion des femmes des domaines scientifiques, de la recherche ou de la décision :

Selon l'Institut de statistique de l'UNESCO (ISU), moins de 30% des chercheurs dans le monde sont des femmes. Les femmes sont toujours sous-représentées dans les domaines de la science, de la technologie, de l'ingénierie et des mathématiques (STIM), tant au niveau universitaire comme de la recherche. Et dans les domaines scientifiques où les femmes sont présentes, elles sont sous-représentées aux niveaux décisionnaires de l'élaboration des politiques et de la programmation.

Ce constat exige de corriger les attitudes qui freinent l’accès des femmes aux disciplines scientifiques, ce à quoi s’attache le ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation au travers de multiples actions : remises de prix, expositions, diffusion et promotion de la culture scientifique, technique et industrielle, etc.

2017, sous le signe des femmes de sciences

En novembre a été célébré le 150ème anniversaire de la naissance de Marie Curie, première femme à avoir reçu un Prix Nobel. Elle est en outre la seule à avoir décroché cette récompense dans deux disciplines scientifiques différentes : le Prix Nobel de Physique, en 1903, pour ses travaux sur la radioactivité et le Prix Nobel de Chimie, en 1911, pour ses recherches sur le radium. C'est aussi la première femme directrice d’un laboratoire universitaire en France et la première femme professeur à la Sorbonne.

Novembre 2017 a encore été tristement marqué par la disparition de Françoise Héritier, scientifique exceptionnelle qui, dans le sillage des travaux de Claude Lévi-Strauss sur les structures de la parenté, auquel elle avait succédé à la tête du laboratoire d’anthropologie sociale, avait patiemment construit une pensée de la différence des sexes, jetant un jour nouveau sur la nature et les modalités de construction des formes de domination masculine.

Troisième fait particulièrement marquant pour la science en novembre, Edith Heard, professeure au Collège de France et directrice de l'unité de génétique et biologie du comportement à l'Institut Curie, spécialiste mondiale de l’épigénétique qui a notamment découvert une partie des mécanismes régulant l’inactivation du chromosome X et le rôle de l’organisation nucléaire dans ce processus, est lauréate du Grand Prix de l’Inserm 2017.

Concrétisant l’engagement exemplaire de cette grande scientifique européenne, Edith Heard est élue, à partir de janvier 2019, à la direction du laboratoire européen de biologie moléculaire (EMBL).

En juin, Raphaèle Herbin, directrice de l’Institut de mathématiques de Marseille, professeure à l’université d’Aix-Marseille depuis 1995, a reçu la médaille de l’innovation du C.N.R.S., qui honore des recherches scientifiques exceptionnelles ayant conduit à une innovation marquante sur le plan technologique, thérapeutique ou social. Spécialiste de l’analyse numérique des équations aux dérivées partielles, Raphaèle Herbin développe des algorithmes innovants de modélisation et simulation numérique, aux nombreuses retombées technologiques et sociales : pour pousser plus loin la compréhension du monde en résolvant des équations mathématiques complexes.

Le Prix Irène Joliot-Curie : quand le ministère met à l’honneur les femmes scientifiques de l’année

Pour la 16e édition du prix Irène Joliot-Curie, le Jury, présidé par Catherine Cézarsky, membre de l’Académie des sciences, a choisi de distinguer Nathalie Palanque-Delabrouille, Hélène Morlon et Aline Gouget.

  • Le prix "Femme scientifique de l’année" a été décerné à Nathalie Palanque-Delabrouille, pour ses travaux de recherche sur l’amélioration de la connaissance de l’Univers.
  • Le prix "Jeune femme scientifique" a été décerné à Hélène Morlon pour ses travaux sur la modélisation de la biodiversité.
  • Le prix "Femme, recherche et entreprise" a été décerné à Aline Gouget pour ses travaux en cryptographie avancée et leur application industrielle.

Approfondir avec...

L’exposition itinérante "Infinités Plurielles", de Marie-Hélène Le Ny, commandée par le ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, présente 145 femmes scientifiques. De la chimie à l'astrophysique en passant par l'histoire, la philosophie ou l'aéronautique, jeunes chercheuses, professeures ou ingénieures racontent les recherches les plus étonnantes, entraînant le public avec passion dans les coulisses mystérieuses de notre monde.

L’association Femmes et science a présenté, lors de la journée internationale Genera en janvier dernier à l'Université Paris Diderot, un livret  "40 femmes scientifiques remarquables du XVIII ème siècle à nos jours" à destination du public,  des éditeurs de livres scolaires, des professeurs et élèves. L’association souhaite montrer qu’en France, les femmes scientifiques "étaient présentes au cours des siècles, même si la barrière de la formation, différente de celle des garçons, a limité leur nombre dans le passé.". Le livret choisit de proposer plusieurs portraits par discipline : astrophysique-spatial, biologie-médecine, chimie, informatique, mathématiques et physique, afin d’inciter maisons d’édition, corps enseignant, et le grand public à s’en emparer et à les relayer.