Publié le 18.12.2023

Déploiement du programme "recherche à risque" pour accompagner les idées et les talents

C’est l’un des axes forts de la vision pour l’avenir de la recherche posée par le Président de la République le 7 décembre dernier : oser davantage, savoir encore mieux accompagner toutes les équipes d'excellence émergentes, les encourager à la prise de risque, à aller vers des recherches plus disruptives, des innovations de rupture.

Communiqué de presse

Le terme « recherche à risque » peut surprendre, puisque le risque fait partie inhérente de toute activité de recherche qui vise à repousser les limites de la connaissance et à développer de nouvelles solutions. Mais comme les derniers prix Nobel français en chimie et physique, Emmanuelle Charpentier, Alain Aspect, Pierre Agostini et Anne L'Huillier l’ont souligné, la France doit accorder plus de temps long et de confiance aux chercheurs pour mener leurs travaux, même si le potentiel applicatif et l’usage de leurs recherches ne sont souvent révélés que de nombreuses années après. 

C’est l’un des axes forts de la vision pour l’avenir de la recherche posée par le Président de la République le 7 décembre dernier : oser davantage, savoir encore mieux accompagner toutes les équipes d'excellence émergentes, les encourager à la prise de risque, à aller vers des recherches plus disruptives, des innovations de rupture. 

Le « risque », c’est celui de ne pas trouver, ou pas forcément ce que l’on imaginait découvrir, ou même démontrer qu’une piste n’était pas la bonne. Cela peut paraître contre-intuitif, mais c’est en recherchant ainsi qu’ont été produites certaines de nos plus grandes découvertes.

L’objectif de ce programme « recherche à risque » est ainsi de détecter très en amont les recherches fondamentales ou innovantes, et qui pourraient générer des ruptures conceptuelles ou technologiques stratégiques pour la France dans la compétition internationale, dans les décennies à venir. 

Ce programme permettra de faire avancer les fronts de science, de répondre aux défis de demain, qu’ils soient écologiques, numériques, sanitaires… sans être a priori assujetti à un besoin prédéfini ou construit en fonction d’un marché, ce qui peut parfois amener à privilégier des solutions moins innovantes, moins risquées. 

S’il est difficile de prévoir ce type de recherche, de l’orienter et de la diriger a priori, il est possible de créer les conditions de son développement, à savoir détecter les talents et les idées à haut potentiel. Avec ce programme, les chercheuses et chercheurs de talent et les équipes de recherche trouveront un financement rapide et agile pour mener leur projet. 

Cette action transformante s’inscrira dans les moyens nouveaux annoncés par le Président de la République pour soutenir les évolutions du paysage de la recherche : plus d’1 milliard d’euros seront mobilisés dans le cadre de France 2030. D’ores et déjà, 150 millions d'euros sont consacrés dès janvier 2024 au lancement du programme « recherche à risque »

Les principes clés en seront l’excellence scientifique, l’ouverture aux acteurs scientifiques, la rapidité de déploiement et la simplicité de mise en œuvre. Elle sera portée par cinq organismes nationaux de recherche (ONR) : le CNRS, le CEA, INRAE, Inria, et l’Inserm, qui devront mettre en place, en toute responsabilité et en partenariat avec les autres acteurs de la recherche (universités, écoles, autres organismes), un programme capable de :

  • détecter les découvertes scientifiques ou technologiques à "haut risque et fort potentiel" ;
  • apporter un soutien décisif à la personnalité/équipe qui en sont la source afin de densifier ses travaux.

Le dispositif contribue ainsi à mettre les organismes nationaux de recherche au service de tous les acteurs scientifiques et académiques.

Dès juin 2023, chacun des cinq organismes a proposé des actions concrètes pour favoriser la « recherche à risque » et renforcer en cela leur position stratégique dans le développement et la visibilité de la recherche française à l’international. Leurs propositions, évaluées par un comité regroupant des experts indépendants, des représentants des ministères de tutelle et du SGPI seront mises en œuvre lors d’une première phase d’expérimentation d’un an. Une évaluation de ce nouveau dispositif sera effectuée au terme de cette première année afin de valider l’intégration de ce programme au sein de ces organismes et de lancer une seconde vague.

Cette première phase sera mise en place dès janvier 2024, selon un calendrier et un budget précisé par ONR, pour permettre les ajustements nécessaires attendus.  

Contact

Service presse du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche (MESR)

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