Etude

N° 17-02

|Septembre 2016

Analyse quantitative de la parité entre les femmes et les hommes parmi les enseignants-chercheurs universitaires

Date de parution

Éditeur(s) :

Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche

Présentation

Les principaux éléments à retenir de l’étude « Analyse quantitative de la parité entre les femmes et les hommes parmi les enseignants-chercheurs universitaires » sont les suivants :

  • En 2014, davantage d’enseignants-chercheurs hommes que femmes composent la population des universitaires : 62 % contre 38 %. Les femmes constituent 43 % des MCF contre 24 % des PR.
  • Relativement autant de femmes que d’hommes se répartissent au sein des deux grades de MCF : 18 % des femmes MCF sont hors classe contre 20 % des hommes. En revanche parmi les PR, plus les grades sont élevés et moins les femmes sont présentes, en particulier au sein des grades les plus prestigieux : les classes exceptionnelles de 1er échelon (12 % des femmes contre 17 % des hommes) et de 2e échelon (3 % des femmes contre 7 % des hommes).
  • Les enseignantes-chercheures (MCF et PR) sont proportionnellement surreprésentées par rapport aux hommes dans la grande discipline des Lettres-Sciences humaines et sous-représentées dans celle des Sciences-Techniques.
  • Plus le nombre de femmes MCF dans une discipline donnée est élevé et plus celle de femmes PR au sein de la même discipline est importante. Cependant, la proportion de femmes MCF pour chacune des disciplines est toujours supérieure à la proportion de femmes PR.
  • Les femmes PR sont, par rapport aux hommes, minoritaires dans tous les groupes disciplinaires alors que les femmes MCF sont majoritaires en Langues et littératures, en Pharmacie, en Biologie et biochimie et que la parité est respectée en Sciences humaines.
  • Les enseignantes-chercheures (MCF et PR) sont proportionnellement surreprésentées par rapport aux hommes dans les universités à dominante tertiaire, c’est-à-dire celles plutôt spécialisées en lettres et sciences humaines et en droit et économie, et sous-représentées dans les écoles d’ingénieurs et les instituts d’études politiques.
  • Les hommes et les femmes ont des âges moyens plutôt proches, que ce soit parmi les PR (53 ans et 2 mois pour les hommes contre 52 ans et 4 mois pour les femmes) ou les MCF (44 ans et 9 mois pour les hommes contre 44 ans et 8 mois pour les femmes).
  • La proportion de femmes parmi les MCF et les PR augmente continûment depuis le début des années 1990 (+ 10 points entre 1992 et 2014).
  • Les recrutements féminins de MCF et de PR passés expliquent les effectifs féminins des universitaires d’aujourd’hui. Or, dans l’ensemble, le maintien des recrutements féminins en dessous de la barre des 50 % (47 % en 2014 pour les MCF et 32 % pour les PR) empêche d’atteindre la parité entre les femmes et les hommes.
  • L’écart entre les hommes et les femmes dans l’accès au professorat semble se réduire au fil des cohortes de MCF, mais essentiellement parce qu’une moindre proportion d’hommes devient PR au sein des cohortes les plus récentes.
  • La diminution de la proportion de femmes, observée transversalement au début des années 2010, entre le moment du recrutement des MCF (45 % de femmes) – ou l’avancement MCF hors classe (46 % de femmes) – et la qualification aux fonctions de PR (31 % de femmes) pourrait s’expliquer par l’autocensure de certaines femmes envers les procédures de sélection aux fonctions de PR. Cette autocensure interviendrait pour l’essentiel avant l’obtention de l’HDR (il y a 45 % de femmes MCF contre 34 % de femmes titulaires d’une HDR), mais aussi, et dans une moindre mesure, après son obtention (il y a 34 % de femmes titulaires d’une HDR alors que 31 % de femmes candidatent à la qualification des PR).
  • Au début des années 2010, les femmes PR de 2e classe (29 %) et de 1re classe (24 %) sont relativement plus nombreuses que les candidates à l’avancement à la 1re classe des PR (27 %) et au 1er échelon de la classe exceptionnelle (20 %). Cette situation pourrait résulter d’un phénomène d’autocensure, c’est-à-dire de discriminations indirectes.
  • Au début des années 2010, en Sciences-Techniques, la proportion de femmes candidates à la maîtrise de conférences (36 %) est supérieure à la proportion de femmes recrutées (30 %), ce qui pourrait être l’oeuvre de discriminations directes.
  • Les différences disciplinaires de la proportion de femmes, qui s’observent dès le vivier des enseignants-chercheurs (on dénombre environ 37 % de femmes docteurs en Sciences-Techniques contre 56 % en Lettres-Sciences humaines au début des années 2010), pourraient s’expliquer par des orientations genrées se produisant antérieurement à l’entrée du monde professionnel universitaire (au cours des études universitaires précédant l’inscription en doctorat, pendant l’orientation des élèves du second degré…).
  • Au final, au regard de la présente analyse quantitative, il semble que, prise dans sa globalité, la carrière des femmes universitaires souffre davantage d’autocensure – c’est-à-dire de discriminations indirectes – que de discriminations directes.

Table des matières

Points saillants

I. Analyse du stock des enseignants-chercheurs selon le sexe

I.1. Le corps
I.2. Le grade
I.3. La discipline

  • I.3.1. La grande discipline
  • I.3.2. Le groupe disciplinaire
  • I.3.3. Correspondance entre les corps et les disciplines

I.4. Le type d’établissement
I.5. L’âge

II. Analyse du flux des enseignants-chercheurs selon le sexe

II.1. L’évolution des effectifs
II.2. L’évolution des recrutements

III. Analyse de cohortes d’enseignants-chercheurs selon le sexe

III.1. Le corps

III.2. Le grade

  • III.2.1. Les maîtres de conférences
  • III.2.2. Les professeurs des universités

IV. Les points de ruptures dans la carrière des enseignants-chercheurs

ANNEXES

Fiche technique

Éditeur(s) :

Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche

Langue : Français

Date de parution :

Édition : Septembre 2016

Type de publication : Étude