Les objectifs fixés par la règlementation en matière environnementale et de transition énergétique conduisent les universités à inscrire leurs réflexions dans une démarche de performance énergétique. Cette démarche s'inscrit aussi dans une approche économique. Face aux enjeux financiers et à l'augmentation du coût de l'énergie, la recherche de la performance énergétique est devenue un objectif prioritaire et stratégique.
Depuis plusieurs années, les établissements d'enseignement supérieur représentés au sein de la CPU et de la CGE, qu'il s'agisse des universités ou des écoles consolident leurs engagements en répondant aux enjeux sociétaux, dont celui, central, du climat en créant des campus durables, des formations et des programmes de recherche.
L'idée défendue par la France depuis le Sommet de Rio en 2012 consiste à inciter les établissements à poursuivre l'excellence tout en recherchant la cohérence, cohérence entre leur recherche, pédagogie et exemplarité dans la gestion environnementale et sociale des campus qui s'incarne notamment par la mise en œuvre du référentiel Plan Vert, de l'organisation de colloques internationaux (Eco-campus), de la labellisation.
L'accueil de la COP21 par la France représente une opportunité pour l'enseignement supérieur et la recherche de montrer la diversité des actions engagées par les universités et les écoles. C'est aussi l'occasion de se positionner comme un acteur sur lequel compter pour répondre collectivement aux enjeux climatiques et plus largement aux enjeux de transition écologique.
C'est enfin un moyen d'assumer, à son échelle, sa part de responsabilité dans la mise en œuvre d'un agenda des solutions.
L'article 55 de la loi n°2009-967 du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l'environnement, dite Grenelle 1, impose à tous les établissements d'enseignement supérieur de mettre en place une démarche de développement durable au travers d'un " Plan Vert ", et de pouvoir solliciter une labellisation sur la base de critères de développement durable.
A cet effet, le " Plan Vert " s'est matérialisé par un outil conçu par la Conférence des Présidents d'Universités et de la Conférence des Grandes Ecoles, appelé référentiel en 2010.
Le référentiel Plan vert est un outil mis à la disposition de tout établissement d'enseignement supérieur et de recherche, quel que soit son degré d'avancement dans sa démarche de développement durable, décliné en axes et en niveaux de maturité. Il est donc un outil d'aide à l'élaboration d'une démarche et d'auto-évaluation des actions de développement durable.
Dans le cadre d'un processus continu d'amélioration voulu par l'article 55 de la loi Grenelle 1, la mesure 44 de la feuille de route ministérielle de la Conférence environnementale 2013 et la SNTEDD, les universités pourront franchir une étape supplémentaire à partir de fin 2015 en s'engageant dans une démarche de labellisation DD&RS.
La démarche " Eco-campus " est impulsée par chaque établissement d'enseignement supérieur et de recherche qui souhaite intégrer les trois composantes du développement durable (économie, social, environnement) dans son fonctionnement et ce de façon transversale (formation, recherche, gestion courante de l'établissement, etc.).
Les universités sont des composantes essentielles des territoires, elles doivent être à l'intersection des dynamiques territoriales, sociales et exemplaires en matière de dépenses énergétiques, notamment en ce qui concerne leur patrimoine immobilier.
Les établissements d'enseignement supérieur et de recherche sont conscients du rôle qui est le leur :
Les objectifs fixés par la règlementation en matière environnementale et de transition énergétique conduisent les universités à inscrire leurs réflexions dans une démarche de performance énergétique.
Cette démarche s'inscrit en outre dans une approche économique. En effet, un tiers des dépenses de fonctionnement du patrimoine immobilier des universités est consacré à l'énergie. Face à cet enjeu financier, et à l'augmentation du coût de l'énergie qui devrait être significative dans les années à venir, la recherche de la performance énergétique est devenue un objectif prioritaire et stratégique.
De nombreuses universités ont ainsi lancé des "schémas directeurs énergie" ou des "schémas énergie patrimoine". Ils visent à l'amélioration globale de la performance énergétique et contribuent à la réduction des émissions de gaz à effet de serre de leur patrimoine. Ces études comportent notamment des plans d'action énergétique qui constituent une étape importante de la politique patrimoniale durable des universités.
Par ailleurs, elles ont recours à de nouvelles compétences en recrutant des économes de flux, et se dotent d'outils de suivi de leurs consommations énergétiques.
Témoignage de Tiphaine CRIQUI, Chef de projet développement durable de l'université de Haute-Alsace
Interview de Bruno PEUPORTIER, Responsable scientifique au Centre efficacité énergétique des systèmes de MINES ParisTech