Publié le 02.07.2020

Installation du Comité stratégique national du plan "L'esprit d'entreprendre"

Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, a procédé mardi 23 juin 2020 à l'installation du Comité stratégique national du plan "L'esprit d'entreprendre" et en a présidé la première réunion.

esprit d'entreprendre

 

 

 

Lancé depuis près d'un an, ce plan traduit la volonté de la ministre de faire de l'entrepreneuriat étudiant une priorité pour les prochaines années. Il a pour objectifs de :

  • Multiplier les formations à l'entrepreneuriat, de la première sensibilisation jusqu'au cursus approfondi
  • Valoriser la conduite de projets entrepreneuriaux durant les études plutôt que d'en faire un obstacle au déroulement d'un cursus d'études
  • Améliorer la reconnaissance des compétences développées par les étudiants entrepreneurs, notamment auprès des entreprises
  • Ouvrir l'entrepreneuriat aux étudiants les moins favorisés
  • Accélérer les projets des étudiants les plus motivés pour faire émerger des entreprises d'ambition mondiale, fortement innovantes.
  • Faire des pôles PEPITE des lieux de création d'innovation sur les campus, aux meilleurs standards.

 

Dans le contexte actuel de crise post-COVID 19, les enjeux du plan en matière de compétences et d'insertion professionnelle des étudiants et jeunes diplômés sont fondamentaux. Afin d'atteindre les objectifs du plan, un appel à projet, destiné à financer pour les années 2021-2022 les projets de développement des PEPITE de France Métropolitaine et d'Outre-mer les plus ambitieux et les mieux maîtrisés a été lancé le 15 juin dernier Il vise notamment à mobiliser un maximum d'établissements d'enseignement supérieur à travers leur PEPITE afin qu'ils réussissent, avec leurs partenaires sur le territoire, un passage à l'échelle significatif en nombre d'étudiants sensibilisés et initiés à l'entrepreneuriat.

 

La mise en place Comité vient compléter un programme approfondi sur l'organisation du réseau PEPITE, la définition d'un label qualité PEPITE et très récemment le lancement de l'appel à projet "L'esprit d'entreprendre".

A travers l'installation de ce Comité, la ministre Frédérique Vidal pose les bases d'une politique publique dont le pilotage sera partagé concrètement avec les étudiants, les entrepreneurs, des partenaires socio-économiques, les acteurs de l'E.S.R., les régions.

 

La première réunion a permis de déterminer les axes à privilégier au cours de l'année à venir. Ils donneront lieu à la création de groupe thématiques réunissant des membres du comité, des PEPITE et des établissements dans une démarche collaborative. Le comité a ainsi dégagé 4 axes et formulé 11 propositions :

1 - Redéfinir la place des pédagogies de l'entrepreneuriat dans les étude

Faire de l'entrepreneuriat un facteur de réussite dans les études

Il faut travailler sur la sensibilisation à l'entrepreneuriat le plus tôt possible, dès l'arrivée des étudiants dans l'enseignement supérieur pour faciliter l'intégration dans ce nouveau contexte mais également de manière anticipée, au niveau du Lycée pour indiquer les possibilités qui sont leur sont offertes. Cette action chez les plus jeunes doit permettre de lutter contre l'échec en licence en leur donnant confiance dans leur capacité de résolution de problèmes.

Généraliser l'usage du jeu dans l'apprentissage de l'entrepreneuriat

La découverte d'une envie et d'une capacité entrepreneuriale passe aussi par le jeu, par des mises en situation, des défis pour résoudre des problèmes concrets quels qu'ils soient. Si 120 000 étudiants en France bénéficient déjà de ces formes pédagogiques, il faut étendre à plus grande échelle ces mises en situation qui permettent d'apprendre à entreprendre et surtout d'apprendre sur soi-même.

Faire reconnaitre l'engagement des enseignants chercheurs qui accompagnent les jeunes entrepreneurs

L'implication d'un enseignant auprès des étudiants entrepreneurs est important mais cet engagement n'est pas pris en compte dans l'évolution de carrière, notamment des maitres de conférences, pour le passage au grade de professeur des universités. Il faut imaginer comment, suite à un engagement soutenu et performant, un maitre de conférences puisse accéder au grade de professeur qui n'impliquerait pas nécessairement une habilitation à diriger les recherches.

