Publié le 28.05.2021

Prévenir les prochaines pandémies : lancement de deux programmes prioritaires de recherche inédits axés sur la prévention, la compréhension et le traitement

La ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation a annoncé ce jour le lancement de deux Programmes et Equipements Prioritaires de Recherche axés sur la prévention, la compréhension et le traitement des maladies infectieuses.

Ce mercredi 26 mai, la ministre Frédérique Vidal a reçu au ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation les pilotes scientifiques des deux Programmes et Équipements Prioritaires de Recherche (P.E.P.R.), qui seront lancés à la rentrée 2021 pour comprendre comment les maladies infectieuses émergent et les anticiper avec le programme PREZODE (Prévenir les Risques d’Émergences Zoonotiques et de pandémies) et pour concevoir les traitements et les stratégies vaccinales pour lutter contre ces pathologies avec le programme MIE (Maladies Infectieuse Émergentes),

Le constat

Plus de 70 % des maladies infectieuses sont des zoonoses, c'est-à-dire des maladies causées par des agents infectieux qui se propagent entre les animaux sauvages, les animaux d'élevage et les populations humaines, comme cela semble être le cas du coronavirus à l'origine de la pandémie de Covid-19 mais aussi pour d'autres émergences récentes comme les épisodes épidémiques récurrents liés aux virus chikungunya ou zika.

Pour comprendre les mécanismes d'émergences, les prévenir et construire des stratégies de lutte efficientes, il est par conséquent indispensable d'avoir une approche « One health », intégrant santé humaine, santé animale et santé environnementale.

Une stratégie globale fédérant toutes les excellences

La ministre Frédérique Vidal a souhaité mettre en place une stratégie globale pour relever cet immense défi, en s'appuyant sur les investissements d'avenir avec le Secrétariat général pour l'investissement.

  Ainsi, les deux programmes, PREZODE et MIE, vont constituer le socle de cette stratégie : leur positionnement respectif et leur interaction permettront d'appréhender toute la temporalité des émergences, de l'étude du risque zoonotique au sein même des écosystèmes jusqu'à la connaissance fine des agents infectieux et de leurs capacités évolutives dans le cadre du franchissement de la barrière d'espèces et jusqu'aux stratégies de vaccination, de diagnostic ou de traitement. C'est un continuum connaissance-prévention-gestion de crise.

Le programme PREZODE, impliquant une dizaine d'organisations de recherche en France, en Allemagne et aux Pays-Bas, développera les outils nécessaires pour mieux évaluer, détecter et prévenir les menaces d'émergences zoonotiques. Il sera doté d'un budget de l'ordre de 30 M€ par le PIA. Il sera soutenu également par l'agence française de développement (AFD) qui mobilisera 30 M€ pour soutenir des pays à fort risque d'émergence de zoonoses, intéressés par les approches "One health".

Le programme MIE quant à lui aura vocation à prévenir et à contrôler les maladies infectieuses afin d'anticiper les phénomènes d'émergence dans les populations humaines. Il renforcera la structuration des actions collectives et intégrera l'ensemble des institutions de recherche, C.N.R.S., Institut Pasteur ainsi que les universités, les Centres Hospitaliers Universitaires et les associations de patients sans oublier des partenaires dans les pays à ressources limitées. Il sera doté d'un budget de 80 M€.

La ministre a confié le pilotage du programme PREZODE conjointement à l'INRAE, à l'I.R.D.et au CIRAD, et celui du programme MIE à l'INSERM, qui mobilisera l'ANRS-MIE mise en place en janvier 2021 pour animer, coordonner et financer la recherche sur les maladies infectieuses émergentes et réémergentes.

Un rayonnement international

La ministre a également rappelé les 4 grands enjeux de ces programmes prioritaires de recherche :

  • Une mobilisation totale : ces programmes doivent s'adresser à l'ensemble des communautés de recherche, partout sur le territoire, dans les laboratoires des organismes comme dans les établissements d'enseignement supérieur ;
  • Une priorisation claire : ils devront donc identifier très rapidement des axes scientifiques prioritaires et une gouvernance à même de les mettre en œuvre, sans brider la créativité ;
  • Une valorisation des travaux de la recherche : par la création de start-up et le transfert vers des PME ou des grands groupes, ou par leur prise en compte dans les politiques publiques ;
  • Une intégration dans l'espace européen et international : au niveau international, les coopérations existantes avec les régions du monde qui sont le plus confrontées à ces risques doivent être renforcées. Au niveau européen, cette intégration doit s'opérer à tous les niveaux : les programmes PREZODE et MIE devront s'articuler avec les futurs agendas stratégiques de recherche et d'innovation ainsi que les actions de coordination de lutte contre les pandémies que la Commission Européenne veut déployer dans le cadre d'Horizon Europe.

Cette rencontre avait pour but également de saluer d'une part la forte mobilisation de la recherche française dans la lutte contre la Covid-19 depuis le début de la crise sanitaire, mais également marquer l'ouverture d'un nouvel acte de mobilisation tourné vers la prévention et la préparation aux nouvelles crises sanitaires.

Contact

Service presse du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche (MESR)

0155558200