Publié le 18.07.2022

Discours de Sylvie Retailleau : annonce des lauréats de la seconde vague d’appels à projets des Programmes et équipements prioritaires de recherche (PEPR)

Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, a prononcé un discours lundi 18 juillet 2022, à l'occasion de son déplacement à Montpellier, pour annoncer les lauréats de la seconde vague d’appels à projets des Programmes et équipements prioritaires de recherche (PEPR).

SEUL LE PRONONCÉ FAIT FOI


Monsieur le préfet, cher M. MOUTOUH
Madame la députée de la circonscription, chère Mme CRISTOL
Monsieur le sénateur, cher M. BOURGI
Madame la maire de Montferrier-sur-Lez, Chère Mme DEVOISSELLE
Monsieur le maire de Montpellier, Cher M. Delafosse
Madame la rectrice de région,
Monsieur le recteur délégué ESRI,
Messieurs les Présidents des ONR
Mesdames Messieurs les présidents d’universités et d’écoles,
Monsieur le président de l’université de Montpellier, Cher Philippe, merci de nous recevoir aujourd’hui
Mesdames, Messieurs, en vos grades et qualités,


« L’heure de la fin des découvertes ne sonne jamais ». Lorsqu’elle écrit cela en 1923, Colette ne parle pas spécifiquement des découvertes scientifiques mais du rapport que l’on entretient avec le monde qui nous entoure. En nous voyant réunis ici aujourd’hui pour le lancement de 13 nouveaux Programmes exploratoires, je ne peux toutefois pas m’empêcher de penser à ces mots.

C’est nourris de la certitude que l’heure de la fin des découvertes ne sonne jamais, et afin de positionner la France en leader de l’innovation de demain, depuis les développements amont en recherche fondamentale, jusqu’à l’industrialisation dans les secteurs clés de notre économie, que nous avons souhaité placer la recherche au coeur du programme France 2030.


Ce sont ainsi, en particulier, 3 milliards d’euros qui sont investis dans les laboratoires de nos établissements de recherche, via le financement de grands programmes de recherche.


Ces programmes visent à consolider, ou à faire émerger, la structuration des communautés scientifiques françaises, sur des thématiques considérées comme prioritaires aux niveaux national ou européen, et ayant un fort impact sociétal.


Vous le savez, un premier appel a permis de lancer, depuis 2021, d’une part, 23 programmes ciblant quelques secteurs, marchés ou technologies prioritaires afin d’en soutenir les étapes clés de développement depuis leur conception jusqu’aux conditions de leur déploiement et de mise sur le marché. On peut citer des projets en environnement, villes durables, alimentation, systèmes agricoles durables, en santé numérique, biothérapie, maladies infectieuses émergentes, hydrogène décarboné, quantique, cybersécurité, IA et aussi industries culturelles et créatives. D’autre part, ont été aussi lancés 4 Programmes exploratoires sur des sujets émergents et à fort impact comme la neutralité carbone, l’eau comme bien commun, le stockage de données massives par ex sur ADN, ou le déploiement de matériaux émergents. Et nous sommes réunis aujourd’hui pour le lancement de 13 nouveaux programmes exploratoires lauréats, pour un montant total de près de 600 millions d’euros.


6 de ces 13 programmes relèvent du thème « environnement », illustration, s’il en faut, que la recherche et l’innovation sont des sources de solutions pour mieux vivre et, pour reprendre les termes du président de la République, des solutions « pour projeter une nation, un continent et peut-être le monde entier, vers des solutions qui sont bonnes pour l’humanité ».


Le choix aujourd’hui du site de Montpellier, connu et reconnu internationalement dans le domaine de l’écologie, de l’environnement et de la biodiversité, traduit la volonté forte du MESR de proposer, inciter, accompagner des chantiers phares dans le cadre de la Planification écologique portée par notre première ministre, Elisabeth BORNE et voulu par le Président de la République. Récemment encore l’Université de Montpellier, en étroite collaboration avec ses partenaires de l’I-site MUSE, le CNRS, l’IRD, l’Inrae, le CIRAD, l’Inserm, le CHU de Montpellier, l’Institut du cancer, l’Institut Agro, l’école nationale supérieure de chimie de Montpellier, l’Ifremer ou encore l’Inria, a été lauréat du projet ExcellenceS « ExposUm ». Un nom choisi en référence directe au concept d’exposome désignant « l’ensemble des expositions à des facteurs externes et environnementaux (alimentation, pollution, agents infectieux, etc.) capables d’affecter la santé humaine ».


Au niveau des 6 projets correspondant à la thématique environnement, je commencerai donc bien sûr par le projet SOLU-BIOD, piloté par le CNRS et l’INRAE, dont l’université de Montpellier est l’un des partenaires. Ce projet repose sur les solutions fondées sur la nature afin de protéger, restaurer, et gérer les écosystèmes. Il structurera la recherche française sur les solutions fondées sur la nature et développera plusieurs cas d’étude emblématiques aux impacts environnementaux et socio-économiques identifiés.


Le projet ATLASEA, piloté par le CEA et le CNRS, prévoit de séquencer et d’analyser les génomes de 5000 espèces, ce qui constituera une base de données unique au monde. Ce programme conforte la place de la France dans le domaine de la biologie et de l’écologie marines.


Le projet BRIDGES, piloté par le CNRS, l’IFREMER et l’IRD, permettra une meilleure gestion durable et résiliente de l’environnement maritime du sud-est de l’Océan Indien, en s’appuyant sur le déploiement d’observatoires climat-océan-ressources-usagers intégrés.