2 - Changer les représentations sur ce que signifie entreprendre

Valoriser la contribution de l'entrepreneuriat des jeunes pour la société

Il faut démystifier l'entrepreneuriat auprès des étudiants. Les démarches administratives pour la création se sont allégées et la France est l'un des pays qui propose le plus d'aides (mais peut être focalisées sur certaines thématiques). Les réseaux d'entr'aide d'entrepreneurs sont nombreux et quand on est étudiant ou jeune diplômé c'est un moment propice pour entreprendre, sans charge particulière à supporter. Cela passe également par une communication qui valorise toutes le formes d'entrepreneuriat et pas seulement les projets exceptionnels dont le marqueur serait une levée de fonds ou une vente remarquable. Mettre l'accent sur le sens de l'acte d'entreprendre, sur l'engagement et le rôle de la nouvelle génération d'entrepreneur dans la société.
Rendre l'entrepreneuriat plus accessible et le valoriser, y compris auprès des familles qui peuvent être un frein à la première intention d'un étudiant ou d'un jeune diplômé par crainte. Monter que cela renforce l'employabilité et le faire confirmer par les employeurs, les acteurs socio-économiques à travers la reconnaissance d'un certificat de compétences.

Donner une place prépondérante aux "rôles modèles"

Pour corriger le taux de féminisation insuffisant dans l'entrepreneuriat des jeunes, ou la sous-représentation de populations d'étudiants issus de "Quartiers Politique de la Ville" par exemple, il faut mobiliser systématiquement des personnes emblématiques mais dans lesquelles les jeunes peuvent se reconnaitre. Parfois difficile à identifier ou déjà sur sollicitées, Il faut partager et créer un réseau de contacts de personnes capables de montrer à ces publics comment il leur a été possible d'entreprendre et s'appuyer sur les associations déjà engagées sur ces sujets.

3 - Renforcer la Professionnalisation par l'entrepreneuriat

Renforcer la diffusion de l'esprit d'entreprendre avec les P.M.E. des territoires

Les développeurs économiques des Conseils régionaux pourraient identifier les entreprises qui sont à la recherche de talents de "développement " pour qualifier et explorer de nouvelles pistes d'activité. Les pôles PEPITE pourraient accompagner ces jeunes. Cette démarche pourrait également s'appuyer sur les campus des métiers et des qualifications qui associent enseignement supérieur et enseignement secondaire pour "former des formateurs" qui prépareront les jeunes à intégrer une dimension entrepreneuriale à leur parcours d'études et les accompagner au long cours dans la prise de leur poste et le développement de propositions entrepreneuriales. Ce peut être un enjeu à terme pour le repreneuriat.
Cela doit s'accompagner d'une communication spécifique auprès des entreprises sur ce que sont les PEPITE et leur offre de services.

Proposer des contrats d'alternance entrepreneuriale

Concevoir des contrats d'alternance pendant lesquels le jeune est recruté à la fois pour acquérir des compétences métier et  pour contribuer progressivement au développement d'activités nouvelles, entrepreneuriales dans une entreprise, une association ou une administration. Les PEPITE accompagneraient la montée en compétences entrepreneuriales de l'alternant. Le dispositif pourrait notamment s'appliquer dans les incubateurs internes des entreprises en charge des programmes d'entrepreneuriat.

Positionner l'enseignement supérieur en tant qu'acteur de la reconversion professionnelle par l'entrepreneuriat

L'enseignement supérieur doit être mieux identifié pour l'accompagnement de ceux qui choisissent de changer de parcours professionnel par l'entreprenant mais également ceux qui pourraient subir une perte d'emploi dans le contexte de crise économique post-Covid. On envisage bien évidemment la création d'activité mais également le développement de nouvelles compétences entrepreneuriales pour renforcer l'employabilité et poursuivre un parcours salarié avec l'attribution d'un certificat de compétences.

