Publié le 27.05.2024

PerfAnalytics, l'analyse vidéo dans le sport optimisée

Comment mieux tirer parti des outils d'analyse vidéo déjà largement utilisés dans le sport de haut niveau ? C'est la problématique traitée par le programme de recherche PerfAnalytics dans le cadre des Jeux de Paris 2024.

SCIENCES ET SPORTS

Comment la recherche peut optimiser l'analyse vidéo au service du sport de très haut niveau ? Avec le programme de recherche "PerfAnalytics". Courante dans le milieu du sport, l'analyse vidéo est pourtant limitée à de simples revisionnages des performances. PerfAnalytics propose une approche plus scientifique de l'analyse vidéo.

Quels axes explore la recherche à ce niveau de performances ?

Numérisation

On filme des sportifs en action pour modéliser leurs gestes. Par exemple, pour l'escalade, on équipe le sportif de capteurs et on le filme en mouvement sur un mur d'escalade. On peut alors établir ses caractéristiques biomécaniques. Analyse de la force, du mouvement,
du comportement musculaire...

Analyse

Ces sessions de capture vidéo alimentent une base de données. Ces données sont traduites en statistiques. Les équipes sportives peuvent alors caractériser les performances de l'athlète et évaluer l'efficacité des gestes.

Collaboration

Cinq disciplines olympiques sont parties prenantes du programme : l'escalade, le BMX, la gymnastique, la boxe et la lutte.

Budget

1,7 million d'euros via un financement par l’État dans le cadre du Programme prioritaire de recherche "Sport de très haute performance".

Un peu de contexte

Largement utilisée dans les sports de haut niveau, force est de constater que l'analyse vidéo n'a pourtant pas atteint son plein potentiel. L'enregistrement des entraînements ou des compétitions n'aboutit souvent qu'à de simples visionnages des performances.

De nombreuses solutions d'analyse vidéo existent mais les entraîneurs et les athlètes utilisent parfois des outils qui ne sont pas adaptés à leurs besoins spécifiques, par manque d'automatisation et du fait de la complexité des outils.

Partant de ce constat, et dans la perspective des Jeux olympiques et paralympiques de Paris, le programme de recherche PerfAnalytics propose depuis 2021 d'examiner comment l'analyse vidéo peut être utilisée pour objectiver rigoureusement les performances des athlètes pendant l'entraînement et la compétition.

Le programme PerfAnalytics

Basé sur des collaborations avec cinq disciplines olympiques (escalade, BMX, gymnastique, boxe et lutte), le projet PerfAnalytics fournit aux partenaires sportifs une approche scientifique dédiée à l'analyse vidéo.

Point de départ du projet : numériser des séquences sportives, sous la forme d'une base de données compilant des données tirées de la vidéo puis encodées en tant que caractéristiques biomécaniques.

Deuxième étape : traduire ces données en identificateurs de performance, afin d'établir un profil sportif individualisé ; en clair, caractériser la performance de chaque athlète, diagnostiquer l'efficacité des gestes et modéliser une stratégie de séquence d'actions en fonction du contexte environnemental (équipement, adversaires, arbitres, etc.).

Outre une appropriation rapide des résultats du programme en vue de Paris 2024, PerfAnalytics s'inscrit également dans une recherche de long terme visant une analyse plus complexe, nécessitant une modélisation avancée en biomécanique et en probabilités.

En plus d'une collaboration fructueuse avec les cinq fédérations sportives, le projet s'appuie sur l'expertise d'un consortium qui a travaillé autour d'axes spécifiques :

  • l'analyse du mouvement ;
  • le traitement vidéo et la gestion de base de données vidéo à grande échelle ;
  • la biomécanique des mouvements humains ;
  • les statistiques et les sciences du sport.

Doté d'un budget de 1,7 million d'euros, ce programme a bénéficié d'un financement de l’État dans le cadre du Programme prioritaire de recherche « Sport de très haute performance ».

Ce projet est porté par l'ESCPI et associe les Fédérations françaises de gymnastique, cyclisme, lutte, boxe et montagne escalade.

 

Le consortium académique est composé par ailleurs de l'Insep, INRIA, l'Université Grenoble Alpes, l'Université de Poitiers, Aix-Marseille Université, l'Université Gustave Eiffel et le CREPS de Poitiers.

 

En outre, des partenaires appuient le projet : le CNRS et les entreprises TSF et Voiron.