Le projet IRIMA, piloté par le BRGM, le CNRS et l’UGA, vise, à l’ère des changements globaux à la complexité croissante, à mieux analyser, comprendre, modéliser et, in fine, prévoir, les risques issus des dangers naturels et technologiques. Mieux maitriser les impacts de ces risques permettra d’avoir une plus grande résilience d’ensemble.


Le projet Sous-sol, piloté par le CNRS et le BRGM, permettra de mener à bien les études nécessaires pour une gestion consolidée et durable des ressources du sous-sol (énergie, eau) et une préservation des archives géologiques. Ces études sont indispensables pour nourrir les différents scenarii possibles de leur exploitation, et aider aux futures prises de décision.


Le projet TRACCS, piloté par le CNRS et météo-France, enfin, permettra de renforcer les efforts faits dans le domaine de la modélisation du climat, en utilisant l’ensemble des nouvelles techniques algorithmiques, et préciser encore mieux l’impact du changement climatique sur différents secteurs d’activité.


Sur le thème de la santé mentale, le projet Propsy, piloté par l’INSERM et le CNRS, dont j’ai eu l’occasion de visiter le laboratoire il y a quelques jours à Créteil, a pour ambition de déployer une médecine de précision en psychiatrie, pour les quatre troubles les plus invalidants : les troubles bipolaires, les troubles dépressifs majeurs, les schizophrénies et les troubles du spectre de l’autisme. Les défis portent notamment sur les biomarqueurs de diagnostic, la compréhension des mécanismes, et la thérapie. Nous avons demandé au porteur du projet d’inclure dans ce projet une attention et des actions particulières sur la santé mentale des jeunes.


Du côté de la physique, le projet LUMA, piloté par le CNRS et le CEA, vise à utiliser tout le potentiel des interactions entre la lumière et la matière, au bénéfice des systèmes physico-chimiques et biologiques. Il s’agit en particulier de mieux maitriser les processus de photoactivation, de mieux exploiter les photons pour des technologies vertes, et d’utiliser la lumière pour protéger notre organisme.


Le projet ORIGINS, piloté par le CNRS, vise, lui, à lever des verrous technologiques afin de progresser dans la compréhension de l’origine de la vie et la recherche d’autres terres, en développant des moyens de détection, d’échantillonage, et de caractérisation innovants.


Quatre projets relèvent quant à eux du thème « technologie et numérique ». Le premier, le projet ENSEMBLE, piloté par le CNRS, l’INRIA, l’UGA et l’UPSaclay, a pour ambition de renforcer et d’améliorer les activités collaboratives médiées par le numérique, afin de proposer aux différents acteurs des solutions adaptées aux besoins d’usage, et contribuer à réduire la fracture numérique.


Le deuxième, le projet NUMPEX, piloté par le CEA, le CNRS et l’INRIA, contribuera à répondre au défi de l’exascale (1018 flops - un exaflop étant un milliard de milliards d'opérations en virgule flottante par seconde), en définissant les principaux éléments indispensables pour ces futures machines : briques logicielles, outils d’exploitation et de formation, au service des grands domaines scientifiques utilisateurs.


Le troisième, le projet O2R, piloté par le CEA, l’INRIA et le CNRS, est un programme de robotique organique qui vise à amorcer une mue de la robotique vers une nouvelle génération de robots à même de développer des interactions fluides et fiables avec leurs utilisateurs, tout en s’adaptant à un environnement changeant.


Le quatrième enfin, le projet SPIN, piloté par le CEA, le CNRS, le BRGM, permettra d’accompagner les nouvelles innovations dans le domaine de la spintronique, technologie aux applications multiples comme l’information, la santé, le calcul, ou encore l’aérospatial, via des développements spécifiques, le renforcement des plateformes, et de la formation.


A tous les lauréats, un grand BRAVO.

Une troisième vague de projets sera initiée à l’automne suivant des modalités qui seront précisées prochainement.


Vos travaux de recherche exploratoire nous le confirment, « l’heure de la fin des découvertes ne sonne jamais ».


Je suis particulièrement fière d’affirmer aujourd’hui, à vos côtés, que nos opérateurs de recherche, organismes nationaux et établissements d’enseignement supérieur et de recherche, avec nos laboratoires à l’échelle nationale sont pleinement mobilisés sur l’ensemble de ces programmes ambitieux qui contribueront à faire avancer nos connaissances sur les fronts de sciences et répondre aux nombreux défis auxquels notre monde devra faire face dans les prochaines décennies.


Je suis aussi consciente que ces défis ne peuvent être relevés qu’avec l’engagement et les forces des hommes et des femmes qui travaillent dans nos laboratoires, en leur permettant de mener leur recherche dans les meilleures conditions, en leur dégageant du temps grâce à une simplification administrative mais aussi travailler à une plus grande visibilité pluriannuelle du financement de la recherche.


Ces grands programmes prioritaires permettent d’avoir une vision pluriannuelle et donc de se projeter pour la réalisation de projets ambitieux et à fort impact scientifique, en renforçant le collectif de travail d’équipes au sein de nos laboratoires ou en réseau à l’échelle nationale, collectif à la fois exigeant, dynamisant et bienveillant, fondateur d’une recherche créative et innovante.


Je vous remercie.

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Service presse du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche (MESR)

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