4 - Soutenir l'émergence et le développement des jeunes entreprises

Soutenir les porteurs de projet économiquement fragiles

Des étudiants entrepreneurs peuvent renoncer à leur projet car ils ont besoin de travailler pendant leurs études et manquent de temps, mais peuvent aussi priviégier un stage pour en obtenir les indemnités au lieu de se consacrer à l'instruction de leur projet. Il faut trouver des solutions pour aider ces jeunes économiquement défavorisé pendant la période d'évaluation de leur projet et éviter un renoncement pour des raisons étrangères à la qualité du projet

Renforcer les collaborations avec les plateaux techniques et scientifiques pour les projets industriels et technologiques

La généralisation de l'aide au prototypage pour les jeunes entrepreneurs est une nécessité car c'est une étape qui est souvent bloquante et qui retarde ou fait échouer de nombreux projets. Les ressources existent dans les campus mais aussi dans les entreprises. Il faut faciliter la mise en relation et ne pas laisser les jeunes entrepreneurs essayer de négocier seuls l'accès aux ressources. Il faut réfléchir à des modes d'organisation où les pôles PEPITE gèrent ces relations pour eux. Ne pas oublier les ressources issues des lycées professionnels, qui ce permet également des collaborations pertinentes avec les élèves de ces lycées.

Ouvrir des espaces d'expérimentation

Demander en premier lieu aux entreprises dont l'Etat est actionnaire ou a des intérêts de faciliter l'accès de l'offre des jeunes entreprises, en développant l'esprit d'expérimentation et en assouplissant exceptionnellement les règles de mise en concurrence ou de la commande publique. Cela peut représenter un risque en termes de continuité d'activité avec des jeunes entreprises considérées comme fragiles, mais cela doit s'envisager dans un cadre expérimental, partenarial et pas de pur marché. Cela doit permettre aux jeunes entreprises de développer de l'expérience concrète, de réaliser du chiffre d'affaires et aux grandes entreprises d'intégrer des offres et des formes d'innovations auxquelles elles n'auraient pas eu recours.

Composition du Comité stratégique national "L'esprit d'Entreprendre"

Placé sous l'égide de Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement Supérieur de la Recherche et de l'Innovation, le comité stratégique national "L'esprit d'Entreprendre" est composé au maximum de 25 membres.

Les Bénéficiaires des programmes d'action

  • Des étudiants entrepreneurs, avec 2 lauréats du prix Pépite de l'année en cours : Marie Rocchisani, Atelier Eclips (HESAM) ; Salim El Houat, Mob Energy (BEELYS)
  • Deux primés au prix Pépites des PEPITE: Claire Chouraqui, Dream act (CREAJ) ; Baptiste Ploquin Finoptim (OZER)

Les représentants des 3 grandes conférences d'établissements

  • Conférence des Présidents d'Université : Jacques Comby, en charge de l'entrepreneuriat pour la CPU, Président de l'université Jean Moulin Lyon 3
  • Conférence des Grandes Ecoles : Hugues Brunet, délégué Général
  • Conférence des Directeurs d'Ecoles Françaises d'Ingénieurs : Pierre-Yves Fraisse, en charge de l'entrepreneuriat auprès du Président

Les institutions partenaires

  • Association des Régions de France : Anne Besnier, vice-présidente ESR au Conseil Régional Centre Val de Loire
  • BPI France : Marie Adeline-Peix, directrice exécutive partenariats, action territoriale et création

Des entrepreneurs emblématiques par leur parcours

  • Mathieu Nebra cofondateur d'Openclassroom
  • Tatiana Jama fondatrice de Dealissime, selectionnist, levia.ai, membre de Sista
  • Thomas Rebaud, fondateur de Meero
  • Celine Lazorthes, fondatrice de Leetchi et de Mangopay, membre de Sista
  • Vincent Carry, fondateur de Arty Farty (Nuits sonores, European Lab, H7, H71)
  • Eva Sadoun, co fondatrice et présidente de Lita.co, co-présidente de Techforgood France
  • Jean Moreau, co-fondateur de Phénix, co-président de Techforgood France
  • Florence Rizzo, co-fondatrice et co-directrice de Synlab

Des partenaires socio-économiques de premier rang associés au programme national PEPITE

  • Groupe des Banques Populaires : Alexandre Dagort, responsable enseignement recherche innovation, BPCE
  • Groupe ENGIE : Valérie Gaudart, vice-présidente Culture, communities, Engie People Lab' / societal trends
  • Groupe Vinci : Julien Villalongue, directeur de la plateforme Leonard

Les directions concernées au ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation

  • D.G.E.S.I.P. : Anne Sophie Barthez, directrice générale ou son représentant
  • D.G.R.I. : Bernard Larrouturou, directeur Général ou son représentant

 

  • Le conseiller en charge de l'entrepreneuriat au cabinet de la ministre, Stéphane Ngo-Mai
  • Le délégué ministériel en charge de l'entrepreneuriat, Alain Asquin

Voir aussi

Crédits :
Ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation